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Eliane Gluckman: J’ai appris avec intérêt que Cord Blood America, en fait, et en fait il y en a plusieurs des comme ça, c’est des bureaux qui renvoient ailleurs, donc c’est des sous traitants. Et il y en a plein, voyez, ils ont des sites web qui en fait sont des boîtes à lettre et y en a plusieurs des comme ça: il y avait Suisse Cell qui était une boîte à lettre qui renvoie sur l’Angleterre ou sur les Etats-Unis, il y a un trafic absolument incroyable. C’est effectivement très impressionnant. Alors ceux là, c’est marrant, parce que grande nouveauté ils vont faire une vraie banque, donc ces des gens qui sont encore, jusqu’à présent apparemment ils servaient d’intermédiaires donc ils ne faisaient rien.

 
Anne-Claire: En plus, je les ai pris pour des vrais banques.
 
Eliane Gluckman: C’est pas des vrais banques, la plupart si vous allez un peu loin, moi j’ai regardé un peu, parce qu’on me pose souvent la question c’est souvent des boîtes à lettre.
 
Emmanuelle: Donc il faut vraiment regarder en profondeur.
 
Eliane Gluckman: Oui il faut regarder. Il y a un site qu’est pas mal, je sais pas si vous l’avez vu un truc américain, je sais plus comment il s’appelle celui là, cord blood bank, enfin il y en a plein, qui est un truc de famille et qui donne une vue assez exacte du marché.
 
E: Tout d’abord, on aimerait que vous fassiez une présentation de vous même, de votre place dans cette controverse, de votre rôle d’acteur.
 
Eliane Gluckman: Moi, je suis professeur Eliane Gluckman et j’étais chef de service de greffe de moelle ici, à l’Hôpital Saint Louis. Maintenant je ne suis plus en activité et j’occupe une retraite active où je fais beaucoup de recherches cliniques sur le sang de cordon ombilical à travers une association qui s’appelle Eurocord et on s’oriente également sur: à la fois sur la recherche et sur l’enseignement. On est en train de mettre en place un site web qui s’appelle eurocord-ed, qui est en cours de formation mais que vous pourrez regarder, mais qui justement est destiné à l’information à l’éducation et à mettre en place des outils éducatifs. Ceci, pour l’instant, est purement pour les professionnels, nous avons créé également une association qui est en voie de formation qui s’appelle « cordon source de vie » dont le site va être destiné au grand public. Et on espère qu’avec des professionnels et des académiques, on va enfin pouvoir donner une affirmation pour les gens qui le souhaitent, pour leur expliquer avec les données scientifiques actuelles et pour que les gens puissent choisir en leurs âmes et conscience ce qu’ils veulent faire.
 
Donc, j’ai été la première comme vous le savez à faire la première greffe de sang de cordon ombilical. Ça c’est passé il y a plus de 20 ans maintenant enfant qui avait une maladie héréditaire de la moelle qu’on appelle la maladie de Fanconi qui est une maladie qui se soigne par une greffe de moelle. Ce qu’on a fait c’est une collaboration avec des collègues aux Etats-Unis et l’enfant était d’ailleurs américain mais il se trouve que nous on avait une avance sur la greffe dans cette maladie particulière alors que les résultats aux Etats-Unis n’étaient vraiment pas bons, les nôtres étaient infiniment meilleurs et c’est la raison pour laquelle on nous l’a confié. C’est donc le professeur Brooks Meyer d’Indiana Polis qui a été le premier à regarder ce qu’il y avait dans le sang de cordon ombilical en terme de cellule et il a vu qu’il y avait suffisamment de cellules pour qu’on puisse penser que la greffe serait un succès. Alors c’était une greffe, en fait l’idée c’était en fait après Tchernobyl. Donc vous voyez ça vient de longtemps, beaucoup de progrès en greffe de moelle sont venus des accidents nucléaires et de réflexions sur comment se protéger si jamais il y a une catastrophe nucléaire et l’idée était de dire ben il faudrait mettre des cellules de coté et c’est la raison pour laquelle le cordon a été exploré. Mais on savait déjà chez la souris que le placenta était également riche en cellules donc vous voyez c’était… les choses n’arrivent jamais un jour, on sait un jour, on ne sait pas il y avait quand même un passé derrière. Et donc c’est la raison pour laquelle que quand on m’a demandée de faire cette greffe pour moi c’était quelque chose qui était faisable d’autant plus qu’on avait fait autrefois des greffes de foie fœtal pour des sujets qui n’avaient pas de donneurs et qu’on avait abandonné parce que ça ne marchait pas très bien et que c’était compliqué d’avoir du foie de fœtus. Donc cet enfant, on savait avant la naissance que la petite sœur à naître n’était pas atteinte par la maladie génétique on fait toujours un diagnostic prénatal parce que si l’enfant est atteint, comme c’est une maladie très grave on propose une interruption de grossesse aux parents, mais ce qu’il y a eu de plus c’est qu’on a fait également le typage et on a vu qu’elle était compatible et donc le cordon a été congelé à la naissance. Quand on m’a téléphoné pour faire cette greffe, j’ai dit il y a deux conditions d’abord la première c’est que l’enfant voyage avec sa petite sœur donneuse comme ça si la greffe de sang de cordon ne marche pas on pouvait toujours utiliser la moelle donc on avait un secours et donc j’avais demandé qu’on attende quelques semaines que la petite fille soit suffisamment âgée pour qu’on puisse lui prélever la moelle dans de bonnes conditions. Donc on n’a pas eu à le faire puisque la greffe a prise et que ça c’est bien passé et que maintenant il va très bien.
 
