Cartographie du web en fonction du lien causal
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Dans cette carte, les acteurs en gris (70 %) sont ceux que soit ne se sont pas positionnés publiquement sur le sujet, soit portent des discours trop flous ou contradictoires et ne peuvent donc pas être classés dans une catégorie spécifique.
La carte montre essentiellement que la plupart des acteurs qui se positionnent sur le sujet reconnaît l’existence d’un lien causal entre l’activité minière et le développement de maladies comme le cancer (35 % des acteurs du corpus). Par exemple, l’association Amis de la Terre déclare que « on sait maintenant qu’aucune dose n’est anodine ( source) »
Même Areva ne nie pas l’existence d’un lien : « Il n'empêche que, sur certains sites, comme lors d'interventions en centrale nucléaire chez les clients, des expositions ont lieu, tout comme dans les mines souterraines puisqu'il y a du radon que nous connaissons, par exemple dans les maisons bretonnes. Il s'agit d'un gaz radioactif naturel, lourd, et si l'aérage n'est pas suffisant, il s'installe dans les basses couches. C'est un gaz dont nous savons que, sur les fumeurs en particulier, il entraîne une forte potentialité dedéveloppement du cancer du poumon (source) ».
Il se vérifie en effet un certain consensus comme le dit le CEPN, « par prudence et dans une optique de protection, il existe un consensus international pour considérer que toute exposition aux rayonnements ionisants, quel que soit son niveau, est susceptible d'induire un effet à l'échelle d'une population » (source). L’INRS aussi considère que « toute dose, aussi faible soit-elle, peut entraîner un risque accru de cancer. C'est l’hypothèse "d'absence de seuil" (source) ».
Selon l’INVS, « les études épidémiologiques effectuées sur des populations de mineurs montrent de façon concordante un excès de mortalité par cancer du poumon et une augmentation du risque de décès par cancer du poumon associée à l’exposition cumulée au radon durant la vie professionnelle » (source). Et, pour l’INSERM, cela est « connu de longue date ( source) ».
Cependant, malgré ce consensus, cela n’est pas le cas concernant une éventuelle responsabilité de l’exploitant des mines, Areva. En effet, la plupart des acteurs ne se prononce pas sur ce sujet (19 % contre 16 %) et des acteurs comme Areva et l’IRSN, par exemple, insistent surtout sur l’évolution des règles de sécurité et des conditions de travail dans les mines françaises.
Par ailleurs, par rapport à la carte concernant la résolution de la controverse, on peut conclure que beaucoup plus d’acteurs (16 %) prennent position sur la responsabilité d’Areva (et affirmant donc un lien causal) sans pour autant privilégier une éventuelle résolution de la controverse par voie juridique (seulement 6 %). Et, parmi les acteurs qui affirment la nécessité de réaliser plus d’études scientifiques pour prouver l’existence d’un lien causal, il y a quelques uns qui admettent déjà son existence publiquement. C’est le cas de l’entreprise Cameco, par exemple : « However, because there is not enough scientific evidence to conclude what the long-term risks of exposure to low levels of radiation may be, a conservative assumption is that all exposures to radiation may pose some risk »( source)
Curieusement, Greenpeace, l’interlocuteur associatif de référence pour les entreprises et les experts publics, n’est pas l’allié de ces deux groupes. En effet, l’association déclare très clairement l’existence d’une part de responsabilité : « Greenpeace demande désormais à l'OMS de mener sa propre enquête au Niger, et d'exiger du groupe Areva qu'il prenne rapidement des mesures pour préserver la santé des riverains des mines »( source).
Le seul acteur qui nie clairement l’existence d’un lien causal est la SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire), un organisme dont la nature n’a pas pu être identifiée : « Les études portant sur les cancers du poumon, entre les régions de faible et de forte exposition au radon, n'ont montré aucun effet. Par contre, la plupart d'entre elles ont confirmé le rôle essentiel du tabac dans le cancer du poumon. Des études récentes portant sur des populations chinoises et indiennes très importantes, soumises à des niveaux de radioactivité naturelle allant de 1 à 3, ont mis en évidence l'absence d'effet nocif lié aux rayonnements ionisants, dans cette gamme de dose ( source) ». La SFEN est une association sans but lucratif, qui a environ 4500 adhérents. Sur son site, la nature des membres n’est pas précisée, mais la plupart des membres des différents bureaux ont des adresses mail du CEA et d’Areva.