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controverse

cartographie

acteurs

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conclusion

Explication

Ce schéma est le point central de notre controverse. Il regroupe les acteurs qui nourrissent aujourd’hui le débat à la fois scientifique, économique et sociétal sur l’orgasme féminin. Tous, à leur manière, donnent une définition de l’orgasme chez la femme selon leur point de vue. Les acteurs sont divisés en trois pôles (les questions scientifiques représentant 50% d‘importance dans notre controverse, les questions sociétales en représentant 30% et les questions économiques en représentant 20%) selon les questions qu’ils se posent selon leurs arguments et positions. Ce schéma permet de représenter les différents domaines de notre controverse tout en les liant entre eux. Ainsi, cela prouve que de se demander d’où vient l’orgasme féminin n’est pas qu’une question scientifique mais bien économique et sociétale également, s’influençant mutuellement. Si un acteur est situé dans une part du schéma, il n’appartient qu’à cette dernière, les acteurs situés entre deux parts sont façonnés à la fois par l’un et par l’autre. Plus les acteurs humains et non humains sont situés près du point névralgique du schéma, plus leur rôle est primordial dans notre controverse. Les liens entre acteurs humains représentent leurs accords et leurs désaccords selon leurs arguments, de la même manière les liens avec un acteur non humain représentent une collaboration, voire une influence. En cliquant sur un acteur, apparait sa fiche de description ainsi que son argument qui permet de justifier sa position dans le schéma et ses liens avec les autres acteurs.

John Alcock (1942)

Ecologiste américain. Il est connu pour ses recherches sur l’évolution de la diversité des populations d’insectes. Il a étudié les adaptations évolutives qui permettent aux mâles de trouver des partenaires. Grâce à ces observations, relayées dans son livre Animal Behavior: an evolutionary approach publié en 2009, il remet en question la théorie de Elisabeth Lloyd.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-A quoi sert l’orgasme féminin?
-L’orgasme est un reliquat de l’évolution favorisant la reproduction.

Après la publication du livre de Lloyd en 2005, Alcock s’oppose à sa théorie qui affirme que l’orgasme chez la femme est un reliquat qui n’a aucune fonction si ce n’est celle de donner du plaisir. En effet pour Alcock, l’orgasme féminin serait certes un reliquat de l’évolution, c’est-à-dire un résidu du développement embryonnaire, mais serait resté car il a une fonction facilitant la reproduction, celle d’évaluation de la qualité des mâles. L’orgasme féminin serait donc conservé pour sélectionner les mâles de la même manière que Thornhill sauf que selon sa théorie cela serait inscrit dans les gènes. Cependant, cette théorie est basée sur études zoologiques et est encore trop peu aboutie du fait de son actualité pour être pleinement applicable à l’homme.

H. Alzate (1936-1998)

Gynécologue australien. Il relance la controverse sur le type d’orgasme dans les années 1980.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
-Types d'orgasme.

En 1985, Alzate effectue des recherches sur la notion de pression intra-vaginale en insérant un petit ballon dont on peut modifier la pression exercée sur la paroi interne du vagin. Par ce procédé, il montra que 89% des femmes testées obtiennent un orgasme vaginal autonome, mais aussi que ce type de stimulation est plus efficace qu'un classique va-et-vient.
Il démontre que le vagin, indépendamment du clitoris, peut être la cause du déclenchement d’un orgasme du fait de la pression exercée sur sa paroi antérieure. Il est donc de ceux qui affirment qu’il existe un orgasme vaginal.Cette théorie s’oppose partiellement à celle de Grafenberg qui définit une zone érogène dans le vagin : le point G. Selon ce dernier, cette zone est très précise et est située sur la même partie antérieure du vagin alors que pour Alzate. C’est la stimulation de la partie antérieure du vagin dans son ensemble qui crée l’orgasme.

Les animaux ayant des orgasmes

Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
-A quoi sert l’orgasme féminin ?

Dans l’ensemble du règne animal, l’orgasme féminin est proche de l’inexistence : dans le cycle de reproduction, on n’observe que des périodes de chaleur chez la femelle, c'est-à-dire que le comportement sexuel est dû uniquement à une combinaison cyclique d’hormones et de phéromones. Seul l’Homme ainsi que les chimpanzés, bonobos, orangs-outangs, dauphins possèdent un mécanisme semblable à un orgasme chez la femelle, c'est-à-dire une récompense au coït sous la forme de plaisir de grande intensité ; ainsi, ces espèces sont les seules à adopter l’érotisme ou un comportement équivalent comme mode de séduction et de sélection des partenaires.
Les différentes études sur la sexualité de ces animaux sont donc une source d’observation importante pour les chercheurs impliqués dans la controverse, en particulier puisqu’ils peuvent se soumettre à des expériences différentes de celles des humains ; leurs places respectives dans l’arbre du vivant et leurs arbres phylogénétiques permet d’étudier le caractère évolutif de l’orgasme féminin. Ils peuvent servir de point de comparaison du point de vue biologique, mais aussi comportemental ; ils peuvent aussi servir de contre-factuels importants.

L’Appareil génital féminin

Il s’agit de l’ensemble des parties de l’anatomie de la femme dédiées à la reproduction.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-Pourquoi les femmes ont-elles des orgasmes?
-Comment une femme atteint-elle l’orgasme?

Dans le cadre de la controverse, c’est la vulve (notamment le clitoris) et le vagin qui sont les parties les plus intéressantes. En effet, elles sont communément reconnues comme les zones érogènes principales de l’appareil génital et comme susceptibles de déclencher un orgasme une fois « correctement » stimulées. Selon certaines conceptions, les orgasmes diffèrent selon la zone stimulée : ils peuvent être « clitoridiens » ou « vaginaux ». D’autres affirment que seule la stimulation clitoridienne est pertinente. Les autres parties de l’appareil génital sont aussi affectées par l’orgasme mais sans forcément participer à son déclenchement : lorsqu’il est proche, les petites lèvres enflent, deviennent plus foncées et plus sensibles, les muscles de l’utérus se contractent ; le clitoris, en érection, rentre sous son prépuce, le vagin se gorge de sang et diminue d’un tiers de son volume. Au moment même de l’orgasme, les muscles du bassin, l’utérus et le vagin subissent une série de contractions musculaires ; le vagin est lubrifié au maximum. L’appareil génital féminin est, en lui-même, l’objet d’étude des gynécologues.
Au sein de notre controverse, l’appareil génital est donc l’acteur non humain qui polarise la plus grande partie des enjeux et des débats scientifiques. La question centrale de la nature et de l’origine de l’orgasme le mette directement à contribution. Les théories développées pour montrer que la stimulation ou la musculation de certaines parties de ce dernier, les débats qu’elles provoquent, la controverse sur le point G, ou encore la conception du clitoris comme reliquat de l’évolution, sont quelques exemples parmi tant d’autres qui en témoignent de cette place centrale qu’occupe cette acteur au sein de la controverse.

