Contre toute attente, les artistes du street art ont tous tendance à contourner ou éluder la question du matériel, c’est à dire l’outil et le support sur lequel ils créent. Ils minimisent souvent le matériel pour privilégier leur démarche.

Ceux qui semblent avoir un attachement au matériel se trouvent plutôt de l’autre côté de la controverse.
L’acteur semblant le plus influencé et le plus conscient du matériel utilisé semble être l’Urbaine des travaux, la société de dégraffitage. Pour eux, le matériel utilisé et surtout le support sur lequel le street artist a décidé de laisser une trace est primordial. Les techniques de dégraffitage varient s’il s’agit d’un mur de pierre, d’un mur peint, d’une surface métallique, de goudron, d’une surface poreuse, un graffiti sur du verre. Ils disent aussi utiliser des produits de plus en plus forts pour enlever les marques des murs, mais le médium semble être de moindre importance que le support mentionné précédemment.
Ces préoccupations se traduisent par une recherche constante de leur côté pour améliorer leurs techniques et leur propre matériel.
Les non-vivants semblent donc être au centre de leur activité et c’est de leur côté qu’ils prennent la plus grande place.

La question du matériel a aussi été abordée par une riveraine, qui se plaignait du fait que le matériel utilisé par les graffiteurs était de plus en plus difficile à effacer des murs de son commerce.
En surfant sur le Net, nous avons pu constater que certaines entreprises produisent et vendent des produits chimiques destinés à protéger les murs contre les graffitis. Ces produits chimiques hydrofugeants ou sous forme de films transparents font office de parades aux graffitis. Les propriétaires de maison peuvent empêcher à priori la déterioration de leur façade. Dans ce cas, les techniques agissent donc en amont, avant que le problème du graffiti illégal nécessitant une intervention d’une société de dégraffitage ne se pose.

Une autre technique pourrait faire l’objet d’une cartographie des controverses à elle seule, il s’agit des émetteurs à ultrasons. Un site Internet permet d’acheter en ligne le produit appelé « stop tags et rassemblements ». Le texte explicatif suivant est en ligne:

STOP TAGS & RASSEMBLEMENTS est un émetteur de son très haute fréquence, conçu pour disperser les groupes de jeunes qui agissent de manière antisociale. Perceptible uniquement par les moins de 25 ans, il est gênant mais totalement inoffensif. Le son est directionnel et ne franchit pas les éléments solides tels que les murs et les portes. Pas de risque de déranger les voisins!

STOP TAGS & RASSEMBLEMENTS émet des sons non audibles par des personnes de plus de 30 ans.

Les accros de « l’art mural sauvage » ont statistiquement un âge inférieur à 25 ans.

Système efficace conçu pour protéger les murs contre les graffitis et éviter les regroupements de jeunes auprès des commerces et autres établissements, perturbant ainsi leur clientèle et le voisinage.

Si nous pouvons aisément imaginer l’utilisation de produits chimiques par les  services de la ville pour protéger les bâtiments publics, développer les émetteurs à ultrasons est beaucoup plus sujet à caution dans la mesure où cette pratique implique les jeunes sont des parasites.