Il existe des associations aux objectifs très différents. Si des associations de lutte contre le graffiti existent, elles sont pourtant peu visibles.

Parmi les autres associations, certaines souhaitent ainsi promouvoir et transmettre leur culture qui ne se limite pas à l’art plastique mais à la danse et à la musique.
C’est le cas de l’association Espace défis qui anime des ateliers pédagogiques et des formations sur les cultures urbaines auprès des écoles, des centres sociaux, éducatifs et culturels, des organismes de formation, des médiathèques. C’est aussi la cas de l’association le M.U.R (modulabe urbain réactif) crée en 2003 qui pratique une méthode originale empruntée à l’affichage publicitaire pour faire le lien entre les habitants du quartier et le street art. Ce « musée à ciel ouvert » permet à des artistes urbains de coller leurs peintures réalisées en atelier sur un mur situé au croisement de la rue Oberkampf et de la rue Saint-Maur dans le 11ème arrondissement de Paris.

Nous retrouvons ce type de démarche qui consiste à mettre librement un mur à disposition des artistes dans le 11ème arrondissement grâce au projet des murs légaux sur lesquels vous trouverez plus d’informations dans la rubrique « acteurs publics« .

D’autres associations ont une vocation sociale pour promouvoir notamment la vie de quartier. C’est le cas du Ratrait, association du 20ème arrondissement de Paris qui organise des expositions dans les lieux du quartier tels que cafés et écoles.
Nous vous transmettons ici quelques propos tenus par M. Bertrand Bellon, ancien professeur d’économie à l’université, responsable de l’association du Ratrait et rencontré le 11 mai 2009, jour de la réalisation de la fresque.

Pouvez-vous nous décrire en quelques mots votre association?

C’est une association sans prétention qui promeut la vie du quartier. L’association est née dans les années 2000 et a organisé les expositions d’une vingtaine de peintres dont Mesnager, Nemo,… L’idée de départ est de faire venir dans le 20ème des artistes extérieurs dont par exemple, des Hongrois, des Pakistanais,… L’association organise donc des expositions durant 3 semaines entre septembre et octobre, rue du Retrait, qui est d’ailleurs un ancien vignoble, dans le café, l’école maternelle, ainsi que des spectacles au théâtre de Ménilmontant notamment.

Comment qualifiez-vous le rôle de la mairie dans le street art ?

La réaction n’est pas dans le négatif, il y a des peintres qu’on protège tels que MissTic. On dit à la mairie « on va peindre là ». La mairie sauvegarde des choses et les habitants aussi. Des habitants ont défendu le zèbre peint sur un immeuble rue du Ratrait par Mosko&associés. D’abord l’association le Ratrait l’a défendu puis une lettre commune a été envoyée par les copropriétaires de l’immeuble pour sauver le zèbre.

Est-ce de l’art ?

Jusqu’à présent, ce n’est pas de l’art. C’est éphémère. Pour Nemo c’est de « l’art éphémère ». La population ne considère pas que c’est de l’art depuis tout le temps, nous si. Ce mouvement a 40 ans mais il n’est pas reconnu.
Il y avait opposition entre tagueurs mais depuis l’exposition Tag au Grand Palais, les gens se grattent la tête. Ca avance, ça devient du nouvel art.


Quels autres acteurs ont leur rôle à jouer dans la reconnaissance de ce mouvement ?

Les journalistes, les médias sont très importants. S’ils ne considèrent pas le street art, les gens ne le considèrent pas. La communication, c’est un métier. Nous construisons avec l’aide de professionnels le site Internet de notre association, c’est un vrai travail. Dans l’art, 50% du travail vient de l’artiste, et 50% des médias.