Méthodologie de la cartographie
La cartographie permet de montrer la façon dont les acteurs sont connectés par des liens grâce à un Internet. On peut donc cerner plus précisément comment la navigation par liens est conditionnée par la position des sites sur le web autour d’un sujet tel que celui des lampes basse consommation.
Deux logiciels sont à disposition pour réaliser une cartographie : Navicrawler pour parcourir le web, enregistrer et trier les sites visités, pour finalement les classer. L’avantage de ce logiciel est de recenser automatiquement les sites ‘voisins’, c’est-à-dire ceux qui sont à un clic de la page visitée, et donc ensuite de les garder ou non dans l’analyse de la controverse, selon leur pertinence. Le deuxième logiciel, Gephi, permet de représenter sous forme de graphe la liste de sites triée sous Navicrawler.
Le texte suivant concerne la méthodologie à la fois de la cartographie des acteurs, et celle de la controverse sur le web.
Le protocole suivant a été mis en place pour délimiter le périmètre des sites concernés la controverse
1) Partir des sites wikipedia, Ekopedia et Rue89, dont les articles correspondant à la controverse comptent chacun une dizaine de liens externes. En effet, après un rapide tour d'horizon, il est apparu que les sites fr.wikipedia.org et fr.ekopedia.org, deux logiciels d'information libres, et l'article polémique de Rue89 , qui liste de nombreuses sources d'information, étaient les plus riches en liens hypertexte.
2) Analyser les liens de chacun de ces sites centraux, en parcourant ces sites et ceux auxquels ils renvoient, et éventuellement les garder s’ils présentent un intérêt pour la controverse. Au cours de cette étape, où un site intéressant peut être à 5 liens d’un cite central, ce sont plus de 500 sites directement éliminés et 200 autres passés en revue pour voir si leur contenu était pertinent pour la controverse, pour n’en conserver que 44.
A ce stade, le schéma de représentation de la controverse ne comporte aucun « électron libre », puisque tous les sites sont liés entre eux.
3) Répertorier la liste des acteurs majeurs (personnes et organismes) de la controverse : AFSSET, ADEME, Criirem, AFE, Annie Lobé, Pierre le Ruz, Rémy Prud’homme, Récylum, FMBricolage, Syndicat de l'éclairage, EDF.
4) Faire des recherches Google en tapant "[acteur majeur] lampe basse consommation" et "[acteur majeur] lampe fluorescente"
5) Explorer les sites de la première page de résultats de chacune de ces recherches ainsi que leurs sites cités. En première page de résultats, exploration d'une soixantaine de sites environ
6) Ne garder, là aussi, que ceux qui s'intéressent à la controverse
Avec cette méthodologie d'exploration plus large du web, la quantité de sites mappés est passée de 44 à 79; 9 sites sur les 35 nouveaux ne sont pas reliés au groupe de sites initial (celui des étapes 1 à 3)
7) Avec le logiciel Gephi, faire une représentation graphique claire des sites, avec des outils pour distinguer les sites les uns des autres, jouer sur leur taille et leurs teintes selon certains critères, et rendre la référence textuelle des sites proportionnelle à l’importance du site
Les deux textes suivants concernent plus précisément la méthodologie de la cartographie des acteurs majeurs sur Internet, et celle de la cartographie des acteurs.
Sur la délimitation des « sites centraux »
• En définitive, sur les 41 sites ajoutés au mapping (ce qui fait 44 sites au total), très peu étaient trouvables à partir de plus d'un des sites initiaux, qui n'ont donc pas les mêmes sources d'information sur le sujet. Certains sont très connectés, signe que l'on peut les trouver facilement ou qu'ils sont un point de départ fréquent pour la controverse.
• Ainsi, six autres sites comptabilisent 8 liens ou plus vers d'autres, qui sont tous détaillés sur cette page, en mettant en avant la façon dont ils sont reliés au reste de la controverse et avec quels documents ils se distinguent.
Sur la typologie des acteurs du web
A partir de la base de sites répertoriés suivant une méthodologie précise, une typologie complexe a été élaborée, pour éviter les écueils suivants :
- Diviser les sites selon leur scientificité ou leur non-scientificité
Il est ardu de juger du contenu scientifique d'un site, même si certains parîssent moins crédibles que d'autres. De plus, le fait qu'Internet soit une vitrine tend à modifier l'image de la réalité des auteurs des sites, entre vulgarisation poussée et illusion de scientificité.
- Catégoriser l'ensemble des sites en POUR/CONTRE/ANTI.
En effet, les associations environnementales peuvent évoquer le sujet parmi tant d'autres, et ne se focalisent pas dessus. Les citoyens qui tiennent des blogs laissent les commentateurs s'exprimer, et donc même s'il y a une tendance à critiquer dans un sens ou dans l'autre, la diversité de points de vue empêche toute classification trop clivante. Enfin, les logiciels libres donnent l'apparence de l'objectivité mais les liens mis en avant donnent une orientation au site (la comparaison entre les sites cités par Wikipedia et Ekopedia est typique de ce phénomène)
Six catégories ont été délimitées :
- les institutions publiques, qui toutes promeuvent l'usage des LBC ou assurent la sécurité de leur usage
- les opinions anti-LBC, dont l'unique objet est de critiquer les LBC actuelles à un ou plusieurs titres, en se focalisant sur la qualité d'émetteur d'ondes életromagnétiiques des lampes
- les organismes mixtes créés spécifiquement pour les LBC, agréés par l'Etat et gérés de manière privée.
- les entreprises ou acteurs économiques, qui ont un intérêt économique dans la controverse, étant liés au marché de l'éclairage
- Les associations, blogs, médias, logiciels libres, qui proposent des informations, des prises de position sur la controverse et invitent ou non à la discussion
- Les sites qui ne traitent pas des lampes fluo-compactes, mais d'autres technologies d'éclairage (leds)
Cette typologie insiste plus sur l'enjeu que représentent les leds pour les acteurs, et évite le caractère manichéen d'une distinction entre scientifiques et non-scientiques, ou pros et antis.
Ce mode de classification à conduit à la cartographie générale des acteurs du web