Robin Baker et Mark Bellis

Biologistes et chercheurs britanniques. Baker est actuellement Vice-Chancelier de la Canterbury Christ Church University et Bellis est directeur du centre de santé publique de l’université John Moores à Liverpool.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-A quoi sert l’orgasme féminin ?
L’orgasme est une adaptation favorisant la reproduction
Argument: physiologique

La « sperm up-suck theory »
La théorie de Baker et Bellis date d’un article paru en 1993 dans Animal Behaviour, « Human Sperm Competition ». Il affirme que si la femme n’a pas d’orgasme pendant le rapport sexuel, elle expulse dans la demi-heure suivante la majorité du sperme éjaculé par l’homme qui est présent dans ses voies génitales. Mais si au contraire elle atteint l’orgasme dans la minute qui précède l’éjaculation masculine ou dans les 45 minutes qui suivent le coït, seule une faible quantité de sperme est éjectée. Selon eux, le phénomène orgasmique provoquerait en effet des contractions de l'utérus dont la conséquence serait de faire « remonter » la majorité du sperme jusqu'à l'utérus, d’où le surnom de « sperm up-suck theory ».

Sarah Blaffer Hrdy

Anthropologue et primatologue américaine, spécialisée dans la psychologie évolutive. Elle est actuellement professeur d’anthropologie à l’université californienne de Davis aux Etats-Unis, et membre de l’Académie Nationale des Sciences des Etats-Unis. Elle a publié un certain nombre d’ouvrages d’anthropologie sur les relations homme/femme et interindividuelles de manière générale.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-A quoi sert l’orgasme féminin ?
L’orgasme est une adaptation favorisant la reproduction
Argument: anthropologique

La théorie de l’infidélité féminine
Datant de 1981 dans son ouvrage The Woman that Never Evolved, cette théorie affirme que l'orgasme serait une adaptation datant d'un âge antérieur dans lequel les individus vivaient en groupes et où la polyandrie était courante. Dans ce contexte, les femmes auraient eu pour pratique, en cherchant à atteindre l'orgasme, de multiplier les relations sexuelles avec différents partenaires pour augmenter leurs chances. Cette polyandrie empêchait ceux-ci de reconnaître précisément leur descendance au sein du groupe et les incitait donc tous participer à la protection et l'éducation des enfants qu'ils soient ou non les leur (donc qu'ils portent ou non leurs gènes).

Odile Buisson

Gynécologue obstétricienne française et féministe. Odile Buisson est auteure de « Qui a peur du Point G » publié en 2010. Cet ouvrage a relancé le débat en France sur le tabou et les biais de la science au regard de la sexualité féminine. Selon le docteur Buisson, c’est cela qui conduit à un manque de financement et d‘explication scientifique quant à l‘origine de l‘orgasme.
Classification de l'argument 1:
-Comment une femme atteint-elle l'orgasme?
Types d'orgasmes.

Théorie
Selon Odile Buisson, le point G existe réellement. Elle reprend la théorie de Gräfenberg en 1950 qui avance qu’il existerait un orgasme vaginal créé par le point G se trouvant à un endroit précis dans la paroi antérieure du vagin. Cette zone est très érogène et se gonfle lors de la pénétration d’un doigt ou du pénis. Odile Buisson a été la première scientifique, en collaboration avec Pierre Foldès, a réalisé une échographie du vagin et du clitoris permettant de situer le point G de la femme en 1998 puis une IRM en 2010 d‘un couple en coït, vérifiant cette hypothèse. Il n’existe pas de terminaison nerveuse dans le vagin. Ce serait donc la partie interne du clitoris (qui est plus importante que la simple papille externe et qui possède un grand nombre de terminaisons nerveuses le rendant hypersensible aux stimulis) qui serait sollicitée. Il a donc fallu attendre 2010 pour découvrir que l’orgasme dit vaginal est en fait celui du clitoris.
Classification de l'argument 2:
-Domaine éthique:
biais et tabou dans la science, financement des recherches.
-Domaine sociétal:
place de la femme dans la société.

Odile Buisson représente le tireur d’alarme de notre controverse.
Selon elle, au XXIe siècle, le plaisir féminin reste un sujet tabou. Véritable "continent noir" de la médecine, la sexualité des femmes est très peu étudiée, notamment en France. Comme si le sujet n'était pas digne d'intérêt. Comme si l'accès au septième ciel dépendait toujours de la seule qualité d'un amant. Interdits religieux et sociétaux, difficultés technologiques et financières, réticences des milieux scientifiques, les raisons qui expliquent ce manque de recherches sont multiples. Mais elles dissimulent toutes une vérité simple : les hommes, y compris les chercheurs, sont encore terrorisés par la jouissance féminine. Réquisitoire mordant contre une "excision intellectuelle " qui pénalise les femmes, son œuvre "Qui a peur du Point G ?" est aussi un plaidoyer jubilatoire en faveur d'un épanouissement sexuel égalitaire. A travers son témoignage, le docteur Odile Buisson révèle ainsi certains mystères du point G, la fabuleuse anatomie du clitoris ou encore l'incroyable complexité de l'orgasme.
Odile Buisson est frappée par le faible nombre de femmes qui déclarent savoir ou se trouve leur point G. Elle déclare que "le dernier sondage réalisé aux Etats-Unis montre qu'elles étaient environ 65% à savoir le situer. En France, elles semblent être moins nombreuses alors que l'on devrait avoir un taux d'au moins 80%’’. Elle tempère: "Il faut dire que les femmes sont conditionnées. Par la presse féminine, les copines, les tabous... Ce qui peut fausser les résultats".
Elle dénonce ainsi l’obscurantisme du monde scientifique en matière de sexualité féminine et ainsi l’absence d’un financement et d’études qui aurait permis de découvrir l’origine et le rôle de l’orgasme depuis très longtemps.

Le cerveau

Dans le cerveau, certaines zones sont au centre de la réponse physiologique de l'organisme à l'orgasme. Il s'agit des structures paléoencéphaliques (hypothalamus, formation réticulée, rhinencéphale, plafond du quatrième ventricule, système limbique). Ces parties du cerveau contrôlent les processus affectifs, maternels et sociaux: c'est le cerveau des émotions.
Des études à l'électroencéphalogramme ont montré que ce centre nerveux est le seul à présenter une activité fonctionnelle au moment de l'orgasme. C'est donc de cette zone que dépendent les réponses neurovégétative et cérébrospinale observées pendant l'orgasme.
Classification de l'argument:
-sous controverse scientifique:
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?

Les créationnistes et les évolutionnistes

Par évolutionnistes, nous comprenons l’ensemble des scientifiques, notamment des chercheurs (principalement biologistes) qui s’attachent à étudier les mécanismes de pérennisation de caractères d’organismes vivants, en s’appuyant sur la théorie darwiniste ou néo-darwiniste de l’évolution. A l’inverse, le créationnisme est une doctrine religieuse selon laquelle tout a été créé par Dieu. Elle ne s’interroge donc pas sur le plaisir en soi puisque l’homme serait « à l’image de Dieu ». Les créationnistes s’opposent à la théorie de l’évolution.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-A quoi sert l’orgasme féminin ?

Dans le cadre de la controverse sur l’existence de l’orgasme féminin, les chercheurs évolutionnistes s’attachent à essayer de trouver des caractéristiques de cet orgasme qui seraient favorable à la survie/reproduction de l’espèce humaine. Ils s’opposent directement aux créationnistes (et pas seulement à propos de l’orgasme) sur le fond, puisque ceux-ci postulent l’existence d’une force créatrice qui prévaut sur les mécanismes de l’évolution, voire que ceux-ci n’existent pas. Le conflit est aussi une question de forme, puisque le caractère scientifique des théories créationnistes est le plus souvent remis en cause. De plus, l’orgasme a nécessairement une fonction, car sinon Dieu ne l’aurait pas créé (selon les créationnistes).

