Les ligues anti-vaccinales et les médecines alternatives
En bref
Les ligues anti-vaccinales et par extension les médecines alternatives ont largement relayé la controverse dès les premières plaintes qui ont suivi la campagne de masse lancée par le gouvernement en 1994. En effet, il s’agit pour ces associations d’un exemple flagrant des défaillances du système de santé et de leur volonté de manipuler les patients afin de protéger les intérêts économiques des laboratoires. Par conséquent, face à ces incertitudes et aux éventuels effets secondaires graves que pourrait avoir la vaccination, considéré comme un procédé contre-nature, il est donc essentiel de laisser à chacun le libre-choix de se faire vacciner ou non (elle devrait même être déconseillée). L’idée du rapport bénéfice/risque de la vaccination est totalement rejetée, car les ligues anti-vaccinales et les organismes de médecines alternatives se placent dans une perspective résolument individuelle, dans laquelle la vaccination est un acte criminel, qui peut faire courir un risque important à l’individu.
Que sont les médecines alternatives et les ligues anti-vaccinales ?
Les médecines alternatives ou médecines douces
Les médecines alternatives ou médecines douces se différencient de la médecine dite scientifique par le fait qu’elles s’appuient sur une méthode empirique, souvent inspirée de traditions et de pratiques qu’elles affirment comme étant séculaires. Elles proposent donc des soins alternatifs à la médecine courante, essentiellement basés sur la prévention et l’utilisation de méthodes dites « naturelles ». Elles regroupent des pratiques aussi diverses que la sophrologie, l’hypnose, la sophrologie, l’homéopathie, la médecine traditionnelle chinoise, la réflexologie, etc. Le site médecines-douces.com fournit à ce titre un annuaire assez complet de ces pratiques. Les médecines alternatives se font souvent la voix de critiques envers le système médical traditionnel, qui n’écouterait pas assez les patients, ne prendrait pas véritablement en compte leur intérêt en leur faisant subir des traitements qui peuvent être inutiles, inadaptés, voire dangereux. Les associations ou les sites internet qui traitent des médecines alternatives évoquent généralement les vaccins, comme des produits qui peuvent s’avérer inefficaces voire dangereux, même si elles ne les décommandent pas formellement comme peuvent le faire certaines ligues anti-vaccinales.
Les ligues anti-vaccinales
Les ligues anti-vaccinales se définissent en réalité comme des associations « pour la liberté vaccinale ». Contrairement aux médecines alternatives, elles ne s’intéressent quant à elles qu’aux problématiques soulevées par les vaccinations. Elles militent pour une totale liberté vaccinale avec une suppression de toutes les vaccinations obligatoires pour la population, car elle enfreint la liberté fondamentale de l’individu à disposer de son corps. Ces ligues considèrent que la vaccination n’est pas un bon moyen de prévention des risques et qu’elle est inefficace voire dangereuse. En effet, selon elles, vacciner consiste à introduire un corps étranger, manipulé génétiquement dans notre corps. La vaccination contribuerait donc à affaiblir l’immunité naturelle du corps humain au lieu de la renforcer.
Une prise en compte des risques à l’échelle individuelle, qui rejette complètement l’idée d’un bénéfice collectif
Les ligues anti-vaccinales et les médecines adoptent globalement les mêmes arguments vis-à-vis des vaccins, même si la position des ligues anti-vaccinales est souvent plus radicale.
Elles se placent dans une perspective résolument individualiste, qui met en avant les droits de l’individu. Pour elle, l’individu doit avoir pleinement le choix en ce qui concerne sa santé, puisqu’il s’agit de son propre corps. La vaccination représente donc une entrave à la liberté, « car une mesure de prévention collective peut s’avérer dangereuse pour l’individu » (site www.infovaccin.fr ).
L’idée de bénéfices pour la collectivité est donc totalement rejetée : les éventuels bénéfices de la vaccination ne sont jamais évoqués car toujours remis en cause. Les ligues anti-vaccinales affirment notamment que « le bilan médical bénéfice/risque n’est pas prouvé » et que « les vaccinations n’ont pas fait régresser les épidémies » : non seulement les vaccinations ne servent à rien, mais elles peuvent être dangereuses, comme le révèle parfaitement le cas du vaccin anti-hépatite B. Les ligues anti-vaccinales et les associations de médecines alternatives montrent alors que les accidents liés au vaccin anti-hépatite B ont été extrêmement nombreux, et le lien de causalité entre la vaccination et la sclérose en plaques n’est jamais remis en question. Les discours tenus sont en général assez alarmistes et mettent en avant la gravité des effets secondaires, comme le prouve ces deux articles d’Alternative Santé « Le scandale du vaccin contre l’hépatite B », « Hépatite B : la catastrophe continue »
Face à ces risques, ce type d’associations réclame l’instauration du libre choix pour tous (donc la levée de l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé par exemple), car l’obligation ou même la recommandation de la vaccination constitue un « crime » du fait du risque grave qu’elle fait courir à l’individu. La meilleure preuve que le vaccin est dangereux est par exemple que le gouvernement ait décidé d’interrompre la grande campagne de vaccination des préadolescent en 1998 : pour les ligues anti-vaccinale, le gouvernement ne pouvait faire autrement compte tenu du « scandale » de la vaccination.
Une critique très importante du système de santé (utilisation d’une causalité critique)
La controverse sur l’hépatite B fournit aux ligues anti-vaccinales ainsi qu’aux organisations qui représentent les médecines alternatives un excellent argument pour montrer les failles de la médecine moderne. Il s’agit pour elles de montrer les conflits qui opposent les médecins, ce qui leur permet de soutenir l’idée que la science ne sait pas tout et qu’il peut exister plusieurs vérités. Ainsi, elles rejettent l’idée que certains scientifiques puissent imposer leur vues alors même qu’elles ont très discutées. Elles entretiennent ainsi certaines théories du complot, qui consistent à incriminer le système de santé, l’Etat français, certains scientifiques ou les laboratoires : ceux-ci, souvent intimement liés, auraient volontairement manipulé l’opinion publique, à des fins économiques par exemple. C’est ce que montre cet article d’Alternative Santé : « Hépatite B, le rapport que l’on nous cache », qui explique que les autorités cacheraient certains résultats d’études médicales dans l’objectif économique de protéger le « lobby des laboratoires ». Il existerait donc une manipulation des patients, « basée sur la peur, la culpabilité et la coercition », ainsi qu’un « vaste entreprise de désinformation » (http://www.infovaccin.fr/presentation-de-la-ligue.html ). Ainsi, pour les ligues anti-vaccinales, le fait que certains organismes ou institutions cachent délibérément certaines informations et tentent d’imposer la vaccination par tous les moyens prouve que le vaccin contre l’hépatite B est bel et bien la cause de la sclérose en plaques.