E: Et la petite sœur avait quel âge au moment de la greffe?
 
Eliane Gluckman: Au moment où on a fait la greffe elle devait avoir 9 mois ou 1 an on avait attendu un petit peu quand même. Évidement, il y avait à cette époque beaucoup de choses qu’on ne savait pas et c’est au cours des années qu’on a appris. Parce que cette première greffe était une greffe familiale identique apparentée c’est à dire qui ne changeait pas grand chose par rapport au greffe de moelle sauf que la source de cellules était différente. Ce qu’on ne savait pas mais ce qu’on soupçonnait, c’est que il y avait des différences entre une moelle adulte et du sang de cordon d’un nouveau né parce ces cellules sont immatures donc elles se développent beaucoup mieux et donc avec 100 ml de sang de cordon, on a la même chose que dans 1L de moelle, voyez en terme de reconstitution. Et la deuxième chose, qui elle était beaucoup moins sûre, était que le système immunitaire d’un nouveau né est immature donc les réactions du greffon contre l’autre, c’est à dire les réactions des cellules greffées contre l’individu qu’on a greffé seraient moins importantes. Ça c’était une chose qu’on ne savait pas mais ça a été à la base finalement de l’extension des indications puisqu’on a vu avec les années qu’on pouvait utiliser des cellules même si elle n’étaient pas identiques pour les systèmes de compatibilité tissulaire. Et ça c’était important, mais pour pouvoir le démontrer, il a fallut constituer des banques et ça c’était un paris parce que on ne savait pas si on resterait identiques ou pas identiques et c’est en faisant ces greffes et en analysant pratiquement en temps réel qu’on a pu démontrer qu’en fait le système HLA était moins important que pour les moelles, ce qui a étendu considérablement les indications de greffe puisque maintenant tout le monde à un donneur: donc ça c’est ce qu’on appelle des greffes allogéniques, c’est à dire une greffe faite d’un sujet pour un autre malade et ces greffes allogéniques, elles, peuvent être comme le premier malade, familiales ça peut être un frère une sœur ou ça peut être un donneur pris au hasard et donc ça a été le développement des banques. Les banques allogéniques la plupart sont publiques et elles sont destinées à greffer des patients donnant de n’importe où dans le monde. Ce qu’on a fait c’est créer un réseau qui s’appelle Netcord qui est une association de banques et donc il y a un inventaire où tous les cordons sont mis sur informatiques et quand il y a un patient on cherche sur ce réseau. Et donc, ces réseaux sont en pleine extension, il y a la même chose maintenant aux Etats-Unis qui fait que globalement il y a environ 400 000 donneurs dans le monde avec des banques qui continuent à se développer. Donc ça c’est quelque chose qui est validé, qui est sûr: toutes les indications de greffe aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte ont été traitées avec du sang de cordon et on voit que c’est aussi bien que des moelles, plutôt mieux puisqu’on peut faire des greffes incompatibles alors qu’on ne peut pas pour les moelles, donc ça c’est très bien on est très content tout va bien.
 
