Cartographie du web par milieu

Pour encore mieux naviguer sur la carte, vous pouvez aussi la consulter ici

Cette carte nous permet de comprendre un peu mieux la diversité de la nature de la controverse. L’importance des quatre grands milieux impliqués est très homogène : 28 nœuds pour l’associatif, 25 nœuds pour le scientifique et 24 nœuds pour le politique (entendu au sens de la capacité à prendre des décisions publiques). Le milieu industriel semble être représenté en nombre inférieur mais si on prend en compte que les acteurs classés comme JOKER sont souvent des associations dont les membres sont des grandes entreprises (comme Areva, EDF, GDF-suez, etc…), il devient le milieu le plus présent dans la controverse.

Et c’est justement le positionnement du milieu industriel qui est l’un des aspects les plus intéressants de cette carte :

  • Il semble un peu isolé, par rapport aux autres acteurs. Il y a notamment trois entreprises qui n’ont aucun lien avec l’ensemble du corpus (Basf, Eramet et Lafarge). Ces entreprises sont pourtant impliquées dans la controverse (souvent par des importants investissements financiers dans le nucléaire, ce qui sera développé sur le site, notamment avec des liens vers des articles de presse, ici par exemple)
  • Curieusement, la plupart des liens sortants du milieu industriel (33%) va vers les organismes dont le milieu n’a pas pu être identifié2 et le politique, mais c’est le milieu associatif qui cite le plus souvent (41%) ce même milieu industriel qui semble de son côté ignorer les acteurs du milieu associatif (7%);
  • Deux entreprises semblent occuper des positions un peu différentes de leurs pairs : EDF (qui est située au cœur de la carte, alors que les autres sont essentiellement autour), ce que nous comprendrons mieux en analysant la carte « nature », et Areva qui est à la frontière du milieu politique et du milieu associatif. Elle est citée par tout type d’acteurs, mais elle ne cite que des experts et une seule association : Greenpeace.

Cette carte nous permet aussi d’identifier les acteurs les plus importants des autres milieux :

  • Milieu associatif : le Réseau Sortir du Nucléaire, une fédération d’associations, est le hub et l’autorité pour les autres acteurs de son milieu. Cependant, ce n’est pas le cas pour les acteurs extérieurs au milieu, car Greenpeace devient l’autorité (à noter qu’elle était la seule association citée par Areva). Par ailleurs, Greenpeace est plus proche d’experts publics comme l’IRSN, l’ASN et l’IAEA que de celui qui est la référence pour la plupart des autres associations (la CRIIRAD) ;
  • Milieu politique : l’OCDE est le hub interne et externe et a une position aussi très importante comme autorité externe. En général, ce milieu ne reconnaît comme interlocuteurs légitimes que des experts publics et les industriels : il n’y a aucune association parmi les acteurs les plus cités ;
  • Milieu scientifique : l’IRSN et l’ASN sont les hubs et les autorités de référence, au niveau interne et externe. Au niveau des acteurs externes, les plus cités sont essentiellement des organismes politiques nationaux et internationaux, à l’exception de Greenpeace (6 liens) et du Réseau Sortir du Nucléaire (5). Aucune entreprise n’est dans la liste des plus cités.

Un dernier aspect à relever : la CRIIRAD est, dans la carte, le seul expert au cœur des associations. Elle est citée par un grand nombre d’entre elles (sauf Greenpeace), mais aussi par des experts publics, comme l’ASN et l’IRSN.