Un autre acteur essentiel de la controverse est l’autorité politique, l’Etat, le gouvernement. C’est l’acteur qui va prendre des décisions et trancher en prenant en compte l’opinion publique, les contraintes économiques et techniques et les rapports scientifiques. Pour notre controverse, on a deux niveaux d’échelle pour « gouvernement » : national et européen. Les acteurs nationaux sont les différents gouvernements et leur parlement respectif ; pour le niveau européen c’est la Commission Européenne et le Parlement Européen. Pour la France, nous considérerons le site de l’Assemblée Nationale. Suite à la controverse, le Parlement français a proposé et adopté l’interdiction du BPA dans les biberons.
On peut voir que l’Assemblée Nationale est presque une autorité sur le web. Son site est cité par 5 autres sites de nature très variée. On note une institution nationale pour la santé, l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) ; plusieurs médias, LCP et le journal gratuit 20 minutes ; une association, RES (dont on a déjà évoqué l’importance) et stop-bpa.fr (site internet qui prône la suppression du BPA et lié à RES). Un autre acteur à avoir pris une décision majeure dans la controverse est la Commission Européenne. En effet, dans une directive du 28 janvier 2011, la Commission décide de supprimer le BPA des biberons dans tous les pays de l’Union Européenne à compter du 1er février 2011 (extrait de la directive ci-dessous).
On voit que sur le web, le site du Parlement Européen a aussi son importance, notamment lorsqu’on sort du strict cadre de la France.Il est cité par cinq sites différents, notamment des autorités sanitaires comme l’EFSA et l’Inserm. Le pouvoir de la Commission Européenne a permis de trancher politiquement la controverse dans tous les pays européens. Cependant, le débat sur l’opportunité d’une telle directive reste vif, la controverse n’est donc tranchée qu’en apparence. La concentration du débat sur les biberons vient du fait que le taux de BPA apparaissait être le plus élevé parmi les individus entre 0 et 3 ans. L’opinion publique très sensible sur la question de la santé des enfants et surtout des bébés, ajoutée au début des inquiétudes des autorités scientifiques sur la possible toxicité de ce produit, a mené les différentes institutions étatiques et supra-étatiques à prendre les mesures de précaution nécessaires.
Malgré cette interdiction du BPA dans les biberons, il apparaît que les sites liés à l’UE ne sont pas tous d’accord avec cette précaution. Une moitié est divisée sur la question des précautions à prendre, tandis que l’autre prône l’interdiction du BPA dans les biberons pour la protection des consommateurs. Ces chiffres sont à prendre avec un certain recul, les sites d’organes politiques de l’Union Européenne ne pouvant se positionner officiellement en opposition par rapport à la Commission une fois le texte adopté.
Principe qui s’applique dans un domaine d’incertitude, c’est-à-dire que les aléas ne sont ni calculables ni probabilisés donc non maîtrisables. Pour autant, des mesures politiques vont être prises afin de parer à tout risque dommageable et/ou irréversible.