Maintenant on va passer aux banques autologues. Alors les banques autologues, depuis le départ, puisque dans l’idée des premiers qui ont fait ça aux Etats-Unis je vous rappelle que c’était Tchernobyl et leur idée c’était, ils ont fait une compagnie qui s’appelait Byosigth qui n’existe plus mais qui a été revendue plus tard. Alors l’autologue c’était parti du départ il y avait cette société qui s’appelait Byosight et dans l’esprit des personnes qui avaient mis ça en place au départ ils n’avaient absolument pas pensé aux greffes allogéniques, ils avaient pensé à l’autologue et c’est la raison pour laquelle ils ont fait des recherches au départ, ils ont créé cette compagnie et ils ont mis un brevet sur les cellules parce qu’ils pensaient tout de suite avoir un truc commercial. Le problème c’est que pour faire un truc commercial il fallait montrer chez l’homme que ça allait marcher et c’est là où j’ai une de mes collègues de New York qui a dit mais pourquoi, comme elle s’occupait des maladies de Fanconi, pourquoi vous n’essayez pas un modèle de greffe allogénique et c’est de là que les familles ont été sélectionnées pour avoir la greffe et finalement l’allogénique s’est développé. Mais, dès le début, les gens ont créé ces banques alors qu’ils n’avaient aucune idée:
-        1 de quoi ils parlaient
-        2 des applications possibles et
-        3 même de la façon dont ils peuvent le faire
Mais à chaque fois que nous on a publié sur les allogéniques, sur les banques, eux ils se sont appropriés en disant vous voyez ça marche etc… et si vous regardez les publicités ils disent on guérit 80 maladies, on ne guérit pas 80 maladies avec de la greffe autologue: on les guérit avec de l’allogénique donc ils se servent tout le temps de nos résultats pour faire de la promotion.
Maintenant est-ce que faire des banques autologues, est-ce que ça a du sens parce que il y a eu de multiples compagnies qui se sont formées certaines, la plus part du temps, au départ n’étaient pas des professionnelles c’étaient des hommes d’affaires qui voulaient faire des sous, il faut dire les choses comme elles sont, et qui profitaient de la naïveté des femmes parce qu’n faisait une telle pression sur les femmes: vous ne faites pas ça vous vous rendez compte! Vous avez lu les publicités comme moi, elles sont tout à fait attirantes et surtout c’est une publicité mensongère puisqu’on dit qu’on va soigner le Parkinson, l’Alzheimer, le diabète enfin tout et même qu’on va rajeunir les tendons, tous les muscles pour les sportifs… Enfin, c’est merveilleux, c’est vraiment formidable! Maintenant, comment nous on peut se situer par rapport à ça? Parce que c’est ça qui est intéressant, il y a eu beaucoup de discussions dans les sociétés savantes pour savoir s’il y a une base clinique qui pourrait justifier, parce que s’il y a une justification médicale pourquoi pas et puis comme ça ça nous donnerait des sous on serait très contents. Alors si on regarde les indications de greffes autologues en hématologie, c’est-à-dire pour les maladies du sang: les indications, il y en a pratiquement pas pour plusieurs raisons dont la première étant que 75% des patients qu’on greffe en allogénique sont des leucémies et il y a également quelques lymphomes. Or le pic de fréquence de ces maladies, c’est à partir de 40-50 ans donc ça veut dire que si vous conserver le sang de cordon à la naissance, ça veut dire qu’il ne servira pas, s’il doit servir, avant l’âge de 40 ou 50 ans. Donc personne ne peut dire aujourd’hui : un ce que seront devenues ces cellules dans 50 ans, si les gens arrêtent de payer par exemple qui va s’occuper de quoi et surtout est-ce qu’on aura encore besoin de greffe dans 40 ou 50 ans: personne n’est capable de le dire, aujourd’hui. Donc les indications finalement son assez réduites en autologue. Par contre, effectivement si on fait une banque familiale, ça peut faire du sens pour quelqu’un de la famille, on se retrouverait en allogénique et là il y a deux cas de figures: ou bien il y a un risque connu dans la famille, effectivement ça a du sens parce que vous prélevez le sang à la naissance d’un enfant sain qui va servir pour un enfant malade, c’est ce qui c’est passé avec le premier malade et on a développé des banques familiales allogéniques par exemple dans les cas de drépanocytoses, dans les cas de Fanconi comme on a eu, dans certaines leucémies donc c’est quelque chose qu’on fait mais dans un cadre qui est le même que dans les banques publiques et on le fait en public, on ne le fait pas en privé, les gens ne payent pas, ça fait parti du soin. Donc il faut bien différencier dans les familiaux, ce que ne font pas d’ailleurs les publicités, ce qui est à but allogénique et ce qui est à but autologue pur quand il n’y a aucun risque. Donc ça, sur le plan hématologique ça n’a pas beaucoup de sens. D’autant plus que quand une leucémie se développent chez l’enfant, il a été démontré que très souvent, si la leucémie survient, le pic de fréquence chez l’enfant c’est 5-6 ans, très souvent quand on revient sur le sang de cordon initial, on retrouve les cellules leucémiques, ce qui montre que la maladie a déjà un début pendant la vie fœtale. Et donc ça n’a pas beaucoup de sens d’aller injecter des cellules dont on sait quelles sont déjà leucémiques au départ, ça n’a pas beaucoup de sens. Donc pas beaucoup d’indications. Maintenant, est-ce qu’il y a une justification en médecine régénérative, c’est là qu’est la controverse et c’est là qu’on discute à perte de vue? Peut être, peut être mais c’est de la recherche car on sait que dans le sang de cordon et dans le placenta d’ailleurs, il y a des cellules qu’on appelle souches, que ces cellules elles sont proches des cellules embryonnaires et que donc on peut les faire différencier en plusieurs lignées: le foie, la rétine, le pancréas etc… Et ces cellules finalement ont par rapport aux cellules embryonnaires des avantages qui sont que d’abord c’est facile à prélever et deuxièmement elles sont quand même moins portées à faire des tératomes parce qu’elles sont déjà différenciées; parce que la cellule embryonnaires c’est une tumeur, ça rentre dans sa définition. Et donc finalement, ces cellules ont un avantage par rapport aux cellules adultes parce qu’elles ont une meilleure capacité de prolifération et donc finalement, il y a peut être un avantage. Et une des idées qui prend le jour et qui pourrait être intéressante serait de dire mais on peut peut être dans un premier temps faire une banque expérimentale pour les cellules non hématopoïétiques, c’est-à-dire pas pour les cellules du sang puisque celles là, elles n’ont vraiment pas d’indications, dans des familles à risque: par exemple prendre des familles de diabètes, des familles de sclérosenplaque, dans certaines maladies héréditaires, ça peut être intéressant et ça permettrait de constituer un stock de ces cellules qu’elles soient atteintes ou pas parce qu’on pourrait les utiliser pour la thérapie génique mais ça c’est de la recherche, ce n’est pas à but commercial, ou alors si on le fait à but commercial, il faut que ceci soit clair. Les gens quand on congèle leur sang de cordon, il faut qu’ils sachent que c’est de la recherche et qu’ils font un don à la recherche et qu’il n’y aura probablement pas d’utilité. C’est là vous voyez où est toute la controverse.
 
