Ovidie
Qui est-elle ?
Souvent considérée comme l’intello du porno, Ovidie a d’abord fait des études en philosophie avant de se lancer dans cette industrie. D’abord actrice, elle a ensuite réalisé plusieurs longs-métrages pornographiques et a remporté un Hot d’Or à Cannes. Aujourd’hui, elle travaille en tant que productrice chez French TV Lover, une chaîne pornographique qui se veut éducative. Elle est l'auteur du livre à succès "Osez découvrir le point G".
Quelle place dans la controverse ?
A-t-on été en contact ?
Interview téléphonique (retranscription de l'interview )
Nationalité :
Française.
Métier :
Ancienne Actrice X, Réalisatrice et Productrice pornographique.
Étude(s) de référence pour notre controverse :
Osez... découvrir le point G, ed. La Musardine (2006)
Pourquoi cherche-t-elle le point G (quels intérêts) ?
« L’explication date des luttes féministes des années 70 (du fait du rapport Shere Hite notamment). Certains sont partis du principe que l’idée du plaisir vaginal était une idée phallocrate puisque ca renvoyait à une sexualité réductive où on avait besoin de l’homme (ce qui n’est pas forcément vrai). La polémique vient reposer la question peut-on vraiment avoir du plaisir par le coït en dehors du clitoris ? On a confondu la phallocratie et le plaisir vaginal, c’est quand même con. Pour moi le fond de la polémique c’est ça et ça fait 30 ans qu’on en sort pas.»
C’est rassurant de se dire qu’il n’y a pas de point G et que c’est normal de ne jamais avoir eu de plaisir vaginal.
- Contre la recherche: « Pour la recherche il n’y a pas d’argent débloqué. C’est très compliqué en France, il y a toute une démarche administrative soviétique pour faire une expérience qui n’est pas compliquée ni dangereuse (échographie). Tout un système administratif tue l’expérience dans l’œuf. Il y a désintérêt de la science à cet égard. »
- Intérêts économiques: Sur la chaîne TV où elle est productrice, « On a des programmes pour trouver le point G, sur l’éjaculation féminine ce que c’est et comment la provoquer. On a aussi un programme sur l’amplification du point G avec un médecin par injection d’acide hyaluronique. ».« Je ne vois pas vraiment d’intérêt économique à la chose si ce n’est qu’il y a un certain nombre de livres qui sont sortis sur le sujet, dont le mien. Mais il n’y a pas vraiment de marché du point G en tous les cas plus que d’autre marché du sexe. En tous les cas dans le porno, pas du tout. »
Comment décrit-elle le point G ?
« C’est une zone qui correspond à une conjoncture de plusieurs choses: les glandes de skène, le clitoris interne qui se prolonge jusqu’à cet endroit là, toute une conjecture de choses qui font que cette zone est sensible. »
« On peut la palper, la voir. C’est quelque chose de concret. C’est une réalité anatomique ».
« Ce qui est beaucoup plus subjectif c’est que toutes les femmes n’ont pas forcément érotisé leur point G, tout le monde n’est pas développé sa sensibilité à ce niveau là. »
Avec quelles méthodes/preuves ?
« Si on met ses doigts à l’intérieur du vagin on se rend bien compte qu’il y a une zone différente, où il y a plus de relief que le reste de la paroi du vagin. » « Si on met un spéculum en travers on le voit, (preuve = prendre une photo) »
« La première preuve c’est je sais ce que je sens, c’est empirique après le reste c’est du blabla. »
« L’éjaculation féminine est intimement liée avec le point G. Mais ce n’est pas parce qu’il y a éjaculation féminine que ça prouve le point G. »
« La vraie controverse c’est est-ce que la stimulation du point G permet d’amener du plaisir. Peut-on avoir du plaisir vaginal par sa stimulation ? »
Elle critique :
- Shere Hite (et les féministes qui pensent pareil) : Ne pas confondre plaisir vaginal et phallocratie
- Andrea Burri, Tim Spector: « Dire que le point G n’existe pas c’est juste aussi aberrant que de dire à une époque que l’orgasme féminin n’existe pas. C’est une réalité anatomique, on le voit et on le sent. Faut arrêter le délire, il existe, il se stimule et sa stimulation peut entraîner l’éjaculation féminine.
Aller plus loin
Ils ne sont pas d'accord