Voici une synthèse du rapport Cabal, que nous avons rédigée. La parution de ce rapport en 2003 fait partie des points chauds de notre controverse.

 

Christian Cabal (à l’assemblée nationale avec des pauses à partir de  1986 jusqu’à 18/06/2002) était professeur en médecine, spécialiste en pneumologie, ancien interne des hôpitaux de Paris, et de l’Hôpital central de Boston. Il a été Doyen de la faculté de médecine de Saint-Étienne. Membre de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, nommé rapporteur le 29 avril 2003.

 

 

Résumé du rapport (qui peut être trouvé sur le site suivant: http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/030814.asp)

Le rapport élaboré par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques avec Christian Cabal désigné le rapporteur est résumé par ses auteurs de la manière suivante:

« Les progrès de la médecine dans des domaines comme l'imagerie médicale ou la neurobiologie permettent aujourd'hui de mieux saisir les effets des drogues sur le cerveau. Ce rapport présenté par Christian Cabal synthétise la vision que nous devons avoir de l'effet des drogues sur le cerveau.
Le rapporteur insiste sur la difficulté qu'il y aurait à prétendre tirer des conclusions trop générales de ce travail. L’effet de certaines drogues varie considérablement en fonction des individus et de leur mode de consommation et 's'il existe des drogues dures, nocives dans tous les cas telle que l'héroïne, il existe aujourd'hui une façon dure de consommer des drogues douces ce qui signifie que cette dernière catégorie n'a plus de sens aujourd'hui.

Le lecteur ne trouvera pas dans ce travail de réponse à la question de la pénalisation des drogues, cela constitue un autre débat mais, au moins pourra-t-il se forger une conviction sur les dangers de ces produits. »

 

L’objectif de ce rapport élaboré en réponse directe au rapport Roques de 1998, jugé trop tolérant, est d’éclairer le législateur sur les effets des drogues sur le cerveau et conséquemment souligner les problèmes de santé publique liés à l’usage de la drogue. Dans ce rapport, on constate qu’il existe un consensus scientifique « sur la description des mécanismes actionnant le circuit de récompense du cerveau », mais il y a une controverse scientifique au niveau de l’appréciation des effets du produit. La question se pose aussi au niveau des effets que l’usage du cannabis a à long terme.

Concernant la méthode de recherche sur laquelle les auteurs du rapport se basent, on parle d’un « passage d’une analyse des toxicomanies basées essentiellement sur la psychanalyse et la sociologie à une démarche s’appuyant davantage sur des sciences exactes ». On questionne aussi la possibilité de définir une drogue et la santé mentale puisque la définition scientifique de drogue est jugée trop complexe et « d’un intérêt pratique limité car beaucoup trop large, dans la mesure où toute substance modifiant par son action le comportement peut être qualifiée de drogue si elle entraîne une dépendance ».

 

 Les points importants relevés dans le rapport :

-       l’effet de cannabis varie considérablement en fonction des consommateurs

-       les conséquences à long terme de l’usage du produit font toujours objet d’une controverse scientifique

-       propose une analyse approfondie dans le milieu scolaire

-       informe sur la difficulté de réalisation de ce type d’études car le modèle de récompense étudié  à partir des animaux n’est pas toujours pertinent sur le cannabis, molécule très complexe alors qu’il fonctionne assez bien pour l'héroïne

-       constate l’existence des fonctions thérapeutiques indéniables

Conclusion assez concrète : des consommations  de cannabis supérieures à trois joints journaliers prises dès le début de l’adolescence nuisent gravement à la santé mentale.




Login