E: Et est-ce que vous pensez qu’il y a un avenir pour la médecine régénérative?
 
Eliane Gluckman: Ben beaucoup de gens le pensent oui. Moi, je pense aussi, je pense que ça va être utile mais c’est de la recherche et en plus congeler tout le monde: le problème c’est l’histoire de l’argent finalement, parce que la science elle avance et la science montre que c’est intéressant mais il n’y a pas de raison de le commercialiser, ça doit rentrer comme tout dans des protocoles de recherches parce que encore faut-il le valider et encore faut-il montrer que ça a de l’utilité, que c’est pas dangereux, que ça va pas différencier n’importe comment. Tout ça, ça a besoin d’études et pour l’instant on les a pas. Donc, moi, je pense que ça a de l’avenir mais il ne faudrait pas faire payer les gens ou que si ils payent il faut qu’ils le sachent. Donc nous ce qu’on dit dans notre euf, évidement tout le monde n’a pas la même opinion hein? Nous ce qu’on dit c’est que si les gens veulent payer pourquoi pas mais à ce moment là: il faut que 1 il y ait les mêmes critères de qualité que pour les banques publiques, vous savez qu’il y a une accréditation qui est très stricte et on ne peut pas congeler n’importe quoi n’importe comment. Actuellement, vous avez Mr Benbunan je crois déjà, donc il vous a dit qu’on jetait 70% déjà parce qu’ils ne rentraient pas dans les critères de qualité donc on ne va pas faire payer des gens pour quelque chose dont on sait que de toute façon, on n’en fera rien, vous voyez, Donc déjà au départ il y a tromperie. La deuxième chose c’est que les gens s’ils veulent absolument, il faut qu’ils sachent que on ne le fera que si il y a la qualité et que deuxièmement c’est du domaine de la recherche. A ces conditions là pourquoi pas? Si les gens veulent encore payer.
 
E: Quelles recommandations vous avez justement pour qu’on puisse permettre cette recherche au niveau public?
 
Eliane Gluckman: Il faut que ça soit un partenariat public-privé c’est ce que j’essaye de faire mais je dois pas être une bonne femme d’affaire parce que… les crédits sont très difficiles à obtenir mais ça se développent très très vite il y a beaucoup d’études sur les cellules souches, je pense qu’il va en sortir des choses mais il faut faire attention à ce qu’on dit parce que nous on est des scientifiques et on nous aime pas trop à cause de ça parce qu’on est toujours très précautionneux et avant que quelque chose passe dans la clinique il faut faire très attention, très très attention. Il ne faut pas arriver à des catastrophes, il ne faut pas promettre des choses qu’on ne peut pas tenir. Et c’est vrai qu’on nous aime pas à cause de ça parce qu’on dit attention calmez-vous.
 
E: Et comme partenariat public-privé c’est comme celui qui va être créer entre l’EFS et la Fondation Générale de Santé?
 
Eliane Gluckman: Ça c’est justement ce qu’il ne faut pas faire.
 
E: Pourquoi?
 
Eliane Gluckman: Parce que ce n’est pas clair: motivations pas claires! Bon ils ont ouvert des maternités c’est très bien. Gratuitement j’ai des doutes parce que je ne vois pas très bien, je ne sais pas, je ne suis pas dans le coup, je n’ai pas voulu.
 
E: On nous a expliqué que c’était ouvrir des maternités pour approvisionner l’EFS mais récupérer en échange les cordons qui n’ont pas la bonne qualité.
 
Eliane Gluckman: Ben, justement s’ils n’ont pas la bonne qualité, j’en veux pas. Tout ça, ça n’a pas de sens.
 