Les Féministes

Le féminisme est un ensemble d'idées politiques, philosophiques et sociales cherchant à promouvoir les droits des femmes et leurs intérêts dans la société civile. Dans notre controverse leur rôle est de faire un lien entre la science et la société. En partant du rôle, du pourquoi, de la fonction de l’orgasme, cet acteur construit ou détruit UNE représentation de la femme, généralement rempli de préjugés. Il a un rôle politique, d’autant plus important qu’il y a depuis plusieurs années un mouvement global dans les sociétés occidentales en faveur d’une plus grande égalité homme femme.
Cependant, il n’y a pas qu’une seule multiplicité des féministes :
-Les féministes politiques regroupent les différentes associations féministes qui ont émergé depuis quelques dizaines d’années. Parmi leur revendication, on trouve celle concernant la reconnaissance de la sexualité féminine dans son ensemble. Elle lutte contre une vision « nataliste » (généralement religieuse, mais qui reste dans beaucoup de mœurs) de la sexualité de la femme. En ce sens, si on considère que l’orgasme a une fonction de plaisir, cela peut aider à corroborer leur vision de la sexualité féminine. Ainsi, le collectif « Osez le féminisme », l’association « Ni pute ni soumise » ou encore la femme politique Clémentine Autain sont des féministes politiques.
-Les féministes scientifiques, qui jouent un double rôle. D’une part, elles peuvent dans le cadre de leurs recherches influencées leurs résultats du fait de leur positionnement politique. Ou au contraire, elles peuvent être décrédibilisées par une communauté scientifique majoritairement masculine. D’autre part, elles rencontrent parfois des difficultés à faire des recherches. Par exemple le docteur Buisson a eu beaucoup de mal à trouver des fonds pour mener ses recherches sur le clitoris. De même, Elisabeth Lloyd est considéré par beaucoup de ses confrères comme une féministe scientifique.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-A quoi sert l’orgasme féminin ? L'orgasme n'a qu'une fonction de plaisir.
-Domaine de la controverse: sociétal, image de la femme. Change l’image de la sexualité féminine.

Les féministes luttent depuis des années pour la libération/révolution sexuelle. Or il apparait que depuis les années 1960, comme le rappelle Clémentine Autain, il y a une dissociation entre d’un côté la sexualité et la reconnaissance du plaisir féminin (donc de l’orgasme en tant que plaisir) et de l’autre la procréation qui ne nécessite pas de plaisir et qui doit être maîtrisée (développement de l’IVG, de la pilule et de son remboursement,…). La sexualité féminine devient un objet à part de la procréation dans la représentation au sein des sociétés occidentales (comme la sexualité masculine l’était avant). Bien entendu, ce phénomène est loin d’être achevé et contribue fortement à influence la controverse sur l’orgasme comme nous l’avons montré ci-dessus.

Helen E. Fisher

Anthropologue américaine, Ph.D d’anthropologie, chercheuse à la Rutger University du New Jersey aux Etats-Unis. Elle est spécialiste des mécanismes de la sexualité humaine et de l’anthropologie du couple, champ de recherche que l’on a surnommé la « biologie de l’amour et de l’attraction ». Elle jouit d’une certaine notoriété pour ses travaux et les ouvrages qu’elle a publiés sur le sujet, le plus référencé étant The First Sex, publié en 1999.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-A quoi sert l’orgasme féminin ?
L’orgasme est une adaptation favorisant la reproduction.
Argument anthropologique.

La « pair-bond theory ».
La théorie générale de Fisher suggère que le lien affectif entre l'homme et la femme serait en soi une adaptation : cet attachement favoriserait en effet la stabilité du couple, bénéfique à l'éducation des enfants et garantirait à la femme une « protection » par l'homme. L'adaptation que constituerait l’orgasme serait donc une sorte de récompense, qui inciterait la femme à rester avec l'homme avec lequel elle parvient à l'orgasme et favoriserait le développement d’un lien affectif entre les deux individus.
Cette théorie a part la suite été reprise et prolongée par d’autres chercheurs. Dans certaines études, l’hypothèse initiale se double ainsi d'une analyse hormonale: l'orgasme conduit en effet à la production d'oxytocine, une hormone que l'on sait être impliquée chez certains animaux dans l'attachement et l'affection. Néanmoins cette relation n'a pas été prouvée chez l'homme.

Génétique

Les gènes et la génétique tiennent une place moins centrale dans notre controverse. Ils sont cependant partie intégrante de notre controverse, en tant qu’acteur « non humain ». En effet, il est très difficile de déterminer leur influence sur l’orgasme et peu d’étude ont été menée sur le sujet. Mais en même temps, la génétique sert à Elisabeth Lloyd et au docteur Simmons pour justifier que l’orgasme féminin serait le reliquat de l’orgasme masculin du fait qu’au stade embryonnaire, l’individu n’est pas différencié.
Cependant, une étude britannique a été menée sur l’influence des gènes sur la variation de l’orgasme (c'est-à-dire sa présence ou son absence.) Cette étude a été réalisée par la Royal Society en 2005, c'est-à-dire l’équivalent anglais de l’Académie des Sciences sur des jumeaux. Ils ont envoyé un questionnaire à 4037 femmes jumelles, comprenant 683 « paires » de jumeaux monozygotes (donc possédant les mêmes gènes) et 714 paires de jumeaux dizygotes (ne possédant que 50% des gènes en commun). Les conclusions de l’étude tendent à montrer que le facteur génétique pourrait expliquer entre 34 et 45% de la variation de l’orgasme.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
-A quoi sert l’orgasme féminin ?
L’orgasme a une fonction particulière.
L’existence d’un facteur génétique dans la présence ou l’absence d’orgasme peut permettre de redonner du crédit aux études tendant à prouver une fonction de l’orgasme. En effet, les femmes continuant à avoir des orgasmes, si ces orgasmes sont d’origine génétique, alors cela signifie que l’orgasme aurait une fonction particulière chez la femme qui aurait été conservée par l’évolution.

Shere Hite et Mary Jane Sherfey

Shere Hite (1942) et Mary Jane Sherfey (1918-1983) ont toutes deux travaillé sur la sexualité féminine, Hite en tant que sexothérapeute et féministe et Sherfey en tant que psychiatre. Elles furent toutes deux influencées par les travaux d’Alfred Kinsey et ont toutes deux milité pour que les travaux en faveur de la libération sexuelle de la femme soient médiatisés.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
Type d'orgasme.
Elles supportent la théorie que l’existence de l’orgasme vaginal est contestable. Selon les recherches de Hite, 70 % des femmes n’ont pas d’orgasme par simple pénétration mais l’écrasante majorité y arrive par masturbation ou par autre stimulation directe du clitoris. Ses recherches font suite à celles de Sherfey qui prône que le clitoris a clairement été minoré dans les recherches sur le mécanisme de l’orgasme. La théorie plus récente du psychiatre Phillipe Brenot confirme la position de Sherfey et Hite puisqu’il affirme que la femme n’a qu’un seul orgasme, celui clitorien. Celui ci apparaît par stimulation directe ou indirecte du clitoris, ce qui expliquerait l’orgasme pendant la pénétration puisque le clitoris serait stimulé indirectement.
Les deux chercheuses pensent que remettre l’orgasme clitoridien à sa place, c'est-à-dire au dessus de l’orgasme vaginal (car celui-ci dépendrait directement du premier) reviendrait à minorer le rôle du pénis dans la jouissance de la femme.

