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La greffe autologue

 

 D’une part, l’utilisation autologue du sang de cordon pour les maladies du sang est controversée. En effet, certains acteurs revendiquent de nombreuses indications pour la greffe autologue tandis que d’autres ne mettent en avant que des applications peu nombreuses.

 

Nombreuses indications pour la greffe autologue

 

Les banques privées ou mixtes proposent de conserver le sang de cordon de l’enfant à des fins autologues ou allogénique apparenté. Elles reprennent comme indications l’ensemble des indications de l’utilisation allogénique non apparenté du sang placentaire.

 

Ainsi Nicolas Forraz dit « Les greffes de sang placentaire peuvent en principe être appliquées à toute pathologie nécessitant le remplacement du système sanguin ou immunitaire. Ces pathologies sont variées et incluent des patients ayant suivi une chimio / radiothérapie pour certains cancers (lymphome, leucémie) qui compromet leur moelle osseuse, certaines hémoglobinopathies génétiques (drépanocytose, thalassémie), maladies congénitales affectant l’immunité (SCID ‘bébés bulles), ou autres maladies affectant la moelle osseuse (aplasie médullaire, anémie de Franconie, anémie de Diamond Blackfran) ainsi que quelques maladies métaboliques (maladie de Krabbe). »

 

Faible nombre voire une absence d’indications pour la greffe autologue.

 

Certains acteurs ne mettent en évidence que des indications plus réduites. Ainsi, les seules indications, selon ces organismes, sont les aplasies médullaires et certains lymphomes.

 

En effet, dans le cas des leucémies, l’utilisation autologue ne semble pas pertinente car :

 

- Absence de Graft Versus Leukemia. Ce mécanisme est la destruction des cellules leucémiques par les cellules étrangères de la greffe. Or, ce mécanisme est très important pour permettre la lutte contre la leucémie.
- Inutile de regreffer le même système immunitaire. En effet, ce système immunitaire n’a pas réussi à empêcher l’apparition d’une leucémie une première fois, il n’a donc pas de raison d’empêcher l’apparition d’une leucémie une deuxième fois.
- Les cellules leucémiques sont déjà présentes dans le sang de cordon. Il a été démontré dans un certain nombre de cas que les cellules leucémiques étaient déjà présentes dans le sang de cordon. Il est alors inutile de greffer un sang qui contient des cellules leucémiques.

 

De plus concernant les maladies génétiques, une utilisation du sang de cordon ne semble pas pertinente. En effet, comme s’il s’agit d’une maladie génétique, elle est déjà présente dans le sang de cordon.

 

Enfin, les principaux chercheurs français travaillant sur le sujet, tel que Eliane Gluckman, affirment que les indications autologues revendiquées par les banques privées ou mixtes ne sont en réalité qu’une revendication des indications allogéniques qu’ils ont adopté comme étant les leurs sans pour autant avoir des recherches concluant à de telles possibilités.

 

 

Médecine régénératrice :

 

D’autre part, l’utilisation en terme de médecine régénératrice (ou régénérative) est elle aussi controversée. En effet, certaines personnes considèrent qu’une telle utilisation est utopique, tandis que d’autres estiment que la médecine régénératrice est porteuse de réels espoirs.
 

La médecine régénératrice est une utopie

 

Certains acteurs remettent en question la possible efficacité du sang de cordon pour la médecine régénératrice. Ainsi, dans quelques années il sera possible de faire de la médecine régénératrice à partir de cellules adultes. En effet, il est déjà possible de reprogrammer des cellules adultes grâce à l’incorporation de certains gènes. Grâce à cette reprogrammation, les cellules redeviennent souches et on peut alors les différencier. Cette technique sera fonctionnelle dans quelques années. Si l’on est capable de recréer des tissus ou des organes à partir de cellules adultes, les cellules de sang de cordon n’ont pas d’intérêt.
De manière plus générale, la médecine régénératrice elle-même est contestée. En effet, il n’y a pas actuellement de preuves scientifiques prouvant la faisabilité des propositions avancées par les banques privées et mixtes.
Enfin, certains acteurs critiquent les recherches pour la médecine régénératrice qui se basent uniquement sur les cellules hématopoïétiques. En effet, ces cellules trouvent aujourd’hui une réelle utilité dans les thérapies apportées au patient par des greffes de ces cellules. Isabelle Desbois et Evelyne Marry considèrent ainsi qu’il faut garder ces cellules dans le but usage thérapeutique et éventuellement faire de la recherche mais dans le cas des cellules qui ne manqueront pas aux patients (comme les cellules mésenchymateuses)

 

La médecine régénératrice est porteuse de nombreuses promesses.

 

D’autres acteurs considèrent que la médecine régénératrice va connaître un développement important dans l’avenir. En effet, de nombreuses possibilités d’applications existent. Il serait ainsi possible de recréer des organes ou des tissus. De plus, cela permettrait également de soigner des maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. Enfin, une greffe autologue pourrait améliorer la situation des diabétiques.
 

 

En fait, au sujet de la médecine régénératrice la plupart des acteurs adoptent une position mesurée. Celle-ci consiste à dire que le potentiel de la médecine régénératrice est important mais qu’il ne s’agit pour l’instant que de recherches et qu’on ne doit donc pas faire d’extrapolation.

 

 

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