Cartographies du web

(vous trouverez l'explication en dessous des images)

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Cartographie du web selon la position des sites sur Hadopi

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Cartographie du web selon la nature des sites">/p>

 

La première cartographie du web représente les 186 principaux acteurs-sites de la toile se prononçant sur Hadopi. Chaque nœud, c'est-à-dire chaque point représentant un site, a une couleur correspondant à sa position dans la controverse :

Cette catégorisation schématique tend à refléter la simplification des positions sur le web.

Le second graphe montre la nature du site de ces acteurs. Ils se répartissent parmi six catégories :

Signification

La grosseur d’un nœud est proportionnelle au nombre de fois que ce site est cité par d’autres sites, ce qui est un bon indicateur de l’importance de l’acteur-site dans la controverse.

Les lignes droites sont des liens mutuels entre deux sites (A cite B et B cite A). Elles sont de couleur mixte, c'est-à-dire de la couleur de leurs deux nœuds parents mélangés (jaune + bleu = vert). Le rôle des acteurs-sites est d’autant plus significatif qu’ils possèdent de liens mutuels car ceci témoigne d’une certaine activité au sein de la controverse. Par opposition, les courbes grises sont des liens dirigés (A cite B).

Attention, la distance entre les nœuds ne signifie rien.

Identification des acteurs

La cartographie du web selon la position des acteurs-sites montre que la toile est largement contestataire : beaucoup de nœuds sont violets, dont les plus gros. Seuls 1/5 des nœuds sont oranges (neutres) et 1/6 verts (pro).

La seconde carte permet d’identifier la nature des principaux acteurs opposés à Hadopi : des sites de veille des libertés (comme La Quadrature du Net), des sites d’information sur l’Internet (comme Numerama et Pcinpact) et des sites d’information généraliste (tel que Le Point). En haut à gauche et à droite de la carte, les nombreux blogs politiques ou sites de partis politiques se prononcent massivement à l’encontre de la loi.

Parmi les sites que l’on peut qualifier de neutres, ceux du Monde et du Figaro occupent une place significative. De nombreux sites institutionnels ont également un point de vue neutre sur la controverse, tel que celui du Sénat ou du Conseil Constitutionnel.

Enfin, mis à part l’Assemblée nationale, la plupart des sites en faveur de la loi « Création et Internet » sont peu cités. Ce sont essentiellement des blogs politiques (comme celui de Franck Riester) et des sites d’information sur les biens culturels (tels que le site du ministère de la culture ou celui de la SACD).

Interprétation

La taille et la complexité de ces cartographies du web montre que la toile s’est emparée de la controverse qui s’est peu à peu publicisée grâce à Internet.

Le web est largement contestataire puisque les 2/3 des nœuds sont violets (anti-Hadopi), dont ceux les plus cités comme Numerama, Pcinpact ou encore la Quadrature du Net, « le fer de lance de l’opposition à Hadopi » selon Le Figaro. Seuls 1/5 des nœuds sont oranges (neutres) et 1/6 verts (pro).

Les sites apparemment neutres se situent plus près des sites « anti », partagent des liens mutuels avec et les citent davantage que les sites « pro ». L’opinion publique est donc informée de manière un peu biaisée par le relais des médias.

Enfin, les « pro Hadopi » sont très souvent des nœuds isolés, vers la périphérie du graphe et peu reliés à d’autres sites. Cela signifie que les défenseurs de la loi « Création et Internet » ne savent paradoxalement pas utiliser le web manière optimale, ce qui témoigne d’un manque de légitimité et/ou de compétence. Une autre interprétation serait de supposer que les « pro-Hadopi » ont peur ou ne veulent pas s’exprimer, comme s’ils pensent eux-mêmes que la loi n’est pas défendable.