Schneider S. H.


« Un itinéraire transdisciplinaire pour une vision écologique planétaire ».

« Stephen H. Schneider est un scientifique de la génération de Woodstock dont le champ de recherches est l’effet de serre ». C’est de cette façon que Jacques GRINEVALD de l’Institut d’études du développement, Département de science politique, Université de Genève; Programme Homme-Technique-Environnement, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne présente Stephen H. Schneider. D’après lui, S.H.Schneider serait un scientifique conscient des implications et des responsabilités de la recherche scientifique sur la société. Et cette façon de voir la science sous son jour de science « appliquée », cette conscience de l’imbrication totale de la science dans les questions de société, une science solution ou problème a bien sûr des conséquences sur le travail de recherche de S. H. Schneider.*

L’essentiel : qui est Schneider ?

Stephen H. Schneider consacre beaucoup de son temps aux relations avec le public, dans le sens où il organise des conférences, il participe à des shows télévisées et il est très connu pour cela aux Etats-Unis. Il est souvent impliqué dans des débats politiques, il a collaboré plusieurs à des travaux au niveau du Congrès des Etats-Unis. D’ailleurs, on le voit témoigner au Congrès dans le film An inconvenient truth d’Al Gore et on le voit aussi occuper ses fonctions de conseiller à la maison Blanch. Il est souvent à l’origine de rencontres ou de débats citoyens, notamment en ce qui concerne l’éducation à l’environnement.

C’est depuis la prise de conscience environnementale qui a eu lieu dans les années 1970 que Stephen H. Schneider participe à l’écologie politique.

« Dès le début de sa carrière, il consacre une partie de sa formidable puissance de travail à expliquer aux décideurs, aux médias et au public le fonctionnement du système climatique et les enjeux écologiques, économiques et sociaux qui y sont liés ». (Jean-Pascal van Ypersele)

Parcours académique :

- Etudes à l’Université Columbia.

- Ph.D en génie mécanique et en physique des plasmas, 1971.

- Devient géophysicien puis climatologue

- Travaille au Goddart Institute for Space Studies de la NASA, à New York à research associate de la NASA (1971-72). Mentor = S. Ichtiaque RASOOL : spécialiste des atmosphères de la Terre, de Mars et de Vénus

Nous rappellerons juste ici que JL a aussi travaillé à la NASA et que c’est de là que sont parties ses premières interrogations sur la vie sur Terre.

Schneider s’initie à la planétologie comparée et « l’écologie globale ».

- Rencontre avec James E. HANSEN => son attention se porte alors sur l’effet de serre

James E.Hansen

James E. HANSEN est professeur à l’université de New York dans la département de océanographie et de météorologie et à l’Université Columbia dans le département de sciences géologiques où il enseigne l’introduction au atmosphères planétaires et au changement climatique. Sa recherche est axée sur le développement de modèles du climat, il analyse le changement climatique, les tendances actuelles de l’&évolution du climat et les projections des impacts de l’homme sur le climat.

Depuis 1981, il est Director au NASA Goddard Institute for Space Studies et depuis 1985, il est Adjunct Professor en Earth and Environmental Sciences à la Columbia University.

La question de l’effet de serre, Schneider s’y trouve à partir de ce moment directement mêlé.
Au même moment, cette question émerge dans les médias :

- Déclaration de James Hansen le 23 juin 1988 devant le Committee on Energy and Natural Resources du Sénat américain, “The Greenhouse Effect: Impacts on Current Global Temperature and Regional Heat Waves”

- Conférence mondiale de Toronto (gouvernement Canadien, AMM et PNUD) : “L’Atmosphère en évolution: Implications pour la sécurité du globe” (27-30 juin 1988). “This conference is the Woodstock of the greenhouse effect”. Conférence dans le sillage du rapport Brundtland.

Suite à la conférence de Toronto se tient une réunion internationale de scientifiques, experts gouvernementaux, hommes politiques sur l’environnement global couche d’ozone. Elle est à l’origine de la signature de la Convention de Vienne (1985) et du protocole de Montréal (1987). Par la suite est signée la convention cadre sur les changements climatiques (1992) signée par 150 nations au Sommet de la Terre, Rio.

Finalement, comme le fait remarquer Jacques Grinevald, « Steve Schneider est significativement devenu un éminent spécialiste des sciences de l’atmosphère à l’époque où ce domaine des sciences de la Terre a commencé à devenir politiquement important ».

Les réunions politiques et les réunions sur les recherches scientifiques sont dès lors intimement liées, ne peuvent être séparées : l’une étant la motivation de l’autre.

Ces réunions soulignent à chaque fois l’importance du développement économique, technologique, de la croissance démographique car elles influent sur les cycles biologiques de la biosphère. La climatologie doit donc s’intéresser à toutes ces questions.