E: Et vous c’est avec quel partenaire privé que vous essayez de travailler?
 
Eliane Gluckman: Ben pour l’instant j’en ai contacté plusieurs mais j’ai pas…
 
A-C: Donc pour vous, le modèle idéal du partenariat public-privé ressemblerait à quoi si ce n’est pas celui entre l’EFS et la Fondation Générale de Santé?
 
Eliane Gluckman: Ben, je ne sais pas, justement je ne sis pas comment ils peuvent faire de l’argent avec ça. J’ai beau me creuser la tête parce que je connais la personne qui a mis en place l’histoire de la Générale de Santé je ne vois pas où ils peuvent faire de l’argent et je ne vois pas ce qu’on peut leur proposer pour qu’il fasse de l’argent, qu’ils retrouvent leurs billes, c’est du capital risque. Alors il y en a plein si vous prenez des sites internet, les compagnies mettent des milliards mais c’est des grosses industries pharmaceutiques hein vous avez vu roch tout ça c’est des grosses industries pharmaceutiques c’est pas les petites start up. Tous les gens ont misé énormément sur les cellules souches, ils ont peut être les reins assez solides pour pas se planter. Parce que ouvrir des maternités oui pourquoi pas collecter des échantillons non conformes c’est exactement le contraire de ce que je vous ai dis et voilà c’est pour ça que j’ai des doutes sur l’affaire mais je me trompe peut être, j’ai le droit de me tromper complètement.
 
E: Pour l’instant qu’est-ce que vous pensez du système français, pas forcément par rapport à la recherche mais en règle générale?
 
Eliane Gluckman: Ben il a été bien en retard, il n’a pas fait ce qu’il fallait, le retard qui a été accumulé, il y a un début de prise de conscience du retard qui a été accumulé,mais vous savez l’argent qui a été mis dedans et l’argent qui n’a pas été mis et on arrive en pleine crise je ne crois pas que ça soit la priorité du système français d’aller développer les banques de sang de cordon. Le retard il fallait le faire avant moi j’ai milité pendant longtemps sans avoir été entendue maintenant je crois que c’est un peu tard mais ça va se faire quand même, je crois qu’il y a quand même une prise de conscience.
 
E: On a des objectifs qui sont…
 
Eliane Gluckman: Ben écoutez on importe 75% des sang de cordon c’est de la folie. On fait payer 25 000 euros un truc qui coûte 2000. Ben l’objectif, il est trop lent. C’est pour ça que finalement l’histoire de la Générale de Santé et de l’EFS, s’il permet d’augmenter le nombre pour les banques publiques pourquoi pas, ça je ne suis pas complètement négative c’est ce qu’il y a derrière que je ne comprend pas mais je n’ai peut être pas besoin de comprendre.
 
E: Et éventuellement vous pensez qu’un modèle mixte comme il existe en Espagne…
 
Eliane Gluckman: Marche pas.
 
E: Ah ça marche pas…
 
Eliane Gluckman: Ben non ben les gens ils ne vont pas payer un truc qu’on va leur retirer, ils sont fous. Il y en a 100 je crois qui ont été inscrits. Non, le modèle mixte… moi je pense qu’il faut séparer bien je pense que ce qu’est autologue est autologue, ce qui est allogénique est allogénique, ce qui est recherche est recherche, ce qui est pour le soin est pour le soin je pense que c’est mieux, au moins les choses on le mérite d’être très claires sur le plan éthique et juridique, il faut que… vraiment ce n’est pas du tout la même chose, ce n’est pas le même consentement, ce n’est peut être même pas les mêmes critères. On ne connaît pas vraiment les techniques de congélation et d’optimisation pour des cellules hépatiques par exemple, pour des cellules du foie. Nous ce qu’on a montré c’est ce qu’il faut faire pour des cellules hématopoïétiques on n’a pas dit que avec cette technique là vous avez des neurones, on n’en sait rien on ne l’a pas fait donc tout ça ça demande encore du travail même déjà sur le plan purement technique.
 
A-C: Nous aurions aimé savoir ce que vous pensiez du statut juridique du sang de cordon et tout ce qui à trait aux lois de bioéthiques qui sont en cours de révisions?
 
Eliane Gluckman: Le statut juridique comme vous le savez il change c’est comme les poissons qui changent de sexe en fonction du climat parce que c’est un déchet, ça n’existe plus les déchets m’a-t-on dit, ça n’a pas de statut jusqu’au moment où on le met dans un sac pour la transplantation où il devient un produit de thérapie cellulaire. Moi, je trouve que c’est pas mal.
 
E: Oui? Et alors apparemment il va bientôt rentrer parmi les tissus considérer comme tissus de thérapie cellulaire.
 
