FAUT-IL INTERDIRE LE BISPHÉNOL A?

Cartographie du web opinion publique

L’opinion publique est l’acteur le plus émotif (surtout quand cela touche les bébés) et le plus apte à faire pression sur les différents gouvernements (démocratiques) pour prendre des décisions face à l’absence de consensus scientifique. Cet acteur est composé des « particuliers » (On entend ici, des individus qui par leur propre chef ont décidé de créer un site internet pour protester ou exprimer leur idée par le biais de blogs par exemple),

les associations et les médias (qui véhiculent et influent sur l’opinion publique). Ce groupe d’acteurs est le plus concerné par les risques du BPA et est donc généralement pour la suppression de ce produit dans les plastiques.

Comme on peut le voir à partir de ces données, la majorité des personnes qui pensent qu’il faut supprimer le BPA sont des Associations (en vert) et des particuliers (en gris-vert). Ils représentent à eux deux plus de 60% des personnes pour la suppression du BPA. On remarque aussi que les associations ne citent pas les industriels mais essentiellement les autorités de sécurité alimentaire. L’association qui diffuse le plus d’information est RES (Réseau Environnement Santé). Cette association a été à la pointe de la revendication pour la suppression du BPA dans les biberons, et à plus long terme partout. Les médias ne se prononcent pas explicitement pour un parti.

Leur rôle, et leur devoir, est normalement de rester le plus neutre possible. Mais, il vrai aussi que l’on voit essentiellement des documentaires télévisés montrant les effets toxiques du bisphénol A (France 3, documentaire « Plastiques, Alertes aux toxiques » de l’émission « Pièces à conviction »). Sur Internet, ce parti-pris apparaît : les médias ne citent pas les industriels.

Cette absence de lien entre médias et industriels pose la question de la neutralité de l’information à laquelle va avoir accès le citoyen lambda sur le BPA. Ce fait mis en évidence par la cartographie du web se retrouve de manière générale dans la presse écrite, notamment les grands journaux d’information. Si globalement les avis des agences sanitaires, certaines avancées dans les recherches et les décisions politiques concernant le BPA sont bien relayées par la presse, on ne peut que noter la relative absence des industriels dans les médias.

Sans défendre la position des industriels, on peut légitimement s’étonner de ne jamais ou presque avoir accès à leur point de vue sur la question, sachant qu’ils représentent un des acteurs majeurs de la controverse. Sans industriels, il n’y aurait en effet pas de produits contenant du bisphénol A mais pas non plus de produits de substitution. La migration de l’offre passera obligatoirement par les industriels qui ne peuvent donc pas objectivement être exclus des débats.