William W. KELLOGG (NCAR) et le soviétique Mikhail BUDYKO ont été les figures principales qui ont influencé Schneider dès le départ sur les émissions de CO2 dès les années 1970

William W. KELLOGG (NCAR) est un scientifique travaillant sur le « advanced Study Program du National Center for Atmospheric Research, NCAR, (sponsorisé par la National Science Foundation) au Colorado. Il a écrit climate change and society en collaboration avec R. Schware. Il a aussi travaillé pour le Aspen Intitute for Humanistic Studies. Il a aussi été conseillé auprès du secrétaire général de l’organisation météorologique mondiale de Genève. Et il a été un des architectes du Word Climate Program. Et il a eu un rôle important dans nombre de comités nationaux et internationaux sur ce sujet.

Mikhail BUDYKO est un climatologiste russe, un des fondateurs de la climatologie physique. Il a été un des pionniers dans la recherche sur le climat et a calculé la température de la Terre en considérant seulement les modèles physiques d’équilibre ; dans les lesquels le rayonnement solaire est compensé par l’énergie renvoyée par la Terre vers l’atmosphère.

Il est issu de la physique et des mathématiques comme en témoigne siont doctorat qu’il reçyut en 1951.

Heat Balance of the Earth’s Surface, son livre a trnasformé la climatologie d’une science quanlitative en science physique quantitative. Les nouvelles méthodes basées sur les équilibres et la banalce thermique ont rapidement été adoptés par les climatologistes autour du monde.

Dès son premier livre, The Genesis Strategy: Climate and Global Survival, publié en 1976 avec la collaboration de Lynne Mesirow, Stephen H. Schneider aborde cette question.

Il a aussi été inspiré aussi par le géochimiste Harrison BROWN (1917-1986) et l’océanographe Roger REVELLE (1909-1991),

Roger REVELLE est chercheur en océanographie. Il a été l’un des premiers scientifiques à réaliser des prospections concernant l’évolution du climat à partir de l’étude du changement climatique dans le passé Il a aussi fait des prospections sur le mouvement des plaques tectoniques.

Il a découvert la chimie particulière des eaux marines. Son premier papier datant de 1957 avec Hans Suess est aujourd’hui considérant comme le point de départ des débats sur le changement climatique.

Harrison BROWN (1917-1986) était chercheur en chimie nucléaire. Il a travaillé sur le projet Manhattan de la bombe nucléaire. Ses premières recherches sur les météorites se sont étendues à la spectroscopie de masse, à la diffusion thermique, à la chimie du plutonium, à la géochimie et aux structures de la planète.

Il situe son travail à l’interface entre les sciences et les politiques publiques. Il a participé à de nombreux gouvernements, à des organisations politiques, et dans des organisations professionnelles.

1972 : collaboration avec le National Center for Atmospheric Research

Il a été à la tête du Climate Project (1973-78), puis du Climate Sensitive Group (1978-80), puis de l’Advanced Study Program (1980-87).

Depuis 1987, il y dirige les Etudes interdisciplinaires sur les systèmes climatiques (Interdisciplinary Climatic Systems Section).

1976 : fonde le journal Climatic change : « un des forums scientifiques les plus importants dans ce domaine » (Jacques GRINEVALD)

1979-1990 : participation aux deux premières conférences mondiales sur le climat : OMM Genève pour la première ; la seconde Genève : OMM + PNUE, à l’UNESCO, à la FAO et à l’ICSU

Professeur à Stanford :

- au Département des sciences biologiques,

- à l’Institut d’études internationales et

- au Département de génie civil.

On le dit proche des « mouvements écologiques internationaux ».

Schneider a participé au rapport Greenpeace sur le réchauffement de la Terre (1990) et a critiqué le travail du GIEC bien qu’il en ait fait partie en tant qu’expert, ou plutôt, celui l’a amené à le faire.

« Son travail est devenu de plus en plus interdisciplinaire et holistique » (Jacques GRINEVALD) et peu à peu c’est cette caractéristique qui a été – et est – retenue de son travail.

Est-il besoin de rappeler que c’est aussi une des caractéristiques majeures du travail de Lovelock.

Schneider s’est intéressé et s’intéresse aux « stratégies énergétiques pour un développement économique écologiquement soutenable à long terme »

Schneider et l’interdisciplinarité : s’intéresse à l’interface entre les sciences sociales et les sciences et aux limites de la croissance dues aux effets climatiques. Il porte une grande attention aux relations entre les sciences humaines, le développement économique et énergétique et les effets du changement climatique. Il étudie économie, culture, sciences sociales pour comprendre les comportements humains, politique.

Il a été en étroite collaboration avec des chercheurs en écologie sur la théorie Gaïa, avec des climatologues soviétiques pour son travail sur l’hiver nucléaire, des économistes, avec Greenpeace et le Pentagone. Son épouse et biologiste et ils ont écrit un livre ensemble. Il travaille au GIEC et a construit un « institut interdisciplinaire sur l’environnement ».

