Traitement des obtenus

A la recherche d'un modèle en accore avec la théorie économique

La question de la modélisation économétrique se pose à partir de 1979. A l’époque, Bishop et Heberlein engage une étude auprès de chasseurs sur la valeur de leur permis de chasser. La nouveauté tient au fait qu’au lieu d’utiliser une variation continue du consentement des chasseurs à vendre leur permis, ils optent pour la réalisation d’un questionnaire à choix dichotomique. Dès lors, ils appliquent la régression logarithmique à leur résultat, à la place de la régression linéaire.

En 1984, Hanemann réagit à cette expérience en estimant que le modèle probit adopté par Bishop et Heberlein est incompatible avec la théorie de maximisation de l’utilité . Pour Hanemann, la valeur du permis de chasse du chasseur moyen obtenue par la méthode logit doit être le résultat de l’axiome fondamental de maximisation de l’utilité. Réarrangeant le modèle logit, Hannemann donne au final deux mesures possibles du CAP à partir de marchés hypothétiques et simulés impliquant un sondage sur valeurs discrètes : ce sont le CAP moyen et médian de la distribution des CAP.



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L’apport d’Hanneman au calcul paramétrique de la mesure de bien-être est essentiel. D’ailleurs, l’article de 1984 d’Hanneman est l’article sur l’évaluation contingente le plus cité à travers la littérature (433 citations sur Web of Science, la contrainte de recherche étant « contingent valuation »). L’importance de cet article tient au fait que l’analyse d’Hanneman permet d’obtenir les surplus Hicksiens de compensation et d’équivalence à partir d’un résultat d’enquête discret.

D’autre part, Hanneman analyse les trois types de mesure permettant d’évaluer la variation de bien-être à partir de données discrètes, et permet de trancher entre ceux-ci.

En effet, le CAR (et le CAP), pour le permis de chasse par exemple, peut être défini comme une variable aléatoire continue. Dès lors, trois possibilités peuvent être envisagées :

- Calculer l’espérance (la moyenne) du CAR.

- Calculer la médiane du CAR. (utilisé par Loehman et De)

- Résoudre l’équation dans laquelle l’espérance de fonction d’utilité de l’individu qui n’a pas le permis mais qui reçoit le CAR, est égale à l’espérance de celui qui possède le permis et qui ne reçoit pas le CAR. (utilisé par Rae et Desvousges, Smith, et McGivney)

Finalement, comparant ces différentes mesures, Hanneman estime le calcul par la médiane préférable, moins sujette aux erreurs et aux valeurs extrêmes de l’enquête, bien que celui par le calcul de l’espérance soit aussi acceptable. Il rejette par contre la troisième approche.

En 1987, Kushman critique l’interprétation qu’Hanemann fait de la médiane (qui y voyait la valeur pour laquelle un individu à 50% de chance d’être supérieur). Il voit en effet dans cette interprétation l’idée qu’un individu choisirait une fois sur deux d’abandonner son permis, ce qui ne serait pas cohérent selon Kushman. A l’inverse, Hanemann répond que pour l’économètre, la connaissance des déterminations de l’individus est imparfaite, et donc que l’interprétation de Kushman est correcte, mais que son modèle demeure cohérent.



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Par la suite, plusieurs modèles seront proposés. Cameron et James (1987) par exemple, proposent d’appliquer un certain modèle (le modèle probit) au CAP, ce qui simplifie le calcul de sa moyenne. En 1993, McFadden et Leonard propose un modèle synthétique fondé sur une transformation Box-Cox.