La surmortalité est
perçue comme hétérogène sur le territoire par des
apiculteurs comme
Jean Fedon ; et comme relevant de la normale par l'AFSSA.
L'existence de
la surmortalité est partiellement remise en cause sans être totalement
réfutée.
Ainsi, l'enquête menée par l'Afssa entre 2002 et 2005 révèle que la
surmortalité n'est pas exceptionnelle et l'anormalité des pertes est
loin
d'être évidente.
La réfutation du phénomène
correspond davantage à une absence d'admission et surtout lorsque le
phénomène
est admis, son hétérogénéité est soulignée.
Ainsi, les estimations suivantes sont
présentées sur
dans
le cadre d'une interview de Jean-Marc Petat, responsable du département
filière
et environnement et chargé du dossier abeille chez BASF Agro.
Dépérissement
des abeilles à l’étranger
Espagne
Belgique
Allemagne
Etats-Unis
Mortalité
30 %
17 %
29 %
30 %
(50 % en Californie)
Causes
probables de mortalités
nosema
varroa,
roténone, climat
Varroa,
climat
varroa
Sources :
Communication
Université de Gembloux 21 septembre 2005- Allemagne :
Communication
Apimondia Dublin 2005 (21 au 26 août) – Dr Von der
Ohe W., Institut
apicole de Celle. Communication du Centre apicole de Castille de la Mancha
– 24 septembre
2005.
Les chiffres présentés ne
prennent pas en compte la France puisqu'il
n’existe pas en France de statistique
officielle pour l’année 2005. La présence des causes probables
en dessous
des chiffres de la mortalité tend montrer l'innocuité des pesticides.
D'ailleurs,
selon Jean-Marc Petat, la surmortalité des abeilles n'est pas
suffisamment
étudiée et il dénonce "un manque de cohérence et de moyens financiers
pour
étudier le phénomène de dépérissement des abeilles en France”. De même,
il ne
doute pas de l'absence de nocivité du Régent TS.
Jean-Marc
Petat de BASF s'est
appuyé sur le témoignage d'un apiculteur, Jean Fedon.
Jean Fedon a
été apiculteur professionnel pendant trente-cinq ans. Il s'est par
ailleurs
investi dans le syndicalisme en fondant le Syndicat des apiculteurs du
Limousin. En 2006, il préface l'enquête de Gil Rivière-Wekstein,
intitulée
Abeilles, l'imposture écologique. En 2001, Jean Fedon réalise des
essais près
de parcelles de tournesol traitées au Régent. Il dispose ainsi 10
ruches de 30
m le long d'un champ de
tournesol traité au Régent de 8 hectares. “J’ai
assisté au semis du
tournesol. Un témoin était installé sur une zone sans tournesol. Je
pesai
ensuite les ruches 2 fois par semaine le matin à 8 heures pour
estimer la
quantité d’abeilles. Aucune perte anormale n’a été remarquée. J’ai
ensuite
réitéré l’expérience en 2003 avec 20 ruches et réalisé les pesées sur
trois
d’entre elles, obtenant les mêmes conclusions. Je n’écarte pas la
responsabilité des pesticides dans certains cas, mais il me semble que
les
disparitions massives de cheptels certaines années peuvent avoir une
autre
explication.”
Nous
avons par
la suite pris contact par mail avec Jean Fedon. Il a alors affirmé
qu'il y
avait surmortalité des abeilles mais que cette dernière était loin
d'être
uniforme sur le territoire national. Le phénomène est pour lui, plus
marqué en
zone de montage qu'en zone de plaine et de grandes cultures. Les
apiculteurs
touchés seraient les mêmes alors que les ruches voisines ne subissent
aucune
surmortalité anormale. Jean Fedon pense que les explications sont à
chercher du
côté des pratiques apicoles et notamment de la mise en hivernage, du
traitement
varroa, du changement des reines...
Interview de Jean Borneck, Président du Syndicat des
Apiculteurs du Jura. Il revient sur cette non-homogénéité de la
surmortalité.
« Si
les
abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre
années devant elle. »
Albert Einstein