Les hormones

Certaines hormones, impliquées de manière plus générale dans le comportement sexuel, la reproduction, l'accouchement, le soin aux jeunes, etc., vont jouer un rôle dans le déclenchement de l'orgasme en agissant sur les parties du cerveau vues précédemment.
Ainsi, l'ocytocine participe à l'éveil du désir sexuel en excitant le système parasympathique et les nerfs des parties génitales, tandis que la vasopressine, en agissant sur le système sympathique, favorise l'arrivée de l'orgasme lors d'une excitation de certaines parties de l'appareil génital.
Classification de l'argument:
Sous controverse scientifique:
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?

L'industrie pharmaceutique

Cet acteur, même s’il n’est pas aux premières loges, se trouve au carrefour de la controverse. Dans «industrie pharmaceutique», il y a d’abord «industrie». Cela suppose des financements. Il y a donc de facto un enjeu financier et donc de l’ordre économique qui entre dans la controverse grâce à cet acteur. En effet, la recherche a un coût et donc forcément des priorités. Il y a donc une question d’investissements, et même si ce point est également partagé par l’acteur «Recherche et outils», cette réalité a plus de force et d’inertie au sein d’entreprises privées comme celles de l’industrie pharmaceutique. En effet, il est important de comprendre que les firmes pharmaceutiques en engageant des investissements, visent des profits. Elles sont soumises, à la même hauteur qu’une banque ou qu’une industrie automobile, au marché et à l’actionnariat.
Classification de l'argument:
-Domaine Economique:
Etablir un rapport entre la structure privé d’une industrie pharmaceutique et la recherche sur l’orgasme féminin.
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
Sous controverse Scientifique :
Comment une femme peut-elle atteindre l’orgasme?
Domaine Sociétal :
l’inégalité des soins masculins et féminins.

Au vue du poids de la sexualité dans la vie d’une femme, et d’un être humain de façon général, et sachant qu’une femme sur trois connaît l’anorgasmie au cours de sa vie que ce soit de façon permanente ou occasionnelle, alors on comprend que le financement de la recherche et du développement d’un médicament visant à soigner, ou tout simplement à aider à atteindre plus facilement l’orgasme, représente un enjeu énorme de la controverse, puisqu’il s’agit de traiter à plus long terme des millions de femmes.
Cet acteur se situe donc dans le domaine économique de la controverse. Cependant, il participe également, dans une certaine mesure, à répondre à la question «Comment une femme peut-elle atteindre l’orgasme?», puisque comme on l’a dit, son but est de déceler le fonctionnement du phénomène pour pouvoir le soigner. Ainsi, certains liens sont présents avec les acteurs gynécologues, sexologues.
Enfin, il faut rappeler qu’aujourd’hui, aucun médicament n’existe contre l’anorgasmie, les seuls remèdes sont des thérapies psychosexuelles et psychocomportementales. Néanmoins, le célèbre Viagra permet déjà aux hommes de soigner leur absence d’érection. Il y a donc une question de genre qui se pose. Comment justifier que les femmes n’aient pas les moyens de se soigner alors que les hommes oui? Cela entraîne de nombreux débats tout d’abord sur le statut de la femme en société, dans lequel la sexualité occupe une place symbolique. Pour d’autres, il est primordial de soigner l’anorgasmie masculine car c’est sur elle que repose la reproduction.

L'industrie pornographique

Classification de l'argument:
-Domaine sociétal:
la perception de l’orgasme féminin.
-Domaine Economique:
le profit sur internet.
L’industrie pornographique ou des médias érotiques détient à peu près le même statut d’acteur que celui du marché des sextoys sur le plan économique. En effet, il existe une industrie pornographique, dont le développement doit beaucoup à la révolution d’internet. Néanmoins, ce rôle d’acteur économique semble plus marqué pour le marché des sextoys.
L’industrie pornographique acquiert alors un rôle d’acteur sociétal au sein de la controverse, dans la mesure où il donne une certaine perception de l’orgasme féminin. Même si la pornographie homosexuelle se développe, l’image de la femme dominée dans la pornographie hétérosexuelle reste le sujet central d’exploitation. Au sein de ces médias, le plaisir féminin n’est pas représenté, n’a aucune voie d’expression. Or, la sexualité féminine n’est pas un objet de recherche comme tous les autres, étant donné le lot de symboles qu’elle renferme.
L’industrie pornographique, en touchant à cette symbolique, en influençant les perceptions que l’on peut avoir de l’orgasme féminin, joue un rôle psychologique, et donc à plus large mesure sociétal, non négligeable dans la controverse.

Helen Singer Kaplan

Sexologue australienne (1929-1995). Elle fut la première à ouvrir aux Etats-Unis une clinique spécialisée dans les troubles sexuels. Elle est considérée par le New York Times comme une des figures de proue des sexologues. Comme Master et Johnson, elle a travaillé sur la réponse sexuelle afin de trouver un traitement pour les dysfonctions sexuelles en intégrant des méthodes de psychothérapie.
Classification de l'argument:
-Sous controverse scientifique :
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
Paramètres de l’orgasme.

En 1977 puis 1979, elle reprend les travaux de Master et Johnson sur la réponse sexuelle qui incluait quatre phases : excitation, plateau, orgasme, résolution. Kaplan y met plus en avant les facteurs psychiques en expliquant la réponse sexuelle par trois phases : la phase de désir, la phase d’excitation et l’orgasme.
La phase de désir correspond à tout ce qui précède et entoure le rapport sexuel en lui même comme l’envie d’avoir des relations sexuelles, les paramètres du rapport sexuel, les fantaisies et accessoires utilisés ainsi que la pensée ou la réalisation de fantasmes.

Arnold Kégel (1894-1981)

Gynécologue américain. Il a inventé le périonéomètre qui était utilisé pour mesurer la pression de l’air dans le vagin.
Classification de l'argument:
-Sous controverse scientifique :
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
Paramètres de l’orgasme.
Théorie.

Grâce à son périnéomètre , une sorte de petit ballon au creux du vagin actionné par un mamomètre. Il a aidé des femmes incontinentes à la suite d’accouchement qui ont ou redynamiser leurs muscles périnéaux et vaginaux. A la suite des effets positifs observés sur l’incontinence de ces femmes, on a constaté que leur capacité orgasmique en était augmentée. Il en a déduit qu’augmenter le dynamisme des muscles périnéaux et vaginaux augmente la probabilité d’avoir un orgasme pour la femme. Il a développé des exercices très répandus en tantrisme. Eicher (1992), dans la même idée, suite à des mesures effectuées sur 130 femmes, établit une corrélation entre la capacité orgasmique et la pression musculaire interne du canal vaginal. Il obtint de cette expérience, toutefois limitée par le nombre de participantes, les résultats suivants : avec une pression musculaire y< 10 mmHg pour 1/3 d'entres elles, seulement 30% orgasment toujours ou souvent. Avec une pression musculaire y> 10 mmHg pour 2/3 d'entre elles, 85% orgasment toujours ou très souvent.

