Le référendum.

La technique du référendum, (appelée aussi technique du choix dichotomique), consiste en une question fermée sous forme de proposition chiffrée. Une somme est proposée pour refléter le CAP potentiel le plus grand du répondant. Ce dernier répond alors à l'affirmative ou non.

1. Principaux avantages du référendum :

Bishop and Heberlein (1979), Hanemann (1984, 1985), Carson (1985) ainsi que le NOAA panel recommandent cette technique de questionnement pour trois principales raisons :
- placer l'individu dans une situation habituelle de consommation. Celui-ci est en effet habituer à choisir ou non d'acheter en fonction du prix proposé.
- placer l'individu dans la situation cognitive la plus simple possible (répondre oui ou non).
- mettre en place un mécanisme incitatif en empêchant les individus de mettre en place un comportement stratégique. (Compatibilité incitative)

Il existe deux types de méthodes à choix dichotomique. L'approche "single-bouded dichotomous choice" et l'approche "double-bounded dichotomous choice".
La première approche consiste à proposer au répondant une seule valeur parmi un éventail de valeurs possibles et prévues et passer à la suite du questionnaire une fois la réponse fournie. La seconde consiste à reposer une seconde fois la même question. Si le questionné avait répondu "oui" à la somme proposée, le questionneur proposera une somme plus grande (préétablie). A l'inverse, si le questionné a répondu "non", on proposera une seconde somme plus petite.

L'approche single-bounded est celle défine par Bishop et Heberlein. Elle est considérée comme "incentive compatible" par Hanemann (1994) et Carson et al. (1996).

L'approche double-bounded a été introduite par Hanemann (1984, 1985) et Carson (1985). L'avantage majeur de cette approche est de pouvoir identifier plus précisémment le CAP maximum. Tout comme la single-bounded, elle est "incentive compatible". Elle est pour Hanemann, Loomis et Kanninon (1991), statistiquement la plus efficace.

La NOOA, en recommandant le référendum, ne choisit pas entre ces deux approches.

2. Les désavantages du référendum :

Le NOAA panel émet lui-même plusieurs réserves sur la technique de référendum, qui est malgré tout soumis à certains biais :
- un répondant qui n'est pas prêt à payer une certaine somme pourrait ressentir de la pression à donner la "bonne réponse" (biais de complaisance).
- un répondant a priori prêt à payer la somme proposée pourrait répondre "non" pour plusieurs raisons :
* croire que le scénario proposé distribue injustement les charges (taxes par exemple).
* ne pas croire en la faisabilité du projet, et penser alors que toute contribution serait gaspillée.
* refuser le principe de la CVM, par exemple par aversion des taxes ou par croyance que quelqu'un d'autre devrait payer (par exemple une compagnie pétrolière polluant un environnement).