LE ROLE DES PESTICIDES DANS LA SURMORTALITE DES ABEILLES

 
   
  LA SURMORTALITE DES ABEILLES  
 
     

Le tableau suivant présente les résultats d’un certain nombre d’études qui ont cherché à quantifier les mortalités d’abeilles :

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Ce recensement est représentatif du manque de données disponibles. En réalité, en France, la constatation d’une surmortalité des abeilles repose surtout sur les observations de certains apiculteurs. Mais il est illusoire de valider les observations des apiculteurs par eux-mêmes.

       C’est pourquoi le réseau DGAI (Direction Générale de l’Alimentation) a été chargé de surveiller les troubles d’abeilles, devant recenser les incidents d’intoxication par produits phytosanitaires, s’exprimant par des phénomènes de « mortalités brutales » et de « dépopulations importantes » (selon le bilan 2003 du réseau DGAI).

 

« Mortalités brutales »

Etant donné qu’aucune maladie n’est connue pour générer des effets foudroyants au point de causer la mortalité brutale, la mortalité brutale est lue comme devant être consécutive à une intoxication. Le réseau de surveillance devrait donc être actionné à chaque fois que dans ou devant la ruche, un tapis d’abeilles mortes est constaté.

 

« Dépopulations importantes »

La DGAI les définit comme le fait qu’il n’y ait « pas ou peu d’abeilles mortes, mais plutôt des abeilles n’étant pas rentrées à la ruche ». Contrairement aux dépopulations massives qui impliquent des milliers de cadavres d’abeilles comme témoins, la définition des dépopulations importantes montre bien que la difficulté qu’il y a à les prouver, car il s’agit de constater une absence.

La controverse scientifique met ici en valeur que la lecture des faits est loin d’être la même d’un acteur à l’autre. En ne désignant pas les mêmes phénomènes, ils adoptent des lectures différentes des symptômes. En effet, la notion de « troubles de l’abeille » est elle-même équivoque.

Pour le réseau DGAI, les « troubles de l’abeille » recouvrent uniquement des intoxications.

Au printemps 2002, pour le RESATA (Réseau Sanitaire Apicole des Troubles de l’Abeille), l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et la FNOSAD (Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales) ont défini les « troubles de l’abeille » comme « les problèmes rencontrés par les apiculteurs au cours d’une année apicole, tels : mortalité d’abeilles, affaiblissement de colonies, pertes de reines, baisse de récolte…), ainsi pour le RESATA, les « troubles de l’abeille » recouvrent tout trouble, sans référence à l’intoxication.

Depuis 1993, le RESAN (Réseau d’Epidémiologie-Surveillance Apicole National) considère que les troubles de l’abeille relèvent des maladies détectées par les ASA (Agents Sanitaires Apicoles).

Face à ces multiples définitions, aucun protocole de mesure des dépopulations n’a été arrêté, générant un cruel manque de données.

 
 
« Si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre années devant elle. »
 Albert Einstein