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Le mercure

Qu’est ce que le mercure ?

Le mercure (ou Hg) est un métal lourd, liquide à température ambiante, classé dangereux pour l’environnement. Le mercure est naturellement présent dans l’eau, l’air ou le sol ; on peut le trouver sous forme métallique solide, sous forme de sels ou dans des composés organiques.

Mercure et LBC

Les lampes fluocompactes contiennent une très faible quantité de mercure, environ 3 milligrammes, qui est limitée à 5 mg maximum par la directive européenne RoHs, qui vise à limiter l'utilisation de substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques. Cette infime quantité est scellée dans le tube en verre.

Le mercure est indispensable au fonctionnement de la lampe, car c'est en entrant en contact avec le flux d'électron que sont émis les UV qui, une fois reflétés sur la couche de phosphore ou de silice, deviennent de la lumière visible. Il n’existe actuellement aucun substitut du mercure qui donnerait une efficacité lumineuse et une qualité de lumière équivalentes. Cependant, les fabricants n’ont cessé au cours des 20 dernières années de diminuer le contenu en mercure des lampes basse consommation. La quantité de mercure présente ne peut pas être réduite à l'infini. De fait, plus une ampoule contient du mercure, plus elle s'allume vite, et les fabricants doivent trouver un compromis entre vitesse d'allumage et facilité d'utilisation par les consommateurs.

Dans les ampoules fluocompactes et les tubes fluorescents, le mercure se trouve sous forme de vapeur et une partie est adsorbée à la surface de poudres fluorescentes (phosphore). Le mercure sous forme vapeur sera libéré rapidement lors du bris d’une ampoule alors que le mercure adsorbé sur les poudres sera libéré progressivement. Lors d’un bris, une partie du mercure demeurera aussi absorbée au verre et au socle de l’ampoule.

Le mercure élément sensible de la controverse

Néanmoins il existe une vive controverse autour de cette composante et notamment sur la quantité réelle de mercure et sur ses effets néfastes pou la santé et l’environnement. Le mercure en effet est un metal toxique, dangereux pour l'homme.

Si certains acteurs, Annie Lobé notamment, estiment que le mercure a un impact négatif sur la santé, cette composante ne semble pas poser de problème particulier pour la santé selon l’ADEME et l’AFE. Si le mercure était potentiellement dangereux, ce serait à l'occasion d'un bris de lampe. L’ADEME et l’AFE vont même jusqu’à dire que les vapeurs qui sortent ne sont pas dangereuses, d'autant que le mercure s'incorpore dans le verre de la lampe au fur et à mesure de son utilisation et en fin de vie il y a encore moins de mercure dans la lampe. Accéder à plus de détails sur la question des risques sanitaires.

Néanmoins, à grande échelle, le mercure représente un risque de pollution, ce qui remet en question la présentation des LBC comme un objet écologique. Il est donc essentiel de gérer la fin de vie de cet équipement considéré comme un Déchet d'Equipement Electrique et Electronique (DEEE). Le mercure rentre donc en compte lorsque le bilan total des lampes fluocompactes est invoqué et évalué, notamment par des analyses de cycle de vie comparatives. 

La question du « bilan mercure » de la lampe

Afin de tenter de minimiser l’argument de l’impact environnemental du mercure présent dans les lampes, notamment lorsqu’une fois usagé, en « fin de vie » lorsqu’il est libéré dans l’atmosphère, certains acteurs évoquent le bilan en mercure de la lampe sur tout son cycle de vie et affirment que le passage aux LBC permet en réalité « d’économiser » du mercure.

C’est le point de vue de Bruno Lafitte que nous avons interviewé qui nous a expliqué son calcul :

Hypothèses/Point de départ :

• Il y a 50 millions de LBC sur le marché (plus précisément en 2008 il y a 52 millions). Si on prend 50 millions de lbc de 15 watt (qui équivaut à une incandescence à 75 watt) avec 3 mg de mercure dedans, cela fait 150kg de mercure (Hg) sur le marché.

• Avec  le remplacement de 50 millions de LBC on économise 31, 2 TWh et 3,12 millions de tonnes de CO2. De fait selon l’ADEME en concertation avec EDF pour 1KWh on émet 119 grammes de CO2, mais Bruno Lafitte arrondi à 100g.

• La production de 1KWh d’énergie en France entraine l’émission de 0,005 mg de Hg émis

• En France le taux de collecte des LBC est de 32%, le taux de matériaux recyclés des lampes est fr 93% selon recyclum.

D'ou le calcul suivant (note: les puissances sont noté sous la forme pX)

31,2.10p12 Wh X 0,005.10p-3/10p3 g = 31,2.10p12 Wh X 5.10p10-9 g = 156.10p3 g

Donc on économise 156 kg de mercure grace à l’économie d’électricité due aux LBC. De plus :

150.10p3 g X 32/100 X 93/100 = 48,36.10p3 g

Donc on économise encore environ 48 kg de mercure grace au recyclage

Bilan :

156.10p3 g / 48.10p3 g - 150.10p3 g = 54.10p3 g

Donc selon Bruno Lafitte même si il y a 150 kg de Hg dans les 50 millions de lampes contenues sur le marché, en réalité elles permettraient par rapport aux lampes à incandescence d’économiser 54kg de Hg.

Remarques/ questions :

• Selon la convention signée dans le cadre du grenelle de l’environnement, le remplacement des incandescences devrait permettre une économie de 8TWh et de 1million de tCO2. C’est plus de TWh que le chiffre de Bruno Lafitte mais moins d’économie de CO2.

• D’où provient le chiffre de 31,2TWh économisés d’où découlent les 3,12 millions de tonnes de CO2 ?

• Cette économie prend-elle en compte la phase de production et la gestion de fin de vie ?

• Le nombre d’ampoules mises sur le marché en ce moment n’est pas équivalent aux nombre d’ampoules à incandescence qui peuvent potentiellement être remplacées par des LBC

Toutes ces questions soulignent la difficulité d’évaluer l’impact environnemental des lampes, et le fait que la prise en compte d’un critère plutôt qu’un autre, d’une externalité plutôt qu’une autre peut complètement changer la manière dont on considère les LBC.


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