Elizabeth Lloyd/Donald Symons

Biologiste et philosophe américaine. Elle est actuellement titulaire d’une chaire d’histoire et de philosophie à l’université d’Indiana après avoir successivement étudié puis enseigné à Harvard (sous la direction du professeur et chercheur américain Stephen Jay Gould), Princeton, et à l’université de San Diego en Californie,. Elle possède à la fois une formation de biologiste généticienne et un PhD de philosophie. Elle a publié en 2005 The Case of Female Orgasm : Bias in the Science of Evolution, son ouvrage majeur qui a largement contribué à raviver la controverse sur l’explication scientifique de la conservation de l’orgasme féminin dans l’évolution.
Donald Symons est un anthropologue américain considéré comme un des fondateurs de la psychologie évolutive et un chercheur pionnier dans le domaine de la sexualité humaine. En 1979, dans son ouvrage The Evolution of Human Sexuality, il évoque pour la première fois la théorie que reprendra et développera Lloyd en 2005. Il est actuellement professeur d’anthropologie à l’université californienne de Santa Barbara aux Etats-Unis.
Classification de l'argument:
-Sous controverse scientifique :
A quoi sert l’orgasme féminin ?
L’orgasme n’est pas une adaptation favorisant la reproduction. La théorie soutenue par Elisabeth Lloyd dans son livre et tirée de celle de Donald Symons affirme que l'orgasme féminin n'a aucune de fonction adaptative, directement liée à la reproduction ou liée aux comportements humains. L’orgasme féminin serait en réalité un reliquat de l'orgasme masculin conservé chez la femme lors du développement embryonnaire. En effet, il est généralement admis que l'orgasme masculin possède une fonction adaptative fondamentale pour la reproduction car il mène à l'éjaculation. L'orgasme est donc chez l'homme une récompense essentielle incitant à l'acte sexuel. Cette théorie soutient donc que les embryons mâle et femelle étant indifférenciés jusqu'à un certain stade, les structures physiologiques permettant l'orgasme sélectionnées chez l'homme se retrouvent « par hasard » chez la femme comme un dérivé, tout comme les tétons chez l'homme sont un dérivé des seins de la femme, inutiles chez lui mais ayant un rôle précis chez elle. Comme le dit Lloyd: « les femmes ont les orgasmes parce que les hommes en ont besoin ».

William Master (1915-2001) & Virginia Johnson (1925)

Sexologues américains. Ils font figure d’autorité dans le domaine de la sexologie humaine. Leurs études en laboratoire ont consisté à analyser des centaines de couples et d’individus pratiquant une activité sexuelle que ce soit par masturbation ou par rapports sexuels. Après ces recherchent, ils décidèrent d’ouvrir une clinique pour traiter les troubles sexuels des couples par la sexothérapie, fruit de leurs recherches.
Classification de l'argument 1:
-Sous controverse scientifique :
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
Paramètres de l'orgasme. En 1966, Master et Johnson ont analysé en détail la réponse sexuelle féminine, grâce à l’observation de plus de 10 000 réponses sexuelles. La réponse sexuelle est une vraie expérience psychophysiologique. L’excitation est déclenchée par des stimuli psychologiques et physiques, les niveaux de tensions sont ressentis tant physiquement que émotionnellement, d’où l’importance des facteurs psychosexuels.
Master et Johnson décrivent dans cette réponse sexuelle quatre phases qui constituent le cycle sexuel d’un orgasme : la phase d’excitation, la phase en plateau, l’orgasme et la résolution.
Lors de la phase d’excitation, déclenchée par des stimuli physique et/ou psychologiques, s’exprime un certain plaisir, qui n’est pas qualifié d’orgasme. Si la stimulation continue, il y a apparition de lubrification vaginale, les mamelons sont en érection, le volume des seins augmente, le clitoris devient tumescent, les lèvres deviennent plus épaisses avec l’engorgement veineux et la fréquence cardiaque et respiratoire augmente. L’orgasme, à proprement dit, correspond au pic du plaisir sexuel avec déclenchement de la tension sexuelle et des contractions rythmiques des muscles périnéaux. Il se caractérise par 3 à 15 contractions involontaires du vagin et par des fortes contractions de l’utérus, ainsi que du sphincter de l’anus. La phase de résolution consiste en la détumescence des organes génitaux qui amène le corps à se détendre, une sensation de bien-être étant la conséquence d’une libération d’hormones. A la différence des hommes, les femmes peuvent avoir des orgasmes multiples et successifs, la dernière phase n’est donc pas réfractaire chez elles. Contrairement à Helen Singer Kaplan, cette analyse de la réponse sexuelle se focalise sur la réponse dite périphérique alors que Kaplan se focalise sur les aspects psychiques en rajoutant une première phase de désir.
Classification de l'argument 2:
-Sous controverse scientifique :
Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
Types d'orgasme.
Master et Johnson ont découvert que le site de stimulation était le clitoris et que par la suite, les contractions se propagent dans le vagin. Il existerait une sorte de structure en étoile du clitoris dont le « bouton » que tout le monde connaît ne serait que la partie émergée d’une structure enserrant le vaginal. Ce serait cette structure qui ferait vibrer le vagin et serait stimulée lors de la pénétration qui frotte le clitoris. Cette théorie est confirmée par la sexologue Andrée Matteau qui pense que l’orgasme dit vaginal serait en fait mis en œuvre par les branches profondes qui encadrent les parois du vagin. Le point G ne serait en fait que la partie interne de la structure branchiale du clitoris. Cette idée a fait supprimer la notion d’un double orgasme clitoridien et vaginal.

Desmond Morris

Anthropologue, zoologue et éthologiste britannique. Il est particulièrement connu dans la sphère publique pour sa participation en tant que présentateur à l’émission britannique Zoo Time dans les années 1960, et pour son ouvrage The Naked Ape paru en 1967, best-seller traduit dans de nombreuses langues et vendu à plus de 10 millions d’exemplaires, exposant les similarités comportementales existant entre l’homme et le singe. Vulgarisateur populaire de zoologie, il a publié un grand nombre d’ouvrages développant des théories anthropologiques étudiant le lien entre l’homme et l’animal.
Classification de l'argument :
-Sous controverse scientifique :
À quoi sert l'orgasme féminin?
L’orgasme est une adaptation favorisant la reproduction.
Argument physiologique.
Théorie.
Développée dans les années 1960, celle-ci soutient que l'orgasme lors d'une relation sexuelle provoquerait chez la femme une fatigue qui l'inciterait à rester couchée voire à s'endormir une fois celle-ci terminée. Cette position allongée favoriserait la conservation du sperme dans les voies génitales, le trajet des spermatozoïdes vers l'utérus et donc la fécondation.

Critique.
Cette théorie est aujourd'hui considérée par la plupart des scientifiques du sujet, quelle que soit leur position, comme peu vraisemblable, à cause de son incohérence. En effet, des études ont montrée que l'orgasme est généralement plus facilement atteint par la femme lors qu'elle est au-dessus de l'homme lors du coït, ce qui va à l'inverse de la théorie de l'« anti-gravité » qui suppose que la femme reste couchée pendant et après l'acte sexuel.

