Dominique Hennequin
Réalisateur et producteur, Dominique HENNEQUIN a longtemps assuré les correspondances TF1 de Lyon, Tours et Metz. Attiré par les formats longs, il réalise des reportages pour les magazines d’information et des films documentaires diffusés sur les grands médias français (ARTE, France 3, TF1, M6, TV5 Monde…).
Irak, Afrique, Corée du Nord, Dominique HENNEQUIN a voyagé dans le monde entier privilégiant toujours dans son traitement l’aspect humain. Passionné par la nature et les questions d’environnement, il réalise plusieurs documentaires primés dans plusieurs festivals.
Il a notamment réalisé le documentaire « Uranium, l’héritage empoisonnée », une production Nomades TV et Public Sénat avec le soutien du CNC et de la Région Lorraine (52 min).
Présentation du documentaire
Pendant 18 mois, Dominique HENNEQUIN et Pascal LORENT ont enquêté sur les conséquences de l'exploitation de l'uranium au Gabon et au Niger et rapporté des images exclusives. A Mounana, Dominique HENNEQUIN et Pascal LORENT ont filmé un vaste site contaminé à la radioactivité et rencontré des victimes. Dans les mines d'Arlit, au Niger, l'équipe entre dans le futur site minier d'Imouraren et donne la parole à la rébellion Touareg. Une enquête étayée par de nombreux témoignages et les analyses d'échantillons réalisées par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité).
Selon Dominique Hennequin, interviewé dans le cadre de notre enquête,(interview ici) « on ne pensait pas que cette enquête prendrait 18 mois et nous mènerait au Niger deux fois, au Gabon. Donc on a essayé d’expliquer les conditions d’exploitation de l’uranium et de son extraction, et on a essayé d’expliquer les conséquences que cela pouvait avoir non seulement pour les mineurs mais aussi pour les populations locales qui sont touchées par la pollution ». Et il met en avant deux réalités complètement distinctes : « c’est terrible mais y’a une justice de pauvres et une justice de riche, ça c’est évident. Et surtout y’a une santé de pauvres et une santé de riches. C’est ça qui m’a vraiment révolté, c’est que en France les gens sont malades, meurent de cancers, de leucémies, mais au moins ils sont accompagnés thérapeutiquement, ils meurent dignement. En Afrique, au Gabon particulièrement là où je suis allé, à Mounana, les gens ils meurent dans d’atroces souffrances, absolument pas accompagnés, et ça je trouve c’est vraiment une énorme injustice. C’est que même face à la maladie, il y a deux poids et deux mesures. Donc après les indemnisations n’en parlons pas parce que… les indemnisations en France et les indemnisations en Afrique elles ne vont pas être les mêmes ».
Lors de la réalisation de ce documentaire, Dominique Hennequin a travaillé avec l’association Aghir in'man et avec son président Almoustapha Alhacen : « il est non seulement le président de l’association de défense de l’environnement locale, mais en plus il travaille chez Areva. Donc il a eu un grand courage de s'attaquer à la direction d’Areva et de dire «il y a un problème, il n’y a pas de sécurité dans les mines ». Il a dénoncé un certain nombre de disfonctionnements comme des déchets radioactifs d’outillage, des déchets métalliques qui circulaient un peu partout dans la ville. Donc il est devenu la bête noire de ses employeurs. Et en même temps il a fait avancer les choses, et la sécurité dans l’entreprise ».
Il a par ailleurs eu la contribution de la CRIIRAD, « ils sont tous ingénieurs en physique nucléaire. Et ce sont des gens qui ne se fondent que sur la science. Ils n’ont jamais voulu émettre un avis politique, ils vont s’en tenir aux faits, aux résultats scientifiques. Quand on a relevé des échantillons au Gabon, on avait sur place notre détecteur, mais on a recoupé l’information avec la CRIIRAD, qui a permis de recouper notre information. Et il valait mieux que ce soit le cas car en face de nous on avait un géant qui était Areva. Donc il fallait que l’on soit inattaquable, et on l’a été je pense car Areva ne nous a pas attaqués ».
Enfin, Dominique Hennequin a aussi travaillé avec l’association de Jacqueline Godet, l’association Mounana : « sa famille a été victime, elle a perdu son mari, son père, sa mère, des suites d’irradiation d’une présence longue au Gabon. Et donc avec son association elle a contribué, elle a témoigné, et elle nous a raconté son histoire personnelle qui est assez terrible ».
Positionnement dans la controverse