Doolittle F.

L’essentiel : qui est F.Doolittle ?

F.Doolittle est biochimiste. Il a reçu son BA à Harvard et sa thèse à Stanford. Il a travaillé avec Charles Yanofsky sur la régulation de la biosynthèse du tryptophane chez E.Coli puis a travaillé sur la synthèse des ARNs ribosomaux.

Doolittle a travaillé avec :

Charles Yanofsky : généticien américain de renom qui a établi que les séquences géniques et protéiques sont colinéaires, c’est-à-dire que des changements dans les séquences d’ADN peuvent provoquer des changements dans la séquence protéiques à des endroits déterminés. (1964). Il a fait des découvertes fondamentales concernant la façon dont le code génétique est lu et transcrit en protéines.

Sol Spiegelman : Biologiste moléculaire américain qui a fait des découvertes pionnières en matière d’étude des mécanismes géniques et a conduit à la technologie de recombinaison génétique.

Norman Pace : Il est à l’origine de l’arbre du vivant proposé par Carl Woese. L’ARN ribosomal que l’on trouve dans toutes les espèces vivantes révèle l’évolution des relations entre les êtres vivants.

“Every species alive today has been perfected for its niche through millions of years of evolution. Evolution is a radiation, not a ladder.”

Il a ensuite rejoint le département de biochimie à l’Université de Dalhousie où il a travaillé sur les cyanobactéries, (synthèse d’ARN ribosomal, expression des gènes, métabolisme et évolution), preuve de l’endosymbiose, hypothèse de l’origine des chloroplastes (comme L.Margulis), la biologie moléculaire des archae, le développement d’outils génétiques et de cartographies génétiques chez les halobactéries, sur l’origine et l’évolution des eucaryotes, et plus récemment sur le rôle et l’importance du transfert latéral des gènes dans l’évolution des procaryotes.

Par ailleurs, il a aussi contribué périodiquement à la théorie du gène et de l’évolution.

Depuis son arrivée à Halifax, où il occupe un poste de professeur, il a travaillé sur les cyanobactéries et comme L.Margulis sur l’origine chloroplastique de l’endosymbiose initiale qui a donné naissance aux eucaryotes a montré l’importance du transferts de gènes horizontal dans l’évolution des procaryotes.

Doolittle, qui parle au nom de la communauté de l’évolution moléculaire, et son laboratoire, considèrent que rien en biologie ne fait sens si ça n’a pas été regardé à la lumière de l’évolution.

Dolittle travaille sur l’évolution de la structure des génomes, sur les processus d’évolution et leurs conséquences. Son attention a été portée plus particulièrement sur les premiers traces de l’évolution des cellules. Son laboratoire étudie trois domaines de recherches particuliers, l’évolution de la complexité et la transition procaryote / eucaryote, les transferts latéraux de gènes, le polymorphisme génique intra-espèces et la génomique environnementale.

Depuis 1981, Doolittle est surtout connu pour son article, “Is Nature really motherlly”, une forte critique de la théorie de J.Lovelock , que ce dernier cite souvent dans ses interventions.

2002 : membre de l’Académie des sciences des Etats-Unis.

Quelle est la position de Doolittle vis-à-vis de l’hypothèse Gaïa ?

“Is Nature really motherlly”

Dans cet article, F.Doolittle commence par établir

« The good thing about this engaging little book by Jim Loelock is that reading it gives one warm comfortable feeling about Nature and man’s place in it ».

Dans tout l’article, F.Doolittle fait comprendre au lecteur que c’est le seul bénéfice de la théorie Gaïa. En effet, pour lui, le livre de J.Lovelock se fonde sur une théorie de la sélection naturelle qui est totalement fausse.

« J.Lovelock ideas are inconsistent with everything we now think we know about the evolutionnary process».

C’est ce que F.Doolittle montre dans cet article.

En premier lieu, pour F.Doolittle, J.Lovelock échoue à expliquer pourquoi les conditions de la planète Terre sont drastiquement différentes de celle d’autres planètes comme Mars et Vénus.

F.Doolittle reproche J.Lovelock de ne pas avoir réussi à imaginer les mécanismes qui permettent que la Terre retrouve l’optimum lorsque les paramètres s’en éloignent. F.Doolittle reconnaît que J.Lovelock donne quelques exemples de ce type de rétroaction, mais il n’indique pas comment la terre sait lorsque les paramètres s’éloignent de l’optimum. Par ailleurs, les pistes données par J.Lovelock seraient trop compliquées à modéliser, surtout si elles sont aussi complexes que les mécanismes qui régulent la température dans le corps humain.

Par ailleurs, il considère que le mécanisme expliqué par J.Lovelock pour expliquer la salinité de l’océan est complètement faux. Pour lui, si le mécanisme développé par J.Lovelock dans le livre peut être valide, il n’explique pas comment J.Lovelock peut savoir par quels mécanismes la Terre sait dans quel sens elle doit réguler les paramètres.

Mais, surtout, ce qui fait douter F.Doolittle de la validité de l’hypothèse Gaïa est que J.Lovelock n’a imaginé aucun des mécanismes par lequel la sélection naturelle peut avoir conduit à l’élaboration de boucles de rétroaction.

Par ailleurs, F.Doolittle pose la question : qui a créé Gaïa ? J.Lovelock n’est pas explicite mais il incinue que Gaïa doit être régulée à grande échelle de la même façon que la sélection naturelle régule à échelle individuelle. La sélection naturelle doit en effet toujours agir par ce moyen et quoique les biologistes évolutionnistes discutent de l’unité de la sélection naturelle (Doolittle fait référence ici à Sociobiologie de E. O. Wilson et à the selfish Gene de Dawkins

Si F.Doolittle pense que la symbiose est un phénomène naturel, il n’en doute pas moins que la symbiose ne peut pas être le mécanisme à l’origine de Gaïa.

Doolittle, partisan de l’approche réductionniste est souvent associé à Dawkins en ce qui concerne les critiques apportées à la théorie Gaïa.

Téléologisme : les organismes vivants ne pourraient pas décider ensemble de maintenir la Terre à une certaine température.

L’affirmation de J.Lovelock selon laquelle, l’existence d’un système homéostatique sied si parfaitement à la vie qu’il est obligé d’exister des mécanismes de régulation autre que la simple chance.

If the fitness of the terrestrial enviroment is accidental, then is Lovelock not right in saying that for life to have survived to reach the stage of self-awareness “is as unlikely as to survive unscathed a drive blindfold through rush-hour traffic?” I think he is right ; the prolonged survival of life is an event of extraordinary low probability. It is however an event which is a prerequisite for the existence of Jim Lovelock and thus for the formation of the Gaia hypothesis… Surely if a large enough number of blindfold drivers launched themselves into rush-hour traffic, one would survive, and surely he, unaware of the existence of his less fortunate colleagues, would suggest that something other than good luck was on his side. (Barlow, p.33)

Pour Doolittle, cette théorie n’est pas scientifique, puisqu’elle ne présente aucune explication de mécanismes scientifiques de régulation.

La question majeure que se posait Doolittle était : des organismes micro peuvent-ils contrôler la planète, système macro ?

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