Typologie générale des biais

Mitchell et Carson (1993) ont mis au point une typologie des biais globalement reconnue dans la littérature. Il existe selon eux 4 sources de biais inhérents à la CVM.

1) Incitations à déformer les réponses.

- Biais stratégique : l'individu peut avoir un comportement stratégique et ne pas révéler son véritable WTP.

- Biais de complaisance. On distingue 2 cas : le biais de sponsor où l'enquêté donne un faux WTP parce qu'il cherche à se conformer aux attentes du sponsor et le biais de l'interrogateur où le répondant cherche à acquérir la considération d'un interrogateur ou à lui faire plaisir.

Ces biais interviennent lorsque les répondants interprètent comme des signaux sur la valeur correcte des éléments du marché contingent.

- Biais d'ancrage (ou du point de départ) : lorsque le répondant est influencé dans la révélation de son WTP par la valeur initialement proposée.

- Biais d'éventail : lorsque le mécanisme de questionnement présente un éventail de montants potentiels qui influencent la réponse pour le WTP.

- Biais relationnel : lorsque la description du bien présente des informations à propos de sa relation avec d'autres biens privés ou publics qui influencent le WTP.

- Biais d'importance : lorsque le fait d'être interrogé ou certaines caractéristiques du questionnement suggèrent au répondant que le bien évalué a une certaine valeur en soi.

- Biais de position : lorsque la position ou l'ordre dans lesquelles les questions relatives à l'évaluation pour différents niveaux du bien suggèrent au répondant comment ces niveaux devraient être évalués.

Ces biais interviennent lorsque le répondant ne répond pas au scénario tel qu'envisagé par l'enquêteur.

- Biais de mauvaise spécification théorique : lorsque le scénario est incorrect, soit vis à vis de la théorie économique, soit vis à vis des éléments majeurs du traitement politique du problème.

- Biais de mauvaise spécification du bien : lorsque le bien évalué est perçu par l'enquêté de façon différente que celui spécifié par l'enquêteur.

- Biais de mauvaise spécification du contexte : lorsque le contexte perçu de la mise en marché du bien est différent du contexte visé par l'enquêteur.

Si les biais précédemment présentés existent sous différentes formes dans la littérature, Carson et Mitchell innovent en intégrant les problèmes d'échantillonnage et d'agrégation des données dans la notion de biais.

- Construction de l'échantillon et biais de l'exécution.

- Biais d'interférence.

La typologie de Mitchell et Carson ne fait pas intervenir la notion de biais hypothétique et d'effet d'inclusion. Il s'agit pourtant d'un biais que certains jugent central dans la méthode d'évaluation contingente.