Eliane Gluckman: Oui voilà c’est bien. Enfin les cellules allogéniques, certains pays en font un médicament sous licence, c’est ce que vont faire les Etats Unis c’est par mesure protectionniste c’est pour éviter d’importer. Et donc ça va être un peu compliqué mais comme nous de toute façon on suit les réglementations européennes, je pense qu’il n’y aura pas de difficulté tout ce qui est allogénique est clair.
 
E: C’est l’autologue qui est vraiment
 
Eliane Gluckman: C’est l’autologue qui pose problème parce que l’allogénique comme c’est à but thérapeutique devient un tissu, cellules enfin je ne sais plus comment on l’appelle tissus, cellule, produit de thérapie cellulaire c’est la même chose c’est les mêmes contraintes et les mêmes réglementations et ça suit les réglementations européennes donc ça ne pose aucun soucis. C’est des choses qu’on connaît depuis toujours puisqu’on a fait ça avec les moelles donc ça n’est pas un soucis. C’est l’autologue qui pose problème parce que ce n’est pas a but thérapeutique donc est-ce que, enfin une des questions qui étaient posées, est-ce qu’il y a une loi qui empêche de garder ses propres cellules? La réponse est non il n’y a aucune loi qui empêche de garder ses propres cellules, la seule chose est que la conservation doit se faire dans un établissement agréé donc il faut une autorisation de l’Afssaps à moins que vous vouliez les garder chez vous.
 
E: Et vous seriez pour une loi qui interdit…
 
Eliane Gluckman: Non, moi je pense qu’il faut laisser libre et que par contre comme il faut une autorisation d’ouverture, il faut que les choses, je vous dis les deux conditions: 1 que le consentement soit réellement exact et 2 que les critères de qualité soient respectés. Dans ce cas là, je vois pas pourquoi on ne le ferait pas c’est la liberté individuelle de chacun si les gens veulent payer pour ça et s’ils pensent que c’est utile pourquoi pas moi je ne suis pas contre c’est le principe de la liberté individuelle. Ce qu’il y a c’est que je pense qu’il ne faut pas que ça soit le gouvernement qui paye parce que ça ça n’a pas de sens autant je pense que par exemple ce dont je vous ai parlé la conservation dans les familles à risque, ça il faut que ça soit pris sur des contrats de recherches ce n’est pas aux gens de payer pour ça. C’est pour ça, je vous dis, une compagnie je vois pas comment elle peut faire de l’argent sauf si elle fait de l’autologue. Vous voyez ce que je veux dire, moi j’ai essayer de parler avec des gens qui font de l’autologue je me suis dit que ça ferait plein d’argent pour la recherche et je me suis aperçue que ce n’est pas possible. Si on veut le faire bien ce n’est pas possible parce que ça coûterait trop cher, en fait.
 
A-C: Mais vous parlez de liberté individuelle mais vous ne croyez pas que c’est aussi par manque d’information que ces gens conservent le cordon de leur enfant? Il faudrait peut être les informer.
 
Eliane Gluckman: C’est pour ça qu’on est en train de mettre en place un site. Vous faites www.eurocord-ed.org un truc comme ça ça doit être par là. Il est bien, enfin il est en construction, mais vous pourrez le regarder mais il est vraiment destiné professionnel et pas grand public mais on va faire un truc grand public.
 
E: Parce que le danger de l’information grand public c’est qu’on ait une surabondance après des mères qui veulent donner le sang du cordon de leur enfant alors que pour l’instant on n’a pas les infrastructures.
 
Eliane Gluckman: Ouai, mais ça c’est typique discours des gens qui ne veulent rien faire, voilà ça m’énerve, c’est des gens qui ne veulent pas le faire c’est tout.
 
E: Mais pour l’instant on a quand même un manque d’institution en France pour récolter.
 
Eliane Gluckman: Ben tant mieux parce que si les femmes rouspètent ça va peut être augmenter le nombre de banques.
 
E: Oui
 
Eliane Gluckman: Moi je pense qu’il faut faire du buz comme on dit. Voilà eurocord-ed, il est là.
et ça c’est un contrat européen qui nous permet de le faire, il n’y a pas d’argent privé dedans ben nous on est des académiques, on n’est pas du tout, ça j’ai compris, on n’est pas des commerciaux, ça j’ai compris. Là vous voyez il y a des rubriques il y a des working groupset on a une partie mutlilangues et adjacents de ça on va faire le grand public mais il faut faire attention à ce qu’on dit ça je suis tout à fait d’accord, c’est vraiment…d’autant plus que il faut faire attention sur le plan légal, les compagnies peuvent nous attaquer si jamais on dit quelque chose contre les banques autologues il faut faire très attention c’est pas si simple que ça de faire le grand public on peut se faire attaquer nous par diffamation,voyez. Je sais que c’est arrivé aux Etats-Unis et qu’ils ont arrêté parce qu’ils ont eu plein de plaintes et comme ils ont plein d’argent et qu’ils ne savent pas quoi en faire et que nous on en n’a pas du tout donc on ne peut pas le dépenser si on commence à avoir un avocat sur le dos on est mort. Donc c’est pour ça qu’on manie l’affaire avec beaucoup de précautions.
 
