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Chronologie de la controverse en version texte 

L'ampoule électrique est née en 1879. A l’origine simple filament de carbone porté à haute température par le passage d'un courant, la lampe à incandescence est à l'origine de la fortune de General Electric et de son inventeur Thomas Edison. Depuis, l’ampoule a connu de nombreuses évolutions et perfectionnements. Aujourd’hui toutes les fabrications concentrent leurs efforts dans le développement des lampes basse consommation. De l’invention des premières lampes basse consommation en 1974 jusqu’à la disparition complète des ampoules à filament à l’échelle européenne prévue pour 2015, revenons sur les dates charnières qui ont alimenté la controverse autour des lampes basse consommation.

Tout d’abord, les événements marquants concernant la controverse autour des lampes basse consommation se situent dans trois domaines principaux : les évolutions techniques, la visibilité médiatique et la sphère législative. Ces trois domaines sont en réalité très liés puisque le battage médiatique autour des lampes basse consommation coïncide  avec le moment où la technologie a évolué et a été envisagée politiquement. Ce sont à la fois les évolutions techniques et les décisions politiques qui ont aussi poussé les différents acteurs à se positionner face aux lampes basse consommation.

Depuis leur invention en 1974, les lampes basse consommation n’ont cessé de se perfectionner. Néanmoins, si en 2001 44% des Français utilisaient déjà au moins une lampe basse consommation chez eux, ce n’est qu’à partir de 2002 que les médias ont commencé à évoquer le sujet et à relayer les principaux points controversés. En effet en 2002, l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) publie un rapport selon lequel les lampes basse consommation seraient des émetteurs parasites donnant ainsi une visibilité à ce sujet dans les médias. C’est depuis cette date que la controverse au sujet de la dangerosité ou de l’efficacité énergétique des ampoules basse consommation a gagné du terrain. Les décisions législatives mises en œuvre depuis 2005 ont contribué à faire du passage des ampoules à incandescence aux ampoules à basse consommation un sujet important de l’agenda médiatique. On peut citer à cet égard la directive européenne dite d’éco-conception du 6 juillet 2005 qui fixe le cadre légal de l’adoption des technologies permettant des économies d’énergie. Puis c’est le 5 juin 2007 que la Commission Européenne et les fabricants d’ampoule se sont entendus sur les modalités d’un plan visant à éliminer les ampoules traditionnelles à incandescence d’ici 2015.

L’un des éléments déclencheurs de la controverse autour des lampes basse consommation a sans aucun doute eu lieu en août 2007 avec la diffusion par le Président du Criirem, Pierre Le Ruz (voir interview) d’un communiqué de presse alarmant au sujet des ampoules basse consommation intitulé « Alerte ! Mise en garde sur les ampoules à économie d’énergie ».  Ce communiqué de presse a été relayé par les médias et a contribué à diviser les différents acteurs, notamment autour de la question du rayonnement électromagnétique émis par les lampes basse consommation. Les hypothèses de Pierre Le Ruz ont aussi pris de l’importance lorsqu’un rapport des ingénieurs de Supélec en mai 2008 a confirmé les résultats de l’étude menée par le Criirem en 2007.

A partir de 2008, l’actualité de la controverse est devenue de plus en plus vive. Il y a eu d’une part des décisions législatives qui ont mis les lampes basse consommation sur le devant de la scène médiatique avec par exemple la signature par Jean-Louis Borloo et Nathalie Koscuisko-Morizet de la convention d’application de l’engagement du Grenelle Environnement relatif aux ampoules à incandescence, pour accélérer la transition des ampoules à incandescence aux ampoules fluocompactes. Au même moment, sur le plan médiatique, la journaliste Annie Lobé a mis le feu aux poudres avec un article retentissant intitulé « Lumière toxique » sur le danger des lampes basse consommation dans le magazine Pratiques de santé puis avec une vidéo amateur sur les mesures des champs électromagnétiques.

En 2009 et 2010 ont eu lieu des décisions et événements centraux pour la visibilité de la controverse sur les lampes basse consommation. On peut citer notamment l’accélération du cadre de réglementation avec la publication par la Commission Européenne des deux règlements Européens sur le passage aux lampes basse consommation. En mars 2009. Le Grenelle Environnement décide d’accélérer le calendrier initialement prévu et fixe la date de disparition des lampes à incandescence à 2010. Concernant le retrait des ampoules à incandescence, il se fait par paliers : le 30 juin 2009 correspond au début du retrait des ampoules à incandescence supérieures ou égales à 100W, le 31 décembre 2009 au début du retrait des ampoules à incandescence supérieures ou égales à 75W. Ces décisions ont parallèlement suscité beaucoup d’articles de presse tant au sujet de ce retrait progressif, des nouveaux usages pour les consommateurs que sur la dangerosité supposée ou l’efficacité des ampoules basse consommation.

Finalement, cette chronologie permet de constater que le passage de l’incandescence aux lampes basse consommation est un sujet transversal, au croisement de plusieurs domaines et que la controverse se situe au cœur de l’actualité.