Biais d'ancrage starting point bias
Approche comportementale de la CVM, Emmanuelle Flachaire, Guillaume Hollard.
Dans toute évaluation on demande à la personne interviewée de comparer son estimation avec un
autre chiffre qui peut être soit sérieux, soit totalement aléatoire. Le chiffre qui est comparé
s’appelle une ancre. Or on s’aperçoit que cette ancre influe la personne interviewée dans son
choix, mais si elle est avertie ou professionnelle.
Le biais d’ancrage (starting point bias) dans l’évaluation contingente est donc le fait que la
comparaison du chiffre de la personne interviewée et celui du questionnaire influence les réponses
de l’étude. La CVM est donc sujet à des doutes sérieux dans le cas de questions fermées (question
où la personne interviewée n’est pas totalement libre).
Pour calculer ce biais d’ancrage on peut utiliser 2 questions, l’une fermée, l’autre ouverte
(« accepteriez vous de payer x euros ? » ; « combien seriez vous prêt à payer ? ») et calculer
le coefficient de corrélation entre les réponses à la 1ère et 2ème question.
Le NOOA propose de faire uniquement des questions fermées. Pour une plus grande fiabilité une double
réponse s’impose pourtant à la fois pour éviter ce biais d’ancrage mais aussi pour augmenter la
précision de l’enquête.
C’est ce que propose Herriges et Shogren (1996) : il donne un modèle (grâce à une seconde question)
permettant de corriger ce biais et son ampleur. Cependant cette correction du biais d’ancrage provoque
une perte de décision importante dans l’estimation du modèle.
Leurs études montrent que ce biais d’ancrage peut être quasi inexistant tout comme gigantesque.
De même Alberinir, Kanninen, et Carson (1997), Whitehead (2002), Deshazo (2002), Flachaire et Hollard
(2006), ont entrepris la construction de modèle pour corriger ces biais d’ancrage. Ces études montrent
l’hétérogénéité de l’impact du biais d’ancrage sur les personnes interrogées.
Les auteurs (Flachaire et Hollard) proposent de prendre en compte l’hétérogénéité des personnes
interviewées pour corriger la perte de décision issue de la correction du biais d’ancrage. Pour
cela une question très ouverte (« qu’évoque pour vous la Camargue ? ») permet de classifier les
individus en catégories (conformistes vs non-conformistes) afin de tester la sensibilité à l’ancrage.
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