Allogénique:
Depuis la première greffe de sang de cordon allogénique en 1988 à l’Hôpital Saint Louis, les indications dans lesquelles ses greffes sont possibles se sont considérablement étendues, notamment depuis qu’il est possible de greffer les personnes adultes grâce à ce qu’on appelle une double greffe. Rappelons qu’il existe 85 indications dans lesquelles les greffes de sang de cordon allogéniques sont reconnues, nous pouvons citer les catégories de maladies suivantes:
- les cas de maladies non malignes:
aplasies médullaires constitutionnelles (maladie de Fanconi) ou acquises
déficits immunitaires combinés sévères
hémoglobinopathies (thalassémie, drépanocytose)
déficit enzymatique portant sur le tissu hématopoïétique (maladie de Gaucher…)
autres pathologies (ostéopétrose)
- les cas de maladies malignes:
leucémies aiguës myéloïdes, leucémies aiguës lymphoblastiques
leucémie myéloïde chronique
syndromes myélodysplasiques
lymphomes, myélomes, leucémie lymphoïde chronique
syndromes myéloprolifératifs
certaines tumeurs solides
Autologue:
Les applications des greffes autologues autres que sur la médecine régénératrice sont relativement peu nombreuses. En effet, dans certains lymphomes, il est possible de faire une autogreffe au patient après avoir fait une radiothérapie ou chimiothérapie. De plus, une autogreffe peut être utile dans le cas des aplasies médullaires. Les aplasies médullaires sont des « maladies dans laquelle l’enfant, l’enfant ou l’adulte, a une moelle pour des raisons variées qui cesse de fonctionner. » (Jean Paul Vernant ). En effet, dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’avoir de Graft Versus Leukemia, on peut donc utiliser une unité de sang placentaire autologue.
Médecine Régénératrice:
« La thérapie cellulaire est aujourd’hui largement utilisée dans le domaine de l’hématologie (greffe de cellules souches hématopoïétiques, des brûlures (greffe de peau), et en est à un stade plus expérimental en ce qui concerne la transplantation d’hépatocytes pour les maladies hépatiques, de cellules du pancréas endocrine pour le diabète et de cellules neuronales pour différentes affections neurodégénératives. A l’exception des greffes de peau et des autogreffes médullaires, ces techniques reposent sur le transfert de cellules allogéniques, c’est-à-dire qui proviennent d’un donneur génétiquement différent du receveur. » Axel Kahn
Ainsi, grâce à l’exploitation de cellules humaines, la médecine régénérative permet de restaurer des tissus humains détruits ou d’améliorer les fonctions d’un organe abîmé.
Au départ, ces techniques ont nécessité le prélèvement de tissus fœtaux, cela posait alors beaucoup de problèmes éthiques. Cependant, l’utilisation des cellules souches a ensuite permis d’éviter le recours à ces tissus. La technique de culture cellulaire de cellules souches embryonnaires a été décrite pour la première fois chez l’homme en 1998 (technique connue depuis une quinzaine d’année chez la souris). Encore une fois, de gros problèmes éthiques se posent dans ce domaine.
« Il apparaît aujourd’hui probable que, dans certains cas au moins, il pourrait n’être pas indispensable de partir de cellules embryonnaires puisque des cellules au fort potentiel régénérateur semblent persister dans de nombreux tissus, y compris chez l’adulte. On les connaît sous le nom de cellules souches adultes ou, mieux, « somatiques ». » Axel Kahn
[Cellules souches somatiques qui contribuent à la reconstitution de cellules du corps à l’exclusion des gamètes, opposées aux cellules souches embryonnaires ou germinales qui sont aussi à l’origine des gamètes, ovules et spermatozoïdes.]
« Outre la présence de cellules souches dans des tissus insoupçonnés, les recherches de ces dernières années ont révélé la diversité et la plasticité des cellules de ce type existant dans des organes variés, en particulier la moelle osseuse et, plus récemment, le tissu adipeux. Dans la moelle, on trouve non seulement les précurseurs des cellules sanguines (cellules souches hématopoïétiques), mais aussi ceux des vaisseaux. Une autre population, dénommée « cellules souches mésenchymateuses », peut se transformer en os, cartilage, tendons, graisse, muscles squelettique ou cardiaque. Des globules blancs immatures, dérivés de la population hématopoïétique, semblent capables de fusionner avec diverses cellules (par exemple du coeur ou du foie) et de les protéger de certains dommages, voire de promouvoir leur participation à un processus régénératif. » (Axel Kahn)
Ainsi, face à ces problèmes éthiques concernant les cellules souches embryonnaires, on voit apparaître le développement de la recherche autour des cellules du cordon ombilical et du sang placentaire. En effet, dans le cas de la médecine régénérative, les cellules du sang de cordon ne sont pas les seules intéressantes. Il existe également des cellules du cordon lui-même dans la gelée de Wharton, les cellules mésanchimateuses, qui sont très intéressantes dans le cadre d’une étude pour la médecine régénerative.
Les recherches, notamment celles de l’Institut de Recherche en Thérapie Cellulaire du Parc Technologique de Lyon-Saint Priest, ont jusqu’à présent pu démontrer la possibilité de fabriquer une grande variété de tissus (notamment les tissus nerveux, hépatiques, pancréatiques, osseux, cartilagineux, adipeux) à partir de ces cellules hématopoïétiques et mésanchimateuses. Ainsi, Nicolas Forraz a réalisé la première création d’un morceau d’organe (le foie) à partir de cellules souches de sang de cordon.
Selon ce même institut, ces avancées permettraient à court terme de tester de nouveaux médicaments sur les tissus créés et à long terme, elles permettraient de développer de nouveaux modes de thérapie. De plus, par le nombre très important des naissances, la quantité prélevable de cellules souches de sang de cordon et de cordon est considérable tout en ne posant aucun problème éthique.
L’avenir d’une telle recherche et donc d’une telle médecine se fait à travers la constitution de biobanques qui en plus de conserver les cellules souches de sang de cordon, s’intéressent également dans le cas de la recherche au cordon en lui-même et au placenta.
Cependant, l’ensemble de ce sujet est pour l’instant limité au stade de recherche et aucune application clinique n’a pour l’instant eu lieu. De plus, l’évolution de la recherche dépendra essentiellement du statut du cordon ombilical en France: une avancée considérable sera possible à partir du moment où « le sang de cordon et le cordon ombilical ne seront plus conservés comme un déchet opératoire »(Nicolas Forraz).
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