Le Patriarcat

Cette définition est ici comprise au sens large. C’est une part de la sphère sociale et familiale, qui considère généralement que la prépondérance et le rôle dans la prise de décision doivent être en premier lieu relégués au chef de famille et plus largement aux représentants masculins. Dans cette conception plus ou moins assumée ou tacite, la femme, sans être nécessairement inférieure, ne doit jouer qu'un rôle périphérique dans la gestion des affaires, et se cantonner au cercle familial et aux affaires domestiques. Le patriarcat est aujourd’hui beaucoup plus restreint au sein de la société et son influence va se ressentir et s'exprimer de manière diffuse, et souvent indirecte et non avouée.
Classification de l'argument :

-Sous controverse éthique et sociétale :

Argument sociétal.
Néanmoins, sur le sujet de l'orgasme, le patriarcat joue un rôle particulier pour plusieurs raisons: d'abord il contribue, par le biais de l'éducation, à forger l'image que va avoir d'elle-même la femme au sein de la famille comme de la société. D'autre part, il transmet une vision, il crée une opinion partagée par un certain nombre de personnes se rattachant au « cercle social » patriarcal, de par la position qu'il adopte sur la sexualité en général, et la sexualité féminine en particulier. Celle-ci a en premier lieu un rôle reproducteur. L'homme et la femme se marient d'abord dans le but de fonder une famille, d'avoir des enfants. Le plaisir lié à la sexualité, l'orgasme féminin aussi bien que masculin y sont donc des notions sinon condamnables, du moins superflues. D'emblée, le patriarcat aurait donc tendance à s'opposer à la recherche visant à investiguer cette question. Mais pour ce qui est des différentes hypothèses d'explication de la conservation de l'orgasme dans l'évolution, l'idée d'un orgasme comme trait favorisant la reproduction serait plus susceptible d'aller dans le sens de leur vision.

La politique

On entend par « politique » toute la sphère décisionnaire susceptible de légiférer un phénomène social en pesant le pour et le contre ainsi que les répercussions éventuelles sur notre société. Le « politique » est souvent représenté par l’Etat ici.
Classification de l'argument :
-Domaine éthique: financement de la recherche et biais de la science.
-Domaine sociétal: place de la femme dans la société.
-Domaine économique.

La sphère politique n’a pas une influence conséquente dans notre controverse. En effet, d’une décision juridique ne dépendra pas l’explication donnée à l’orgasme féminin. Il n’y a pas d’institutions dédiées à notre controverse, par exemple. Cependant, on peut observer un soft power de cette sphère. D’abord dans le domaine de la science; les politiques pourraient influencer les recherches sur l’orgasme féminin en accordant une place plus importante à la femme. C’est d’ailleurs un pan de la sphère politique qui s’attèle à rétablir l’équilibre entre les hommes et les femmes que ce soit dans la société ou dans l’importance que l’on accorde à des phénomènes scientifiques. On sait tout de l’orgasme masculin mais très peu de celui de la femme. De nos jours, la femme ne tient pas une place aussi importante que l’homme. Peut être que la recherche scientifique qui conclurait que l’orgasme est un simple objet de plaisir serait un moyen de renforcer sa place, en la dédouanant de son rôle unique de mère.
Le financement de la recherche est aussi dépendant de la décision politique. Aujourd’hui, l’Etat a tendance à financer de manière supérieure les recherches sur les effets du tabagisme par exemple, qui touche une part minoritaire de la société alors qu’un phénomène qui en touche la moitié de la population humaine est encore délaissé. Enfin, si des recherches officielles ou du moins très sérieuse convergent vers la même explication donnée à l’orgasme féminin, alors le rôle de la sphère politique sera de valider ou non cette théorie qui sera la seule viable et reconnue. Les conséquences de cette décision voire de cette législation concerneraient d’abord le rôle de la femme dans la société mais aussi les sphères économiques. Imaginons qu’on rende officielle la thèse qui dit que l’orgasme ne sert qu’à la reproduction. Alors la sexualité féminine sera réduite à la procréation et ainsi la place de la femme sera de faire des enfants et non pas de jouir de sa sexualité. L’industrie pharmaceutique tentera alors de tout faire pour trouver un médicament pour donner des orgasmes aux femmes qui n’en ont pas. Augmenter les orgasmes serait alors un enjeu politique dans des pays comme l’Allemagne où la population vieillit. De même si on officialise la théorie qui dit que l’orgasme sert uniquement au plaisir, les industries pornographique, pharmaceutique (en trouvant un Viagra féminin) et du sextoys sauteraient sur l’occasion pour augmenter leurs chiffres d’affaires. L’enjeu politique serait aussi d’en profiter pour relancer la croissance économique.

Les psychanalystes

Un psychanalyste est un professionnel de la santé mentale, qui après être parvenu au terme de sa propre cure psychanalytique, choisi de se consacrer au traitement de patients cherchant également à accomplir celle-ci. La psychanalyse ne correspond pas à un diplôme reconnu, universitaire ou autre, mais les praticiens sont assez souvent également psychothérapeutes, psychiatres ou psychologues.
Classification de l'argument :
-Sous-controverse scientifique: Comment la femme atteint-elle l’orgasme?
-Domaine sociétal: place de la femme dans la société.
-La femme et le plaisir sexuel : place et importance de l’orgasme

Les psychanalystes jouent un rôle important sur la question de l’orgasme féminin, au travers de la perception de l’orgasme féminin par la société, et particulièrement en France où cette pratique médicale est très développée par rapport aux autres pays, notamment du fait de l’influence de l’école freudienne. En effet, Freud est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages centrés sur la sexualité féminine, et il aborde le thème de l’orgasme féminin. Sa théorie se base sur la distinction de deux types d’orgasmes chez la femme, le clitoridien, regardé par celui-ci comme « puéril ou infantile », l’orgasme vaginal étant celui de la « femme mature », nécessitant un apprentissage et une sexualité assumée et épanouie psychologiquement.
Cette vision contribue jusqu’à aujourd’hui à répandre une certaine conception de la sexualité féminin et de l’orgasme. Il a notamment pour effet de concentrer l’attention de la sphère publique sur le débat de l’existence d’un ou de deux orgasmes, clitoridien et vaginal, sur le médiatique « point G », plutôt que sur d’autres aspects des interrogations entourant l’orgasme féminin, ce qui a son influence sur le déroulement de la controverse. D’autre part, il crée une vision particulière du plaisir sexuel féminin, qui y est vu comme notablement lié à l’état psychologique de la femme, et à sa capacité à vivre pleinement sa vie sexuelle, ce qui n’est pas non plus sans impacter la controverse générale et certaines sous-controverses.

La Recherche et les outils

Classification de l'argument :
-Sous-controverse scientifique: quelle recherche et donc quels outils pour l’orgasme féminin?
-Domaine économique : l’enjeu des financements
-Domaine sociétal: place de la femme dans la société.
-La femme et le plaisir sexuel : place et importance de l’orgasme

Odile Buisson a mis le doigt sur les blocages concernant la recherche sur la sexualité féminine. La question de l’outil est fondamentale. Une expérience peut être biaisée par l’outil employé si ce dernier n’est pas adéquat. Selon la gynécologue, qui a gagné en crédibilité dans le cadre de ce débat puisqu’elle a elle-même effectué des recherches indépendantes, les outils utilisés aujourd’hui ne sont pas adaptés et ceux qu’il faudrait, pour pratiquer de la résonance magnétique en particulier, sont souvent trop coûteux pour des laboratoires indépendants. L’acteur «Recherche et outils» conditionne donc également des enjeux économiques. En effet, Pierre-Henri Gouyon, biologiste évolutionniste spécialiste des sexes, a rappelé à de nombreuses reprises que la recherche avait un coût, et que ce coût détermine les priorités des scientifiques. La question du financement de la recherche est donc engagée, et concernant l’orgasme, Mr Gouyon et Mme Buisson ont souligné que cette recherche était très peu avancée. Cela nous amène à nous projeter dans une dimension plus sociétale de la recherche. En effet, on peut comprendre que s’il est encore nécessaire d’organiser des campagnes de dons comme celle du Téléthon pour les maladies génétiques, la priorité des scientifiques et donc des financements alloués à la recherche n’est pas à prouver concernant l’orgasme féminin. Pierre-Henri Gouyon nous montrait bien que du côté des évolutionnistes, la recherche avait du mal à trouver des financements. Odile Buisson s’indignait du fait que la formation universitaire en sexologie et en médecine sexuelle soit encore peu dispensée en France aujourd’hui. L’orgasme féminin est un phénomène extrêmement complexe, pour lequel les recherches sont chères et les scientifiques y manifestent peu d’intérêt.

