LE ROLE DES PESTICIDES DANS LA SURMORTALITE DES ABEILLES

 
   
  LA PLACE ET LE ROLE DES PESTICIDES DANS LA SURMORTALITE
 
 

Interaction directe par contact :

Les modes de contamination directs des abeilles par les pesticides sont de deux types : par contact et/ou par ingestion.

L'exposition des abeilles aux pesticides peut se faire directement par contact.

Ainsi, lorsque l'abeille se trouve sous le jet d'un appareil de traitement ou lorsqu'elle marche sur les résidus du produit pesticide déposé sur les plantes, l'abeille entre en contact direct avec les pesticides et ces derniers traversent le tégument. Jean-Noël Tasei ainsi que d'autres scientifique de l'abeille reconnaissent l'existence des accidents d'insecticides qui conduisent à une intoxication aiguë de l'abeille du fait d'un fort contact. Pour le Gaucho notamment, ce mode de contamination semble aujourd'hui être reconnu puisqu'à l'époque les pesticides faisaient l'objet de moins de précaution. La surmortalité des abeilles dans les régions de grandes cultures laisse aussi penser que les pesticides ont une part importante dans le surmortalité des abeilles du fait de possibilités de contact direct. C'est du moins, la position des défenseurs des abeilles.

 

La contamination directe peut également être le fruit d'ingestion lors de la consommation du nectar ou du pollen contaminé.

La force de la contamination grandit avec les propriétés endothérapiques des insecticides. Autrement dit, les propriétés endothérapiques accentuent la pénétration des les vaisseaux conducteurs de sève et contribue à une plus grande contamination des abeilles. Les abeilles peuvent aussi consommer de l'eau ou du miellat de pucerons pollués par les pesticides. 

     La contamination est d'autant plus forte que les pesticides sont des molécules très actives. Les firmes, les maïsiculteurs et les semenciers ont d'abord insisté sur la position de l'insecticide en enrobage de la graine pour le mettre hors de cause. Les premières études scientifiques tendaient à confirmer leur raisonnement dans la mesure où si le pesticide migre dans le plante, sa montée se fait contre un gradient. Les concentrations de systémiques sont ainsi très importantes dans le bas de la tige et tendent à diminuer vers les fleurs. Les seuils de détection des systémiques étaient alors trop élevés et leur présence ne pouvait pas être détectée dans les parties hautes des plantes.

     L'AFSSA prend particulièrement en compte les risques liés à l'exposition directe et considère ainsi que le risque est acceptable dans certaines conditions. En effet, les recommandations d'usage associées à l'homologation du Cruiser traduisent le souci de soustraire au mieux les abeilles de l'influence potentiellement néfastes des pesticides. Les conditions d'emploi telles qu'elles sont énoncées dans l'avis d'homologation précisent que le thiaméthoxam est dangereux pour les abeilles. De la sorte, pendant la période de floraison, il est spécifié que les ruches doivent être éloignées de plus de 3km des cultures provenant de semences traitées. De même, il est interdit "d'introduire ultérieurement de plantes pouvant devenir attractives pour les abeilles dans la rotation culturale ou appliquer des mesures permettant de limiter l’exposition des abeilles".

    La distinction entre les risques directs et indirects génère des revendications différentes.

 
 
« Si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre années devant elle. »
Albert Einstein