Critique de l'utilitarisme
Les fondements philosophiques de l’évaluation contingente sont utilitaristes. L’utilitarisme, en
niant l’existence de règles morales et en fondant la valeur des actions – et par extension, des biens –
sur l’utilité qu’elles apportent aux individus, crée un système d’équivalence universel.
La « valeur utilité » est néanmoins fortement contestée, du fait notamment de la nature des hypothèses sur
la monnaie qui en découle.
Le prix, expression de la valeur dans la sphère marchande, ne peut être considéré comme une catégorie pure,
exclusivement marchande. Il est toujours exprimé dans un cadre institutionnel au sein duquel interviennent
d’autres sphères de socialisation. Il est donc dépendant des conditions propres à l’espace marchand mais
également d’éléments (du contexte) qui lui sont étrangers.
La critique du postulat de rationalité des agents nous amène à renoncer l’acceptation commune de valeur
économique pour une valeur issue d’un processus de construction dépendant du contexte. (T. Dietz, A.
Fitzgerald, R. Shwom, 2005).
En ce sens la même mise en place d’une MEC peut révéler des préférences différentes (F. Goksen, F. Adaman,
EU. Zenginobuz, 2002). Dans cette étude, la préférence des individus varie selon les valeurs dont ils se
réclament (distinction entre matérialisme et post-matérialisme).
La tendance actuelle à I’uniformisation des contextes d’évaluation est remise en cause du fait de la
multiplicité des valeurs à prendre en compte ; notamment face aux demandes de prise d’une valeur invisible,
spirituelle de l’environnement, irréductibles à un bien marchand (notamment PA DIAMOND, JA HAUSMAN, 1993,
Z. YQ, L. YQ, 2005, G. IGNATOW, 2006).
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