La Religion

Genèse, chapitre 3, verset 16

A la femme Yhwh Dieu dit
Je multiplierais les douleurs de tes grossesses
dans la douleur tu enfanteras des fils
Vers ton homme ton désir
et l'homme ton maître

Genèse chapitre 4, verset 14

L’Adam prend Eve sa femme
elle conçoit, accouche de Caïn et dit
J’ai gagné un homme avec Yhwh.

Ces quelques extraits de l’ancien testament sont ici pour illustrer la représentation de la sexualité féminine dans la religion. Nous nous intéresserons uniquement à la religion chrétienne, car notre controverse se limite à l’occident (cela aurait été bien trop compliqué d’intégrer d’autres zones géographiques).
Classification de l'argument :
-Sous-controverse scientifique: À quoi sert l'orgasme?
-L’orgasme a une fonction reproductive d’un point de vue sociétal.

La vision chrétienne de la sexualité féminine est avant tout une vision nataliste. En effet, la métaphore du péché originel correspond à l’acte sexuel dans un objectif de pur plaisir. Après ce péché, les hommes et les femmes ne devaient plus commettre l’acte que pour se reproduire. L’orgasme est peu traité par les Eglises (catholique et protestantes), car le plaisir de la femme n’est pas pris en compte. Cependant la vision nataliste de la sexualité féminine fait de facto de l’orgasme féminin une fonction purement de reproduction. Selon Marie Veluire, sexologue, le rôle de la religion a fortement diminué depuis les années 1960 et tend à devenir marginal dans l’occident. En fait la société a dissocié le fait d’avoir l’enfant (qui ne nécessite par de plaisir particulier selon la théorie de Lloyd, soutenue par la plupart des sexologues) et le fait d’avoir un plaisir.
De plus, la contrainte sociale et morale effectué par la société religieuse pourrait être une clé d’explication, si on s’intéresse aux facteurs psychosexuel, du pourquoi les femmes n’auraient pas d’orgasme. La femme ne se laisserait pas aller (dilemme de la pute et de la madone) et serait ainsi dans l’impossibilité d’atteindre l’orgasme.

Les sexologues

La sexologie est l’étude de la sexualité de l’être humain sous toutes ses formes. C’est aussi une méthode de soin. En France, comme dans de nombreux pays occidentaux, les sexologues reconnus sont en fait des médecins qui exercent aussi une autre profession (psychiatre et gynécologue généralement). Des formations très sérieuses sont proposées (depuis 1999, un diplôme universitaire de sexologie est reconnu par l’ordre des médecins). La profession de sexologue étant de plus en plus reconnue (tant qu’elle reste exercée par des médecins), la consultation d’un sexologue devient aussi de plus en plus fréquente. Cette évolution est aussi liée à une certaine libération sexuelle depuis les années 1970 (le premier congrès international de sexologie s’est tenu en 1974). Aujourd’hui nous pouvons considérer que les sexologues ont un rôle à jouer que ce soit par le biais de leur étude (comme par exemple l’étude de Master et Johnson) ou de leur implication dans la sexualité des femmes qui viennent les consulter.
L’orgasme constitue une part importante du travail des sexologues. La fonction sexuelle a, selon la sexologie, une composante organique (physiologique) et psycho-comportementale. C’est pour cela que le sexologue doit savoir aussi bien traité l’aspect physiologique que psychologique de la sexualité. Cet acteur est présent dans deux domaines de la controverse
Classification de l'argument 1:
-Sous-controverse scientifique: Comment une femme atteint-elle l’orgasme ?
Paramètres de l’orgasme : facteurs psychosexuels.
Les facteurs psychosexuels sont les facteurs psychologiques nécessaires pour que la femme atteigne l’orgasme.
Les sexologues, à l’image de Marie Veluire (gynécologue et sexothérapeute), s’accorde pour dire qu’il faut différencier la réponse physiologique lors de l’accouplement, qui est appelé l’orgaste, de la réponse psychophysiologique qui est l’orgasme. L’orgasme comprend donc des facteurs physiologiques et psychologiques. Ainsi, certaines femmes auraient un orgasme par la simple caresse (bien que cela soit rare). L’orgasme est donc bien plus complexe qu’il ne le semble à première vue. Dans l’explication de la sexologie, à la composante physiologique (stimulation, décharge hormonale, contraction du vagin) s’ajoute une composante psychologique. C’est cette dernière composante qui différencie cet acteur des autres acteurs.
Selon le docteur Veluire, les facteurs psychologiques sont les plus importants pour atteindre l’orgasme. Bien entendu, il peut être difficile d’atteindre l’orgaste en cas de dysfonctionnements sexuels (mauvaises lubrifications du vagin par exemple), mais les facteurs psychologiques comptent pour beaucoup. Quels sont-ils ? il y a un facteur ‘cognitif’. En fait, la femme arrivée à la phase préorgasmique doit savoir se laisser aller pour atteindre l’orgasme. C’est le dilemme de la « pute ou la madone » : la femme appréhende la représentation que son partenaire peut avoir d’elle si elle se laisse trop aller (à crier ou à montrer son plaisir). Elle a peur de « passer pour une pute » et prendra la direction de la « madone ». Il faut donc une sécurité affective apportée par le conjoint. De plus, la femme doit apprendre à connaitre l’orgasme. C’est un processus d’apprentissage, qui passe une confiance en soi. C’est aussi la construction d’une identité sexuelle (différente du genre). Enfin, le domaine relationnel et l’intimité joue un rôle non négligeable. Tous ces facteurs vont en fait contribuer d’une part à la création d’un désir sexuel et d’autre part à l’accomplissement de l’orgasme. Des modèles psychophysiologiques ont été construits pour permettre de déceler ces facteurs :
Le modèle de Master et Johnson montrent une réponse physiologique à l’excitation sexuelle chez la femme en 4 étapes (excitation, plateau, orgaste, résolution). Celle de Kaplan rajoute la dimension du désir, prélude indispensable à l’excitation puis à l’orgasme. Enfin, le sexologue David Reed complète en quelques sortes ce modèle en y ajoutant des composantes psychosexuelles.

La courbe de David Reed :
C’est la courbe de réponse cardiaque sexuelle. Il ajoute à la courbe de Master et Johnson et de Kaplan, 4 catégories : La séduction,tous les gestes, mots, comportements, l’intimité, etc. qui mènent au désir sexuel. La sensation, généralement, les femmes sont plus sensibles à l’audition et au toucher. Mais les représentations inculquées par la société influent beaucoup ici. L’éducation sexuelle est importante (il sera beaucoup plus difficile pour une femme violée de retrouver une sexualité « normale » par exemple). La reddition, c’est le laissez aller, la sécurité affective et la confiance en soi. La réflexion, c’est l’apprentissage, le retour sur l’expérience pour le futur.
Classification de l'argument 2:
-Sous-controverse scientifique: À quoi sert l’orgasme ?
L’orgasme n’a qu’une fonction de plaisir. La sexologie considère l’orgasme comme n’ayant qu’une fonction de plaisir. Cependant, selon Marie Veluire, il est difficile de dire quelle fonction l’orgaste a (l’orgaste est considéré en fait par certains évolutionnistes comme l’orgasme).

