Christine Albanel, femme politique française, occupe différents postes au sein des hautes administrations, travaillant notamment à la Mairie de Paris et au sein du cabinet du Premier Ministre Jacques Chirac, avant de rejoindre les équipes de la Présidence de la République. Elle succède en juin 2003 à Hubert Astier à la présidence de l’établissement public du musée et du domaine du château de Versailles. Cette nomination fait controverse dans le monde des conservateurs et des historiens de l’art, lequel s’insurge contre la nomination d’un politique et non d’une personnalité scientifique à la tête du domaine.
Christine Albanel souhaite moderniser le domaine et le château de Versailles tout en respectant la tradition. Elle ouvre ainsi le Domaine de Marie-Antoinette, en transformant le Petit Trianon et le Hameau de la Reine, autorise le tournage du film de Sofia Coppola Marie-Antoinette, lance le projet Grand Versailles et organise l’évènement Versailles Off, porte d’entrée de l’art contemporain au château de Versailles. Christine Albanel organise par ailleurs des concerts de rock pour les Fêtes de Nuit, faisant grimacer les défenseurs du patrimoine. Enfin, elle procède à la restauration de différents espaces du château, en s’appuyant notamment sur des financements privés.
Son action à la tête du musée et du domaine est polémique, car les spécialistes l’accusent de privilégier à la conservation et à la recherche scientifique la fréquentation du château. On lui reproche par ailleurs d’en avoir fait un outil marketing, en l’ouvrant aux événements pouvant « l’inscrire dans la modernité », tels que l’exposition des robes de mariées de Christian Lacroix dans la chapelle royale. Mais surtout, Christine Albanel est accusée de recourir au secteur privé pour rénover et valoriser le Château ; on l’accuse même d’avoir transformé le château en un « Disneyland » offert en pâture au secteur privé.
Christine Albanel rétorque à ses détracteurs qu’il n’a jamais été question de transformer le monument en « parc de loisirs ». Les travaux du Grand Versailles, recevant un important soutien financier de l’Etat, n’ont pas pour but d’attirer plus de visiteurs, mais bien de mieux accueillir et répartir les quatre millions de touristes que reçoit actuellement le château.