Il est par ailleurs membre de l’Académie des sciences des Etats-Unis.

Commentaires de J.Lovelock : 1984

Eoge du livre de Schneider dans The Ecologist (1984, 14, pp. 237-8).
The New York Times Books Review, Lovelock : “one of the most readable science books I have seen… lively, inspiring, and most important”.

Début 1980 : Comité scientifique pour l’étude des problèmes d’environnement du Conseil International des Unions Scientifiques
à Collaboration de Schneider à leur rapport sur l’hiver nucléaire 1986 Environmental Consequences of Nuclear War
à Livre Global Warming: Are We Entering The Greenhouse Century ? écrit à la demande du Sierra Club (1989)

Sa position sur l’hypothèse Gaïa :

Vis à vis de l’hypothèse Gaïa de J.Lovelock et L.Magulis : il se dit plutôt sceptique. Elle insisterait trop sur l’homéostasie et trop peu sur le vivant en tant que force géologique déstabilisante.

Il a pourtant contribué à crédibiliser cette théorie.

-> Communication intitulée “The Gaia Hypothesis: Science or Religion?” à la réunion annuelle de l’AAAS à Boston, les 11-15 février 1988.

-> Organisation des conférences Chapman

-> Scienstists on gaia et Scientists Debate Gaia : résumé des conférence Chapman de 1988 et 2000

-> Rôle de Schneider dans le débat scientifique sur l’hypothèse Gaïa a été bien mis en lumière par Lawrence F. JOSEPH dans son livre GAIA: The Growth of an Idea (St. Martin’s Press, New York, 1990; Paperback Arkana, 1991).

Schneider s’est intéressé aux travaux de Lovelock depuis le début.

Dans un éditorial de la revue Climatic Change en 1986, « A Goddess of the earth ? : The debate on the gaia hypothesis » il développe son point de vue, considérant que « The topic is getting serious attention by serious scientists. Gaia is moving out of the realm of largely popular discussion and into the arena of serious scientific debate ».

Avant la sortie du premier ouvrage, il s’intéressait déjà beaucoup à ce qu’on appellerait plus tard « Coevolutionary Gaia », c’est à dire aux interactions entre la vie et son environnement. Ainsi il publiait dès 1984 un article avec Schneider et Londer où il parle déjà de coévolution. Il considère que la vie et le climat « ont grandit ensemble ».

Lorsque la Théorie Gaia sort au grand jour, Schneider a un avis mitigé. Il respecte le travail de Lovelock et l’apprécie à sa juste valeur. Il est enchanté des conséquences sur le grand public puisque non seulement les théories d’interactions entre la vie et l’environnement sur lesquels il travaillait se répandent très rapidement et deviennent connues et admises de tous, dans le monde clos des scientifiques, et du grand public, mais cet ouvrage est également une source de financement gigantesque pour l’étude de ces interactions -qu’elles soient considérées comme des boucles de contrôle rétro-actives ou non. Ainsi, Margulis et Lovelock méritent, à ses yeux, d’être reconnus pour avoir exprimé de manière accessible le concept fondateur suivant : le climat et la vie s’influencent mutuellement.

Partisan de l’inter-disicplinarité, de la mixité des approches –réductionnistes : bottom-up, et holistes : top-down- il salue la place de la controverse Gaia comme une place de choix à la frontière entre l’organique et l’inorganique, entre la biologie, la chimie et la géologie. En effet, il présente l’hypothèse Gaia comme une alternative au paradigme dominant les sciences physiques : le monde est essentiellement l’environnement physique qui domine la vie.

à Si il est vrai que la vision de l’ensemble est aussi légitime que la vision traditionnelle réductionniste, les deux sont valables, et même nécessaires, en particulier lorsqu’il s’agit d’une science en développement. (approches bottom-up et top-down)

Néanmoins, lui-même désapprouve totalement la notion d’optimisation de l’environnement par la vie, pourtant centrale dans la Théorie Gaia initiale. Pour lui la vie n’optimise pas elle-même les conditions à son propre développement. Il en veut pour preuve le caractère aléatoire de cette notion appliquée à l’environnement. Lovelock écrit dans son premier livre : « The climate and chemichal properties of the earth, now and throughout history seem to have been optimal for life” ».

Schneider prend l’exemple des bactéries anaérobies pour remettre la notion d’optimisation en question. En effet, la production d’oxygène, phénomène largement biologique, a effectivement rendu l’environnement plus adapté à la vie “moderne” mais elle a en même temps banni d’autres formes de vie, comme les bactéries anaérobies qui prédominaient alors, et ont été reléguées à de minuscules niches écologiques où l’oxygène est presque absent. Comment ce changement pourrait-il être considéré comme « optimal » pour les organismes anaérobies ?

