Les Conférences Chapman
Les Conférences Chapman sont des réunions de scientifique pour discuter sur un sujet précis.
Elle sont organisée par l’American Geophysique Union, il y en a plusieurs par an.
Il y a eu deux conférences Chapman sur l’hypothèse Gaia, la première s’est tenue en 1988, la seconde en 2000.
La première Conférence Chapman
La première Conférence Chapman s’est tenu en mars 1988 à San Diego. Elle a été organisée par Stephen Schneider et les intervenants principaux étaient James Lovelock, Lynn Margulis, James Kasting, James Kirchner, Tyler Volk et Andrew Watson.
Avant toute considération de contenu, l’organisation même de cette conférence montrait que la Théorie commençait à être considérée par la communauté scientifique, et Schneider a du se battre pour qu’elle aie lieu, pour qu’on considère sérieusement l’hypothèse.
Cette conférence fut l’occasion d’éclaircir publiquement la définition même de Gaïa, mais également de mettre un point final aux accusations de téléologie, indissociables de la Théorie jusque là. En effet, Lovelock put s’expliquer sur le sujet, et fit la différence entre la dimension métaphorique et la dimension scientifique de sa pensée première : il définit Gaïa comme “une théorie appliquée à un système en évolution, un système constitué d’organismes vivants comme sur la Terre et du matériau constituant leur environnement, les deux composantes étant couplées et indivisibles“.
L’intervention la plus marquante fut celle de Kirchner qui sépara la Théorie initiale en cinq « sous-théories » : Gaïa influente, coévolutionnaire, homéostatique, téléologique, optimisante.
Kirchner considère que les deux premières hypothèses sont des hypothèses faibles - “weak Gaia” - c’est à dire qu’elles étaient connues dès les prémodèles, démontrées et évidentes pour la communauté scientifique et n’ont donc aucun mérite novateur. Les trois autres sont des hypothèses forte -”strong Gaia”- qui sont novatrices mais qu’il considère simplement comme des métaphores puisqu’on ne peut pas les tester scientifiquement. Pour Kirchner, il n’y a pas lieu de discuter de la validité ou non des hypothèses fortes puisque cette dernière ne pourra jamais être prouvée. Il a donc complètement recentré le débat sur la testabilité des hypothèses les moins fortes tout en déstabilisant Lovelock dans son argumentaire, après son intervention seules l’idée d’une Gaia homéostatique et la création d’un nouveau champ d’étude pour les sciences: la Géophysiologie seront discutées. En effet, tout le monde est tombé d’accord sur l’idée d’influence mutuelle et personne -même pas Lovelock- ne pouvait s’accrocher à l’idée que la vie crée les conditions optimales pour son environnement car la notion “optimal” est extrêmement complexe à définir.
Cette conférence eu un impact radical sur la théorie. De fait, d’une manière générale, l’expression “théorie Gaia” va peu à peu remplacer “l’hypothèse Gaia”.
Les éléments et interventions marquants de cette conférence sont retranscrits dans un livre dirigé par Stephen H. Schneider “Scientists on Gaia”.
La deuxième Conférence Chapman
La deuxième conférence Chapman a eu lieu à Valence, en Espagne, en Juin 2000.
Co-organisée par Schneider et Boston, elle a de nouveau réuni les principaux acteurs: Lovelock, Margulis, Lenton, Watson, Wilkinson, Kleidon, Tyrell, Volk et Westbroek.
Ils discutèrent autour de grandes thématiques, l’objectif étant d’insister non seulement sur les interactions entre le vivant et l’atmosphère, l’hydrosphère, le solution et les sédiments, mais également sur l’implication du vivant dans le maintient d’un état constant des cycles biogéochimique majeurs, du climat et des balances red/ox.
Les trois thématiques abordées furent “Gaia dans le temps”, “Le role du vivant dans la régulatio des cycles biogéochimiques et du climat” et “Comment gérer la complexité et les mécanismes de retro-action du système terre.
Pour une description exacte du programme et des sujets abordés, voir le site de la conference Chapman, ou le deuxième livre de Schneider.
En effet, le contenu de cette deuxième conférence a également été retranscrit dans un livre : Scientists Debate Gaia.
Ce livre insiste sur le caractère pluridisciplinaire de l’hypothèse qui réconcilie la biologié, la chimie, la géologie, l’océanographie et les etudes de l’atmosphère dans une seule grande science: celle de notre planète. Il atteste en même temps de la fiabilité scientifique de la théorie, au moins sur les aspects les moins controversés.
Une troisième Conférence Internationale
Notons qu’une troisième conference sur la Théorie Gaia, en dehors de l’égide de l’AGU a eu lieue en Octobre 2006. Organisée entre autre par les Autorités du Parc Régional de la Virginie du Nord, elle eu lieue à Arlington, sur le campus de l’université George Mason. Lynn Margulis en fut un des intervenants majeurs, notons aussi la présence de Volk, Lovelock, Aitken, et Callicott. Cette conférence revenait sur l’approche de la Théorie Gaia comme une science et comme une métaphore, mais surtout comme un moyen de comprendre mieux les enjeux environnmentaux du XXI ème siècle.