ACRO

Créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, l'ACRO est une association d'information et de surveillance de la radioactivité, dotée d'un laboratoire d'analyse et agréée de protection de l'environnement.

Financé par le soutien des adhérents et la vente d'analyses, le laboratoire de l'ACRO effectue des mesures de radioactivité gamma et bêta, ainsi que des mesures de radon.

L'ACRO siège aussi dans de nombreuses commissions officielles, comme dans le GEP du Limousin.

L'association publie une revue trimestrielle d'information, l'ACROnique du nucléaire, et organise des conférences publiques.

Positionnement dans la controverse

Concernant le problème des cancers radio-induits, ACRO insiste sur la difficulté de se fixer le risque, en abordant la spécificité de ces cancers :

  • « - Ces cancers sont absolument identiques aux cancers "naturels". Il n'est donc pas possible de les identifier parmi l'ensemble des cancers, de déclarer radio induit un cancer observé sur un individu donné même si celui-ci a été irradié (et inversement).
  • Pour la même irradiation, l'induction de cancer dépendra fortement des individus, en particulier du système immunitaire.
  • Pour un groupe assez important d'individus irradiés, on pourra observer un accroissement de la fréquence des cancers qui dépendra du niveau de l'irradiation.
  • L'apparition clinique de ces cancers ne se fera qu'après un temps de latence très long, de 2 ans pour les leucémies à plusieurs décennies pour les autres cancers.
Ces propriétés interdisent toute approche individuelle pour l'étude expérimentale des effets cancérigènes du rayonnement, ainsi que pour la fixation du risque par les systèmes de radioprotection. Seule, une approche statistique a un sens, mais à condition de disposer de données de mortalité parmi une cohorte suffisamment importante numériquement, et pendant une très longue période. Dans une société nucléaire, les statistiques de mortalité deviennent des matériaux stratégiques qu'il est dangereux de laisser dans le domaine public !! »(source)

L’ACRO a par ailleurs une relation difficile avec la CRIIRAD, malgré la similitude de leur nature (des associations qui deviennent des experts scientifiques reconnus par les autres acteurs). Sans rentrer dans les détails, par rapport au travail de la CRIIRAD, l’ACRO déplore « les méthodes inquisitoires qui la décrédibilisent ». Par ailleurs, la CRIIRAD reproche à l’ACRO de participer à un ouvrage collectif, "Les silences de Tchernobyl" publié aux éditions Autrement, au programme humanitaire CORE et de siéger dans des commissions officielles, en la qualifiant de "collabo" et de "révisionniste" (source)

En ce qui concerne ses relations avec les institutions publiques, elles sont aussi on peu tendues, notamment avec l’ANDRA. Ayant réalisé des études d’impact sanitaire du centre de stockage de déchets radioactifs de la Manche, en 1995, l’ACRO accuse l’ANDRA d’ignorer les résultats, de « mentir par omission »(source), lors de l’enquête publique pour examiner une demande de fermeture du site : « l'ANDRA avait délibérément menti à la population, aux élus, aux autorités de sûreté et à la Commission Hague ».

L’ACRO dénonce aussi la stratégie d’EDF et d’Areva : « EdF, tout comme Areva, dépensent beaucoup en publicité et sponsoring. Ce qui compte, c’est de verdir leur image : le « recyclage » pour Areva et l’électricité sans CO2 pour EdF. Areva, qui n’a rien à vendre au public, va jusqu’à tenter de séduire les enfants à travers la presse jeunesse »(source)

Lien vers le site de l'ACRO