Les sextoys

Classification de l'argument:
-Domaine économique : la médicalisation du sexe.

L’industrie du sextoy s’est beaucoup développée ces dernières années. Vu comme des objets vulgaires, ils gagnent en popularité aujourd’hui, et la demande des femmes ayant augmenté le marché du sextoy s’étend. Ces objets et leur commercialisation ne sont donc pas négligeables au sein de la controverse dans la mesure où de plus en plus de femmes y ont recours pour atteindre l’orgasme. A ce propos, l’avis de la gynécologue Odile Buisson est partagé. Elle pense à la fois que cela permet à certaines femmes de mieux connaître leur corps et donc leur donne plus de chance d’atteindre le plaisir suprême, mais elle montre aussi que le fait d’utiliser un sextoy dans le but d’avoir un orgasme peut causer l’effet inverse. Dans cette optique, Leonore Tiefer met en garde contre la médicalisation du sexe, c’est-à-dire le fait de vanter les mérites d’objets comme les sextoys pour vendre au lieu de faire de la vraie médecine sexuelle avec des recherches concrètes pour soigner les femmes connaissant des dysfonctionnements sexuels.
Notre controverse portant en partie sur la question «comment la femme atteint-elle l’orgasme?», alors les sextoys, par le débat qu’ils provoquent sur leur faculté à stimuler l’orgasme, et la demande croissante qui permet à leur marché de grandir, font office de véritable acteur économique de la controverse. Ils montrent aussi que la femme peut se passer de l’homme pour atteindre l’orgasme.

Les sociologues

La sociologie et les sociologues traitent les phénomènes de la vie sociale des humains. Or la sexualité et l’orgasme ont leur part dans les relations sociales, d’où l’intérêt de nous intéresser à ce domaine. Nous allons traiter plus particulièrement les rapports Kinsey, réalisés par le docteur Kinsey dans le but d’étudier la sexualité des américains.
Classification de l'argument:
-Domaine de la controverse : société
L’orgasme joue sur la représentation de la sexualité et de l’orgasme dans la société mais aussi sur les relations humaines au travers de la sexualité.

Dans son rapport, Kinsey prend comme objet le plaisir (qu’il mesure par l’orgasme) et non la reproduction pour mener ses recherches. Avec Kinsey, la sexualité se détache d’un modèle biologique et surtout des normes qui ont été imposée avant (en effet, selon son rapport, il y aurait par exemple 10% d’homosexuel dans la société américaine des années 50, bien plus que ne le pensait les Américains). Ce rapport a soulevé de nombreuses prises de positions élogieuses ou très critiques. Mais il a aussi changer de façon considérable la façon de percevoir la sexualité humaine en générale et la sexualité féminine en particulier, anticipant en quelques sortes la libération sexuelle des années 1960. Il prend aussi partie en prétendant que seul le clitoris procure du plaisir (ce qui participe à cette remise en cause de la sexualité en tant que reproduction, car dès lors, la pénétration n’est plus vraiment nécessaire pour avoir du plaisir). La sociologie joue donc un rôle dans l’étude du couple, de la sexualité intercouple, mais aussi en dehors du couple. De ce fait elle est liée à la sexologie, mais avec une approche plus sociale.

Les sondages

Notre controverse s’intéresse à tous les sondages qui essayent de déterminer la proportion de femmes qui ressentent l’orgasme et les conditions dans lesquelles elles le ressentent. En quelques sortes, c’est une approche « sociale » de l’orgasme. Différentes études ont été publiées et les chiffres varient fortement. Ainsi certaines études avancent le chiffre de 1% de femmes n’ayant jamais d’orgasme (par exemple, l’étude du CSA « comment ça se passe vraiment sous la couette » rapporte que 0.4% des femmes disent n’avoir jamais d’orgasme, mais le taux de non réponse est de 28%), tandis que dans d’autres, ce chiffre monte à 15%. Essayons de voir les inconvénients qu’il peut y avoir à utiliser ses sondages, c'est-à-dire les précautions à prendre avec l’utilisation de ces sondages.
Premièrement les sondages posent certains problèmes quant aux questions posées : ainsi la plupart des sondages présupposent que l’orgasme serait la « normalité » quand l’absence d’orgasme serait l’anormalité. Devant la pression sociale, il y a un risque que certaines femmes, par honte, répondent qu’elles ont des orgasmes même si elles n’en ont pas. De plus, la question en elle-même peut déranger la personne (d’où, peut-être le fort taux de non réponse). Enfin, le sondage n’est jamais clairement défini et on suppose que les interrogées sauront elles-mêmes le définir. Or il peut arriver qu’une femme considère qu’une sensation agréable (l’orgaste par exemple) soit en fait un orgasme, alors que ça ne l’est pas. Dans le langage sociologique, au sens de John Law, les sondages performent une réalité.
Odile Buisson précisait elle-même que ses contradicteurs utilisaient des sondages pour prouver l’inexistence du point G. Or, que sont des sondages, avec toutes les imprécisions qu’ils comportent face à des outils médicaux tels que l’IRM ? Loin de nous l’idée de ne pas utiliser les sondages, mais ils requièrent beaucoup de prudence dans leur utilisation.
Classification de l'argument :
-Domaine de la controverse : Economie et société.
Représentation de l’orgasme dans la société.

En effet, comme nous l’avons vu, les sondages performent une certaine réalité. Ils créent une représentation de la femme saine, censée avoir un orgasme régulièrement. L’orgasme est la normalité dans ces sondages, alors même qu’aucune étude scientifique n’a pu conclure sur la normalité de l’orgasme. Deuxièmement, les sondages, qui montrent qu’une partie non négligeable des sondés n’ont pas d’orgasme, servent de justification au développement de « pilule orgasmique » par les laboratoires pharmaceutiques. C’est une bonne publicité pour eux.

Randy Thornill

Biologiste et zoologue américain, actuellement professeur à l’université du Nouveau Mexique aux Etats-Unis, chercheur en écologie comportementale humaine et psychologie évolutive.
Classification de l'argument :
-Sous-controverse scientifique : A quoi sert l’orgasme féminin ?
L’orgasme est une adaptation favorisant la reproduction.
Argument anthropologique.

La théorie de la sélection
En 1995, Thornhill publie un article dans Animal Behaviour intitulé « Human female orgasm and mate fluctuating asymmetry », soutenant que l’orgasme féminin permettrait de sélectionner les mâles les plus viables du point de vue de l’évolution. Il établit un lien entre la qualité génétique des partenaires sexuels et l’orgasme féminin, c’est à dire que l’orgasme serait un outil pour sélectionner les gènes du meilleur de ses partenaires.
Cette théorie est scientifique au sens écologique. La femme est dotée d’une adaptation qui lui permettrait de sélectionner les mâles les mieux « génétiquement pourvus ». L’orgasme serait donc un outil évolutionniste favorisant la reproduction et donc la survie de l’espèce.