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Rencontre avec le fabricant Megaman

Marque allemande créée en 1994, Megaman est spécialisé dans la fabrication de lampes basse consommation telles les lampes fluocompactes et les LEDs (site officiel de Megaman). Nous avons donc rencontré Florence Bruneau, directrice de la communication chez Megaman, et Jean Dimca, chef de produit, afin d’avoir le point de vue d’un fabricant sur la controverse.

Retrouvez l'intégralité de l'interview téléchargeable en PDF en cliquant ici.

Résumé de l’entretien.

Une décision européenne qui agite le marché de l’éclairage: Selon Florence Bruneau, l’élimination progressive des lampes à incandescence du marché confronte les fabricants à une concurrence accrue, et la situation ne leur est pas si bénéfique que ce que l’on pourrait penser: « avant on était positionnés dans un marché de lampes spécialisées, les gens acceptaient d’acheter une lampe spécialisée à un certain prix [...] c’était un achat décidé.  Maintenant on assiste notamment dans la grande distribution à la course au prix. On vend n’importe quoi, le tout est de vendre le moins cher possible. » De plus « le marché est « inondé », du fait notamment de l’ouverture du marché à des lampes à bas prix en provenance de la Chine, mais aussi du fait de la création par les distributeurs de leur propre marque d’ampoules.

Ainsi, l’influence possible des fabricants sur la décision de l’UE est niée. Par contre Florence Bruneau affirme que l’économie d’énergie engendrée par ce changement est véritablement « énorme » et que c’est ce qui a motivé cette décision politique. 

Une « économie gigantesque » selon Megaman.

 Jean Dimca et Florence Bruneau ont tous deux insistés sur l’économie que représentait le remplacement des ampoules classiques par des LBC, à la fois pour les consommateurs et pour les entreprises. Ainsi Megaman estime à 97 euros l’économie générée par le remplacement d’une ampoule incandescente à 1,50 euros par une lampe fluocompacte à 15 euros qui dure 15 fois plus longtemps. Jean Dimca a aussi souligné l’importance que représentent les frais de maintenance pour les entreprises. Par exemple hanger des ampoules dans des salles de concert ou des stades de foot a un coût élevé. D’où l’intérêt pour les professionnels des lampes qui durent plus longtemps dans des lieux ou la lumière est constamment allumée.  

La qualité des lampes, variable importante jouant sur leur impact environnemental et les risques sanitaires.

Produire des lampes respectueuses de l’environnement et ne posant pas de risque sanitaire est couteux. Ainsi, alors qu’en moyenne les LBC sont recyclables à 93% selon l’ADEME, Jean Dimca explique que les ampoules Megaman le sont à 99%, grâce à une combinaison de plusieurs innovations technologiques. Aucun solvant chimique n’est présent et de la colle à base d’eau est utilisée. La douille est en plastique avec un revêtement métallisé. Enfin, la « deuxième couche » qui imite la forme classique des incandescentes qu’ont certaine lampes est en silicone recyclable.

Surtout, les ampoules Megaman contiennent du mercure en amalgamme, c'est-à-dire du mercure solide récupérable et recyclable, alors que le mercure liquide ne l’est pas. Cela empêche également l’émission de vapeurs toxiques en cas de bris de la lampe. Cependant, il faut savoir que les lampes contenants du mercure amalgamé, plus écologiques, prenent un peu plus de temps à s’allumer. En réalité plus on met de mercure, plus les lampes s’allument vite, ce qui n’est donc pas un signe écologique. Florence Bruneau déplore que ce genre d’informations ne soit pas connu du grand public, et estime qu’il faut réellement l’éduquer aux fonctionnelent des LBC.

Une transition assez brutale qui nécessite une éducation du consommateur

Elle reconnait que « ce n’est pas facile pour les consommateurs de s’y retrouver », et que l’information  est souvent soit difficile à obtenir, soit à comprendre. Jean Dimca explique qu’avec la décision de l’UE, « on remplace [un]  produit par un produit électronique, donc en terme de qualité de lumière on n’obtient pas du tout le même effet.  Ce n’est pas meilleur ou moins bon, ce n’est pas pareil. Donc il y a tout un travail d’éducation à faire à ce niveau-là». Les consommateurs doivent par exemple être informés qu’il ne faut pas mesurer l’éclairage en Watt mais en lumen, ou encore l’importance du nombre de cycles d’allumages d’une lampe pour garantir qu’elle fonctionnera effectivement pendant toute sa durée de vie. Florence Bruneau quant à elle estime qu’il faut suivre l’exemple des Pays Bas, ou il est écrit sur le packaging des lampes le prix que les consommateurs économisent sur toute la durée de vie. Elle reconnait cependant la difficulté de la tache surtout depuis l’éclatement de la controverse sur les ondes électro-magnétiques.

Les ondes électro-magnétiques, un « faux problème » selon Megaman

Jean Dimca rappelle que « dès qu’on parle de produit électronique, ce que sont les lampes fluocompactes, on parle d’émission d’ondes, car n’importe quel produit électronique émet des ondes. » Ainsi Florence Bruneau estime que les téléphones portables ou le wifi émettent beaucoup plus d’ondes et sont sans doute beaucoup plus dangereux que les lampes fluocompactes. « On vit dans un monde qui est truffé d’ondes, mais il ne faut pas se focaliser sur les fluocompactes », même si elle ne recommande pas d’ être exposé durablement à moins de 30 centimètres d’une lampe. C’est la distance minimale possible pour mesurer les ondes selon Jean Dimca qui assure qu’il existe un consensus parmi les principax fabricants sur ce point, contredisant ainsi les résultats du Criirem. Par ailleurs, Florence Bruneau nous informe que Megaman a conçu une gamme de fluocompactes spécialement pour les hopitaux afin d’éviter toute interférence des lampes avec les machines, qui, grâce à un culot renforcé, n’émettent qu’1,5 Volt/mètres à 30 centimètres.

Les LEDs ou la technologie du futur

Les LEDs sont une technologie très prometteuse et en forte progression selon Dimca, ce qui fait dire à Florence Bruneau que les lampes fluocompactes risquent « d’être transitoires ». Elle se ravise cependant en explicant que ces deux technologies répondent à des besoins différents et sont complémentaires, les LEDs ne permettant encore qu’un éclairage ciblé avec un angle restreint. 

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