La controverse évolue au gré de l’actualité du nucléaire, tant dans les médias que dans la recherche. Par exemple, la controverse a connu un nouvel élan à la suite de l’accident du réacteur de la centrale de Tchernobyl, suscitant un intérêt nouveau dans les médias. A cette occasion, elle s’est également enrichie d’un nouvel aspect, celui des pathologies non-cancéreuses possiblement liées aux faibles doses d’irradiation (travaux de Yury Bandazhevsky). Cette présence intermittente de la controverse dans les médias a conduit Soraya Boudia à parler de «controverse à rebonds » (citation).
Citation de Soraya Boudia
« Parler de « controverses à rebonds » serait une dénomination tout à fait adéquate pour qualifier un mouvement de va-et-vient, des périodes où elles sont actives, puis d’autres où elles entrent en sommeil sans clôture ni consensus définitifs pour être à nouveau réactivées à la faveur de nouvelles circonstances. Il ne s’agit pas d’une même controverse, transcendant les différentes périodes. Ces controverses multiples sont à chaque fois redéfinies, reformulées et investies d’enjeux différents. Elles restent encore latentes, pouvant connaître un nouveau développement à la faveur de tel ou tel événement. Elles mettent en jeu un ensemble de valeurs, morales et politiques qui, même mouvantes, peuvent trouver à nouveau à s’exprimer sur les scènes publiques. Et à chaque fois, elles reformulent la question de la portée sociale de données scientifiques, et celle des choix technoscientifiques et des processus de décision dans les sociétés démocratiques ».
(Boudia S., Naissance, extinction et rebonds d’une controverse scientifique. Les dangers de la radioactivité pendant la guerre froide, Mil neuf cent 2007/1, N° 25, p. 157-170).