E: Est-ce que vous pensez que l’objectif de l’Agence de Biomédecine de 20 000 cordons…
 
Eliane Gluckman: J’avais dit 50 000 et je l’avais dit depuis dix ans alors…
 
E: Donc vous pensez qu’il va être atteint?
 
Eliane Gluckman: Non, ils n’ont pas mis d’argent, c’est une question d’argent. 20 000 c’est très insuffisant.
 
E: Oui mais Mr Benbunan nous avait expliqué qu’ils avaient dit 20 000 pour ne pas s’engager financièrement à 50 000.
 
Eliane Gluckman: Ben oui mais il faut qu’ils s’engagent à 50 000 et pas à 20 000 et pas à 10 000. Vous savez, ils se sont engagés à 5 000 et ils sont restés à 5 000 pendant dix ans alors…
 
E: C’est un manque d’engagement financier?
 
Eliane Gluckman: C’est un manque de volonté politique parce que l’argent c’est pas le problème, l’argent il y en a, simplement ça dépend de comment on le dépense. Bien sûr qu’il y a de l’argent c’est pas acheter une centrale atomique, il faut relativiser les coûts quand même c’est pas… une banque c’est à peu près 2 millions d’investissements, c’est quand même pas… c’est pas énorme.
 
E: On a besoin aussi d’une plus grande ouverture des maternités?
 
Eliane Gluckman: Oui, mais les maternités c’est pas un problème, il y a plus donneurs que de… le problème c’est les banques.
 
E: Vous ne pensez pas qu’il n’y a pas assez de maternités qui sont habilitées?
 
Eliane Gluckman: Ben, il y a beaucoup trop de maternités pour la capacité des banques. Ben, il faut faire les deux, il faut monter les maternités et les banques. Si on augmente pas les capacités de stockage ça sert à rien d’augmenter les maternités ça n’a pas de sens, il faut faire les deux pour ça que… Mais l’EFS c’est bien parce que là ils vont augmenter le nombre de banques donc je pense que l’apport de l’EFS. D’abord c’est l’EFS qui a fait presque tout l’apport en France, il n’y aurait pas eu l’EFS, il n’y aurait pas eu de banques du tout parce que eux ils ont des crédits propres. C’est des questions d’argent, c’est pas des questions de sciences. Donc l’EFS a des moyens par la vente des produits sanguins que n’a pas, l’Agence de la Biomédecine n’a pas de budget propre, donc le budget c’est qui qui décide c’est, ça se décide au niveau du ministère. Là, la banque elle est financée en partie par l’Assistance Publique ben l’Assistance Publique est elle a quand même d’autres soucis que d’augmenter des banques. C’est pas leur mission primordiale. C’est déjà bien que ça existe ici mais ce n’est pas l’ambition.
 
E: Mais est-ce que vous pensez qu’un jour le sang de cordon pourra remplacer les greffes de moelle osseuse?
 
Eliane Gluckman: Déjà. Déjà, sur beaucoup d’indications oui et ça va de plus en plus. Il y a beaucoup d’avantages.
 
A-C: Moi, je voulais savoir ce que vous pensez des produits pharmaceutiques dérivés de ce sang de cordon? Quand ils promettent par exemple que ça va rajeunir dans des crèmes, des choses comme ça. Tout ce qui est cosmétologie?
 
Eliane Gluckman: Vous savez que le placenta était utilisé pour la cosmétique. Mais, bien sûr, non il y a beaucoup de produits dérivés possibles, beaucoup de médicaments possibles mais là aussi c’est pareil c’est au stade de la recherche. Mais je pense qu’il y a de l’avenir oui, on a fait que explorer un petit bout.
 
E: Et donc, dans les prochains mois et années, quels sont vos objectifs particuliers?
 
Eliane Gluckman: Ben moi ce que je veux c’est développer des biobanques toujours, c’est-à-dire à côté du sang de cordon qui lui est vraiment pour les cellules hématopoïétiques, je pense qu’il faut développer les produits issus du placenta et du cordon lui-même. Et c’est un peu sur ça qu’on travaille en terme de recherche et développement. Donc ça je pense qu’il y aura des débouchés ultérieurs et ce que j’aimerais c’est mettre en place des banques pour par exemple pour des familles à risque sur lesquelles on pourrait expérimenter au départ comment on peut traiter une maladie non hématologique à partir des produits dérivés du placenta et du cordon. Je pense que c’est vers ça qu’on va s’orienter et que beaucoup s’orientent aujourd’hui.
 
E: Et donc vous êtes en discussion avec les autorités publiques pour développer une banque?
 
Eliane Gluckman: Ouai, ouai avec un succès… ça se fera de toute façon ça se fait ailleurs parce que ça finit par se faire, en France c’est vraiment très difficile.
 