Schneider est d’accord pour parler de modifications de l’environnement par la vie, mais pas d’une notion d’amélioration.

« If one defines optimisation in terms of the best current adaptations to the current environment, then life might be optimising itself. But what about the losers? No doubt they won’t see the current environment as having been optimised”

à « Interactions between life and climate can lead to mutual change – some beneficial and some detrimental for some forms of life at some times. That alone is enough to sing the praises of those looking beyond the separate and narrow disciplines of biology, climatology, geophysics, chemistry, and so forth.” However: speculation at best and environmental brinkmanship at worst: Gaia, through self-regulation, will protect the planet from the negative consequences of all external forces, including human intervention.”

à ATTENTION: mécanismes de retro-actions en veulent pas dire retro-controles négatifs.

Interactions:

- Not always optimum to all form of life.

- Not maintained a “constant” climate over geological time: dans les 100 millions d’années qui viennent de s’écouler (pèriode de temps relativement courte à l’échelle géologique), les conditions climatiques globales moyennes ont varies d’environ 20 degrès entre le Mésosoic et la dèrnière pèriode glaciaire.

D’autre part, Schneider estime que lorsqu’on utilise des concepts comme « homéostatique », « système de contrôle » ou « cybernétique », on doit définir très précisément de quoi on parle : pour que les hypothèses puissent être testées il faut qu’elles soient clairement définies. Lorsqu’on parle d’une auto-régulation stabilisatrice de la vie, est-ce qu’on considère la quantité de biomasse ? la diversité des espèces ? l’extension des niches écologiques ?

à Par rapport à la Géophysiologie : Lovelock : les interactions organiques et inorganiques sur Terre pourrait être organisées à un niveau supérieur que l’organicisme moléculaire ou cellulaire.

= propriétés homéostatiques

Enfin, à cette époque, pour Schneider, l’idée de compétition à tous les niveaux d’organisation des cellules aux communautés qui domine jusque là le monde scientifique empêche de considérer sérieusement un altruisme possible à grande échelle.

Ainsi, il considère en 1986 que le rôle principal de Lovelock et Margulis fut de mettre l’accent sur le rôle extrêmement important des mécanismes de rétro-action entre les composants organiques et inorganiques de la planète Terre.

«As religion, I find Gaia deep, beautiful and fascinating. As science, I find the hypothesis in need of more explicit formulation, so that empirical testing can be designed.

Brilliant ideas are what drive future understanding, regardless of whether the initial hypothesis emerge intact. »

Quatorze ans plus tard à l’occasion d’une review sur l’autobiographie de Lovelock, « Hommage à Gaia », on découvre que son point de vue a évolué.

En effet, il commence en disant que certains considèrent que la Théorie Gaia pourrait potentiellement supplanter la Théorie de Darwin de la sélection naturelle. Même s’il n’adhère pas, l’évocation de cet élément montre le chemin parcouru par l’hypothèse. De plus, il soutient Lovelock dans sa bataille contre les esprits étroits et cloisonnées des disciplines scientifiques et de leurs experts auquel il a lui-même eu à faire.

En ce qui concerne Daisyworld, la modélisation mise en place par Lovelock en 1987, Schneider reste réticent. S’il approuve la démarche (étant lui-même modélisateur en climatologie), d’approches simplifiées pour démontrer des principes simples, on ne peut tirer de conclusions solides que si ces modèles ont des ressemblances solides avec la réalité, ce qui est loin d’être le cas en ce qui concerne le daisyworld. De plus, sur terre, les paquerettes auraient eu très peu d’influences sur le climat selon le modèle Daisyworld à cause des nuages.

Pourtant, loin de critiquer l’hypothèse Gaia, Schneider estime maintenant que la Théorie n’a pas besoin de Daisiyworld pour être acceptée, il considère que la reconnaissance et l’émergence de la science du système Terre est déjà une validation de l’hypothèse. Il félicite Lovelock pour le lancement des recherches sur les boucles de rétroactions, en particulier sur le DMS.

Pour conclure sur l’évolution de son point de vue, rien de tel qu’une citation :

« Today, very few Earth scientists seriously doubt that there is emergence, as Lovelock and Margulis anticipated three decades ago. Moreover, the pair’s persistent calls for serious scientific inquiry into bio-physical interactions at all scales in the environment, Lovelock’s “geophysiology”, is a major spur to progress in understanding Earth as a system. It seems clear that the war to view Earth as a system is over. […]In the end, we will all know more about this fascinating life support system we have inherited. I warmly thank Jim Lovelock, Lynn Margulis, and the Gaia disciples for an important impetus in pushing us to look across all scales and processes for answers–even if, as is so often true in science, not all their original ideas will survive intact after a fair and dispassionate analysis. »

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