E: Pourquoi vous pensez que c’est aussi difficile en France par rapport aux autres pays?
 
Eliane Gluckman: Je ne sais pas, je ne répondrais pas à la question , c’est compliqué.
 
E: Oui et est-ce que vous avez une réponse à pourquoi il n’y a pas de banques privées en France? Pourquoi il y a une telle opposition?
 
Eliane Gluckman: Et ben ça c’est français, c’est le principe de la solidarité et un égale un égale unité ça c’est culturel. En France un égale un et une des raisons qui était invoqué c’était si vous trouvez que c’est si bien que ça et bah il faut que ça soit l’État qui paye pour tout le monde donc on leur répond ben c’est pas très logique et ils disent ben dans ce cas là on ne fait pas. Et c’est vrai que certaines de ces banques ne sont quand mêmes pas biens mais il y en a peut être qui travaillent très bien, je ne sais pas parce que moi je n’ai pas été voir comment ils travaillent. Si vous prenez Cryosave, FuturHealth ou Virgin qui sont les plus grandes peut être qu’elles travaillent bien je n’en sais rien moi, je ne peux pas, je vous dis, il ne faut pas non plus faire de la diffamation. Simplement j’ai regardé un peu de leur consentement, ils sont fait intelligemment, c’est pas des imbéciles hein et je pense qu’il y a des choses qui ne sont pas mal. Simplement, on peut se poser des questions pour savoir si dans ce qu’ils disent, est-ce qu’il y aura de vraies applications ou pas? Parce que de la façon dont ils le disent c’est un peu ambiguë
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E: On peut en tirer ce qu’on veut
 
Eliane Gluckman: Absolument et c’est vrai que les mères…on a tout le temps tout le temps des gens qui demandent mais comment je fais pour prélever le sang de cordon etc… et ce qu’il se passe aujourd’hui ce n’est pas bien puisque ça part clandestinement. Normalement, il faut une autorisation d’exportation qui bien sûr n’existe pas, c’est envoyé dans des kits qu’on envoie par la poste, ça arrive dans des conditions qu’on ne sait pas, il n’y a aucun critère de qualité, je crois qu’ils font un peu attention maintenant et que si ce n’est pas en bonne état ils ne font pas payer mais je ne suis pas sûre que ça se passe partout.
 
A-C: On aimerait juste savoir quelque chose sur l’article que vous avez publié récemment qui s’appelait, enfin un état des lieux, j’aimerais savoir ce que vous pensez de la double greffe et est-ce que ça peut tout changer?
 
Eliane Gluckman: Bah oui, ça a tout changé parce qu’on a vu qu’il y avait un système addictif parce que le système HLA était important. Quand il n’y a pas assez de cellules dans un cordon quand on en met deux ça aide, parce qu’un mécanisme qu’on ne connaît pas du tout d’ailleurs. Parce qu’il y en a un qui est toujours rejeté et l’autre qui survit on ne sait pas lequel des deux va être le gagnant sauf qu’on sait que ça facilite la prise de la greffe donc ça a complètement changé la donne et c’est la raison pour laquelle il y a de plus en plus d’adultes parce qu’un adulte est plus lourd qu’un enfant et le nombre de cellules était le facteur limitant et maintenant ça l’est plus.
 
E: Mais justement est-ce que quand on revendique le fait que les sangs de cordon français sont de meilleurs qualités parce qu’ils ont plus de cellules est-ce que ce n’est pas hypocrite avec ce système de la double greffe?
 
Eliane Gluckman: Oui ça c’est totalement cocorico tout le monde sait travailler hein, les français ne travaillent pas mieux ni pires que les autres.
 
E: On entend souvent qu’on a de meilleurs critères de qualités…
 
Eliane Gluckman: Non c’est pareil partout c’est les critères de qualité de l’accréditation Fact Netcord et comme on n’a pas augmenté notre stock on en vend de moins en moins. Non, non ça c’est pour faire plaisir mais non ce n’est pas vrai, c’est vrai que la qualité est bonne par rapport à d’autres banques mais enfin ça remplit les critères de qualité et si on augmente pas le stock on vendra moins parce que partout ça augmente.
 
E: Donc quand on nous donne ça comme excuse pour justifier le manque de cordon en France…
 
Eliane Gluckman: Aucune excuse aucune excuse. Parce que jusqu’il y a quelques années, parce que le nombre de greffes n’étaient pas très très important on utilisait 40 à 50% et on en importait 50% mais depuis que le nombre de greffes a augmenté on utilise plus que 25% du stock français et 75% du stock étranger donc rien que les chiffres montrent bien que tout ça c’est pipeau, que la qualité c’est bien mais ça ne suffit pas. Bien sûr qu’il faut la qualité mais ça ne suffit pas. Si on augmente pas le stock il y en a de moins en moins qui seront utilisés. Il faut augmenter le stock et garder la qualité c’est ça l’objectif.